Ford Flex- Peut-on la considérer comme une auto ?
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Le fait que le Ford Flex se soit classé parmi les finalistes de la sélection pour la voiture nord-américaine de l’année en a surpris plusieurs. Après tout, cette grosse boîte rectangulaire sur roues a davantage l’air d’une camionnette que d’une automobile. Mais voilà ! De nos jours, les automobiles n’ont pas nécessairement quatre portes et un coffre à bagages. Si à une époque les véhicules multi segments étaient dérivés de composantes de camionnettes, de nos jours ils font appel à des éléments mécaniques qui pourraient également se retrouver dans une automobile. De plus, les ingénieurs de Ford ont concocté une suspension similaire à celle d’une auto et dotés le Flex d’un habitacle fort convivial. Mais la question demeure : peut-on considérer le Flex comme une automobile ?
Une grosse familiale
Si on n’a jamais douté du fait qu’une familiale est dans la catégorie des automobiles, et bien il faut y inclure le Flex. En fait, malgré ses formes passablement originales et équarries, ce véhicule n’est autre chose qu’une familiale ayant adopté une silhouette particulière. Et j’avoue avoir fait partie des incrédules qui se demandaient comment Ford avait pu se tirer dans le pied avec une telle silhouette. Mais je dois admettre que si les formes sont « particulières » à défaut d’autre épithète, elles sont moins discutables une fois qu’on rencontre le Flex sur la route. Et ces lignes sont dictées par le caractère polyvalent de ce Ford tout usage. En effet, la longueur de sa caisse permet d’accueillir dans un confort surprenant les occupants de la troisième rangée de sièges. Quant à la silhouette « caisse de transport » elle assure un habitacle aussi spacieux que polyvalent.
Bref, ce Ford adopte certes une silhouette qui peut prêter à confusion, mais il suffit de prendre place à bord pour se laisser convaincre que le Flex est définitivement une automobile. Que soit son tableau de bord complet et fort élégant, le confort de ses sièges avant et médians de même que la qualité de la finition, on se sent comme dans une berline de qualité. On peut lui reprocher certains plastiques durs sur la planche de bord et quelques commutateurs « confusants » mais c’est peu par rapport à l’équilibre de l’ensemble. Je ne suis pas personnellement un amateur de toit ouvrant ou d’ouvertures vitrées, mais Ford a visés dans le mille avec le toit Vista comprenant un toit ouvrant aux places avant et deux puits de lumière individuels aux places arrière.
Enfon pour compléter ce tour de l’habitacle, il faut préciserr que les sièges arrière se replient dans le plancher et même le dossier d siège avant droit se replie afin de favoriser le transport d’objets longs. Et si ce genre de détail vous intéresse, il est possible de commander en option un petit réfrigérateur entre les deux sièges capitaines de la rangée médiane. Et comme tout multi segment qui se respecte, les espaces de rangement sont multiples. Par contre, deux bémols d’importance. Le premier est l’absence d’un volant télescopique, il ne se règle qu’en hauteur, et le positionnement plutôt débile du commutateur de fermeture du hayon électrique placé le long de la paroi du coffre. Il aurait été plus « songé » de le placer sur le rebord du hayon. Par contre, cette disposition facilite les choses pour les personnes de petite taille et étant assez rapides pour se tasser par la suite.
Comme une automobile
Si l’habitacle est aussi confortable qu’une automobile tout en ayant la polyvalence d’une grosse familiale, le comportement routier du Flex le place sans ambages dans la catégorie des automobiles. En fait, sa suspension indépendante aux quatre roues, sa plate-forme rigide, son groupe propulseur tout en douceur de même qu’une insonorisation poussée nous donne la sensation de piloter une berline de dimensions régulières.
Mieux encore, en dépit de ses allures de « lourdaud », la Flex surprend par son agilité sur la route. Il est vrai que la direction pourrait offrir un meilleur feedback de la route et que les transferts de masse sont perceptibles sur les routes en lacets, mais bien des berlines seraient prises au dépourvu dans de telles conditions.
Il faut également accorder de bonnes notes au moteur V6 de 3,5 litres qui est encore relativement nouveau et dont les prestations sont correctes. Tout comme la boîte automatique à six rapports d’une grande douceur et dont l’étagement est adéquat. Le rouage intégral disponible en option fonctionne avec une grande transparence et son efficacité est digne de mention, surtout lors d’un départ arrête sur un plan incliné dont la surface est à faible adhérence. Quant à sa consommation moyenne observée de 12,5 litres au 100 km observé lors de notre essai, elle est dans al moyenne de la catégorie.
Bref, avec le Flex, Ford a réussi ce que Chrysler n’a pas été en mesure de réaliser avec le Journey qui pêche surtout par un manque d’équilibre et de plusieurs fautes d’exécution tandis que le Flex qui est handicapée au départ par sa silhouette controversée réussit à nous gagner à sa cause. Comme le mentionnait un collègue l’autre jour : « le Flex ne paie pas de mine à mes yeux, mais plus je le conduis, plus ce véhicule m’impressionne. Il serait sur ma liste des favoris pour effectuer une traversée du pays. »
Et même si le Flex ne remporte pas le titre de « Voiture nord-américaine de l’année » en 2009, le seul fait d’être parmi les trois finalistes à ce titre est la preuve que le Ford a joué et gagné avec le Flex.