Ford Mustang, la vraie nature de la bête
Ceux qui conduisent une Mustang ou qui ont eu l’occasion de le faire une fois dans leur vie savent de quoi je parle. Les autres penseront sans aucun doute que j’exagère. Pourtant, conduire une Mustang, c’est une expérience unique en son genre. Que la voiture soit vieille (j’ai eu la chance de conduire une 1966 entre autres) ou qu’elle fasse partie de la toute nouvelle gamme complètement redessinée pour l’ère moderne par Ford, la sensation demeure rigoureusement identique : on ressent un petit frisson de plaisir chaque fois que l’on démarre le moteur.
Notez que j’ai volontairement choisi 1966 comme exemple, même si j’ai eu l’occasion de tester d’autres modèles. Pourquoi ? Simplement parce que la Mustang de l’actuelle génération est on ne peut plus proche, en terme d’esthétique du moins, de sa version 66.
Un effet bœuf
D’entrée de jeu, disons-le, la Mustang fait son effet. Les regards sont inévitablement attirés par cette silhouette caractéristique dont on ne sait trop si elle appartient aux temps passés ou à l’ère moderne. Car, même si la nouvelle Mustang a abondamment profité il y a deux ans d’un rajeunissement de ses courbes, elle a su conserver son style rétro unique et distinctif, qui fait de la voiture ce qu’elle a toujours été.
Cette notion nostalgique a aussi été particulièrement bien rendue à l’intérieur. On a ainsi implanté un style rétro pour ne pas dénaturer la tradition, mais on y a jumelé un air moderne en utilisant des matériaux, comme l’aluminium, qui viennent donner une touche de renouveau. Style et personnalité obligent, on a laissé beaucoup de place aux passagers avant, mais on a un peu négligé ceux d’en arrière. Du moins pour les jambes, puisque c’est correct pour la tête et les épaules.
Une fois ces constatations faites, et même si c’est surtout pour le style que l’on achète une Mustang, il ne faudrait pas faire fi de la conduite. Conduite qui, tout comme la silhouette, est propre à ce muscle car de l’ère moderne.
Le comportement routier de cette sportive affirmée n’est rien de moins qu’exceptionnel. Pour l’améliorer, on a rigidifié le châssis, ce qui rend la maîtrise plus facile dans toutes les circonstances. En freinage comme en accélération ou dans les courbes, le roulis est bien maîtrisé, notamment en sortie de virage et peu importe la vitesse d’entrée, ce qui permet donc de conserver sa trajectoire sans correction. En virage, la voiture est bien équilibrée, même si elle donne quelquefois des sensations de lourdeur, comme si on s’était inspiré des voitures de NASCAR pour la concevoir.
Le seul petit défaut de cette Mustang, c’est sa suspension arrière. Sans doute encore pour plaire aux puristes, Ford a décidé de conserver l’essieu rigide à l’arrière, ce qui rend les accélérations probablement plus efficaces sur un circuit d’accélération, mais nettement moins confortables en circulation quotidienne. C’est le petit compromis que l’on a cédé à l’histoire sur le plan mécanique. Ce genre de suspension permet de mieux absorber l’énorme couple de la machine. Mais qui, parmi les pilotes du dimanche, pourra réellement l’exploiter ? Ces mêmes amateurs peuvent cependant profiter de la première génération de Mustang avec transmission automatique à cinq rapports, une boîte dont on a amélioré le temps de réponse pour lui conférer une vitesse de réaction sportive. Et on peut toujours compter sur la boîte manuelle 5 vitesses, efficace et précise.
Une année fertile ?
La Mustang a connu un vif succès, et a permis à Ford de demeurer au cœur des conversations. Le grand fabricant américain a donc choisi de miser sur cette popularité, et souhaite l’exploiter à toutes les sauces. C’est ainsi que l’année dernière, popularité oblige, on a dévoilé la version cabriolet qui s’est avérée, avouons-le, une belle réussite.
Cette année, on espère augmenter encore la gamme, en proposant des versions survitaminées de la bête. Ainsi, les mordus moins fortunés pourront se rabattre vers le comptoir américain de Hertz le plus près, puisqu’on y offrira en location une Mustang 350h de 350 chevaux, développée par Caroll Shelby.
Mais la véritable bombe de l’année, c’est la GT500, une voiture ultrasportive, et la Mustang la plus puissante jamais produite. Le V8 suralimenté de 5,4 litres qui se cache sous son capot développe pas moins de 500 chevaux pour un couple de 480 lb-pied. La Ford Shelby GT500 hérite de nombreux éléments issus de GT, la super voiture du constructeur dont elle prendra aussi la place au rang des super voitures puisque la GT n’existe plus en tant que modèle 2007.
Le mythe n’a donc rien perdu de son charme, et la Mustang continuera d’être une icône, un modèle qui fait envie et dont tout le monde rêve en secret. Elle a bien quelques défauts, comme le côté peu minutieux de la finition intérieure, mais c’est sans véritable importance. Car une Mustang, c’est un tout, une bête que l’on accepte sans compromis pour pouvoir en apprécier toutes les subtilités. Rendre la Mustang trop douce, ce serait un peu la dénaturer. Et qui aurait envie d’enlever la vraie nature d’une aussi jolie machine ?
feu vert
Style sans compromis
Performances agréables
Direction précise
Rigidité du châssis
Arrivée de la GT500
feu rouge
Suspension arrière mal adaptée
Passagers arrière à l’étroit
Freinage perfectible
Modèle peu exclusif