Buick Verano Turbo 2015- Silencieuse et performante
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Ce serait commettre une grave erreur de jugement que de conclure que la Verano Turbo de Buick n’est qu’une version « pimpée » et survitaminée de la Chevrolet Cruze. Il est également erroné de croire que cette compacte de luxe nord-américaine est en mesure de damer le pion aux meilleures voitures allemandes de la catégorie. En fait, elle semble se situer entre les deux et risque d’en surprendre plusieurs de façon positive, et ce, malgré quelques bémols.
Équilibre des formes
La dernière fois que Buick a proposé une compacte, c’était en 1975 et il s’agissait de la Skyhawk qui nous a quittés en 1988. Celle-ci n’était pas vilaine et sa silhouette était d’une certaine élégance pour cette époque, mais d’une discrétion telle qu’on a de la difficulté à s’en souvenir de nos jours. Les stylistes ont eu le coup de crayon plus heureux avec la Verano, qu’elle soit Turbo ou pas. En effet, les deux versions ne se distinguent que par l’écusson Turbo apposé sur le coffre et par des roues en alliage différentes. Donc, sur les deux versions, les designers ont non seulement dessiné une silhouette équilibrée, mais ils ont réussi à fort bien intégrer la calandre en forme de chute d’eau qui n’est pas toujours élégamment agencée sur d’autres modèles Buick. Une ligne de caractère placée en bas de caisse et se tournant vers le haut avant l’ouverture de roue vient rompre la monotonie des parois latérales, d’autant plus que les passages de roue ne sont pas proéminents outre mesure.
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Pour respecter la tradition des légendaires portholes tant associés à cette marque, on a installé sur le capot deux éléments chromés constitués de trois ouvertures factices pour chacun d’entre eux. Cela n’apporte rien sur le plan visuel et ça ressemble à un oubli qu’on a tenté de corriger.
La section arrière se démarque par d’imposants feux horizontaux tandis que le coffre n’est pas tellement en saillie. Soulignons les porte-à-faux très courts de cette berline.
L’habitacle est luxueux et d’une bonne finition. Celle-ci semble avoir progressé depuis notre dernier contact avec la Verano. Les sièges avant sont confortables, après tout c’est une Buick, et leur support latéral est bon. Malheureusement, les places arrière n’offrent pas beaucoup de dégagement pour les jambes et si deux adultes veulent s’y assoir, les occupants des places avant devront collaborer. Soulignons au passage que la capacité du coffre est satisfaisante, sans être exceptionnelle avec 405 litres.
La planche de bord est ergonomique alors que la majorité des commandes sont placées soit sur les rayons du volant ou sur une console centrale verticale. Toutefois, plusieurs personnes se sont plaintes d’un trop grand nombre de boutons. Mais à l’usage, on s’acclimate rapidement.
Il faut ajouter que pour 2015, la Verano propose le système On Star 4G LTE avec point d’accès internet sans fil intégré qui permet aux occupants de rester connectés. À l’achat, on bénéficie d’un essai gratuit de trois mois.
Moteur nerveux, suspension astucieuse
La Verano « ordinaire » est propulsée par un moteur quatre cylindres 2,4 litres atmosphérique produisant 180 chevaux et associé à une boîte automatique à six rapports. La version Turbo qui est l’objet de notre essai était dotée d’un quatre cylindres 2,0 litres déployant 250 chevaux, ce qui n’est pas à dédaigner. Il est possible de le jumeler à une boîte manuelle à six rapports, mais l’automatique est disponible sans frais additionnels. Et contrairement à ce que l’on serait porté à croire, la transmission manuelle n’apporte rien à la conduite en raison de la course trop longue du levier et de l’engagement mollasse de l’embrayage.
La suspension avant est à jambes de force comme pour la majorité des voitures de la catégorie. Certains seront déçus de savoir que les ingénieurs ont conservé à l’arrière la poutre déformante de la Chevrolet Cruze qui partage sa plate-forme avec la Verano. Mais les ingénieurs de Buick l’on dotée d’un bras en Z de type Watts qui aide à centrer l’essieu arrière en virage. Cette configuration réduit les déportances latérales et n’empiète pas dans le coffre. Pour mieux comprendre, imaginez un bras longitudinal à l’essieu arrière et doté d’une articulation en forme de Z en son centre.
Homogène mais pas sportive
La Verano Turbo se démarque positivement après seulement quelques kilomètres de route. En effet, la suspension est un tantinet plus ferme que sur le modèle atmosphérique, la direction plus directe, et cela se traduit par une conduite plus impliquée. C’est n’est pas du même niveau qu’une BMW Série 3, mais c’est digne de mention malgré tout.
Aussi, le moteur est suffisamment puissant pour boucler le 0-100 km/h en un peu plus de six secondes. Notre essai routier s’est effectué par un froid sibérien et la voiture était équipée de pneus d’hiver, mais nous avons quand même réussi l’exercice en 6,9 secondes. Buick promet 6,2 secondes.
Cette berline se caractérise par un silence de roulement impressionnant. Pour ce faire, les ingénieurs ont concocté le système QuietTuning qui comprend un ensemble de mesures visant à réduire le niveau sonore dans l’habitacle, améliorant ainsi son confort. Le pare-brise est en verre feuilleté acoustique, les joints d’étanchéité des portières sont triples tandis que la rigidité du châssis ajoute également à l’insonorisation. En outre, un micro placé dans un endroit stratégique dans l’habitacle transmet les sons à un dispositif électronique qui émet des ondes, lesquelles atténuent des bruits parasites par l’intermédiaire du système audio.
Puisque l’on parle d’intérieur, sachez que les places arrière pourraient offrir davantage de dégagement pour les jambes. Cependant, ce modèle prend du galon grâce à son généreux équipement de série, au confort de l’habitacle et de la suspension tandis, que la tenue de route est sans surprise.
Il s’agit donc d’une confortable voiture multidimensionnelle qui livre de bonnes performances, sans être carrément sportive. On risque de l’aimer au fil des kilomètres et en conduite de tous les jours.