Audi A4 Avant 2009, les ligues majeures

En huit jours au volant de cette toute nouvelle A4, je n'aurai eu droit à aucune journée de beau temps. Et quoi de mieux qu'un mélange de pluie, de neige, de verglas et de froid intense pour tester une voiture qui prétend exceller dans la saison froide. Cette Audi allait-elle m'offrir entière satisfaction où allais-je être déçu de cette supposée championne olympique?

Chose certaine, ma première impression était plutôt favorable, et ce même si la version qui m'était attribuée me semblait à première vue banale, avec sa carrosserie gris argent et son habitacle tout noir. D'abord, il faut avouer que les stylistes ont eu la main heureuse en redessinant cette A4, qui avec son long museau et sa partie arrière élancée, donne l'impression d'être en mouvement même lorsque stationnée. Et puis, avec son regard félin et sa grande gueule, il faut avouer qu'elle affiche une personnalité beaucoup plus affirmée que certaines rivales.

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À bord, on ne se heurte désormais plus à la console centrale, faute d'espace, trouvant finalement tout le dégagement nécessaire pour y trouver un confort digne de sa facture. Les rangements plus nombreux et la superbe position de conduite permettent au conducteur de bien se concentrer sur sa tâche primaire, tout en profitant des innombrables commodités. Ce dernier devra cependant étudier avec attention le fonctionnement du système MMI, lequel englobe les fonctions du système audio, de la navigation et de toutes les fonctions d'ajustement de la voiture. Même les commandes de ventilation, qui en sont séparées, demeurent plutôt complexes à utiliser.

Derrière, les occupants profitent de plus d'espace qu'auparavant, quoiqu'on ne puisse toujours pas en parler de façon positive. La position centrale est toujours loin d'être accueillante et le dégagement aux jambes demeure juste. Quant au coffre, il étonne par son volume, supérieur à celui de sa devancière. Le cache-bagages à position multiples est également très pratique, et ce même si sa position la plus élevée gêne de façon prononcée la visibilité vers l'arrière.

Difficile de se prononcer sur un produit de cette marque sans parler de la superbe qualité d'assemblage et de finition qui en découle. Les matériaux sont riches, superbement ficelés, contribuant ainsi à créer un environnement habitable des plus nobles. Même le coffre affiche une finition se situant à des années-lumière de celle retrouvée dans une Acura.

Les irritants de l'hiver

Évidemment, ce ne sont pas tous les gadgets qui composent parfaitement avec la saison froide. Les senseurs qui détectent les obstacles lors de la mise en marche arrière peuvent par exemple se mettre hurler dès qu'un grain de neige se pose sur eux, alors que la lentille de la caméra de recul s'obstrue très facilement. Ajoutez à cela, les essuie-glaces automatiques qui peuvent soudainement devenir schizophrènes, ainsi que l'écran de navigation qui n'affectionne pas toujours les grands froids, et vous comprenez que l'hiver est difficile, même au royaume du luxe. Pour ma part, j'ai été déçu de la lenteur d'exécution des sièges chauffants et de l'absence d'un dégivreur d'essuie-glaces. Quant à la rapidité du réservoir de lave-glace à se vider, elle résulte de la présence de lave-phares et de gicleurs à trois jets.

2.0T à l'avant!

Amateurs de familiales, sachez qu'Audi ne vous propose avec la version Avant que le moteur 2,0 litres TFSI à injection directe, lequel propose une puissance de 211 chevaux. Faisant équipe avec une boîte automatique à six rapports avec mode Tiptronic (donc pas de manuelle), ce moteur offre des accélérations toujours à la hauteur et une grande souplesse. Son rendement énergétique est également intéressant, puisqu'à la fin des 413 kilomètres parcourus, la moyenne de consommation se chiffrait à 11,6 litres aux 100 kilomètres. Rappelons que la voiture a dû affronter des conditions routières difficiles à des températures parfois aussi basses que -19oC.

Mais qu'à cela ne tienne, l'A4 se comporte en conditions hivernales avec la même aisance qu'une Porsche 911 sur un circuit. Le système Quattro redistribue le couple aux roues ayant la meilleure traction avec une équité et une rapidité sans pareil, ce qui explique en grande partie sa grande agilité. Et puisque ce système de traction intégrale fait équipe avec un châssis très moderne, une direction extrêmement précise et une suspension parfaitement calibrée, il en résulte un comportement qui frise l'excellence.

Sport, ou confort…ou les deux!

Sachez de plus que la voiture d'essai n'était pas munie de l'ensemble sport, un incontournable pour les amateurs de conduite sportive. Ainsi équipée, la voiture bénéficie en effet d'une suspension plus ferme et de jantes de 18 pouces, ce qui rehausse encore davantage l'aspect dynamique de l'A4. Bien sûr, le confort s'en voit légèrement affecté, mais c'est le prix à payer. En fait, pour éviter ce problème, il vous est aussi possible d'opter pour le système Audi Drive Select, qui se décrit en partie comme une suspension réglable en trois niveaux. En effet, en plus de vous offrir une direction à assistance variable, ce système propose le choix entre un mode confort, dynamique ou automatique, ce dernier s'adaptant à votre type de conduite.

Le hic, et vous m'aurez probablement vu venir, c'est que l'addition de tous ces groupes d'options totalise une facture qui frise l'indécence. Car le prix d'une A4 Avant, si la totalité des options est sélectionnée, peut aisément dépasser les 60 000$. Ouch! Quant à notre modèle d'essai, l'ajout du système de navigation, de l'ensemble technologique et de la peinture métallisée (!!!) faisait grimper la facture à 54 350$, plus tous les frais.

Mais on aura beau dire, les Audi se vendent de mieux en mieux, année après année. La qualité du produit comme la fiabilité va également en augmentant, ce qui permet à la clientèle de se fidéliser davantage. Et avec les efforts récemment effectués par certains concessionnaires (mais hélas pas tous…) pour choyer la clientèle, le taux de satisfaction ne peut que se bonifier. Quant à l'A4, la comparaison avec la BMW Série 3 est encore une fois inévitable, surtout si l'on parle de la familiale. Autrefois, en faisant fi de la fiabilité et du service au concessionnaire, je vous aurais dirigé vers la marque bavaroise sans hésitation. Mais là, c'est franchement une autre histoire…