Ford Edge 2015, moteurs modernes, lignes moins originales
Introduit en 2006, le Ford Edge a rapidement séduit les acheteurs en raison de son style moderne et dynamique. Le Edge, considéré comme la vitrine technologique de Ford, peut sans gêne se comparer à certains VUS de luxe même sans un logo très prestigieux, grâce à sa finition intérieure, son niveau d’équipement et ses gadgets de pointe. C'est un bel exploit. Pour 2015, il nous arrive en modèle de seconde génération avec de nouvelles mécaniques.
Comme c’était le cas de la précédente génération, le Edge n’est pas une aubaine et Ford ne cherche pas à en faire le plus abordable des VUS intermédiaires. Il y a le Escape pour ça. Son prix de base de 31 999 $ semble très attrayant au premier abord, mais il faudra compter plus de 37 000 $ pour obtenir une livrée à rouage intégral bien équipée, et ce, sans options. On se paie le Edge pour ce qu’il est, pas pour son aspect abordable.
- À lire aussi: Pleins feux sur le Ford Edge 2015
- À lire aussi: Ford Edge 2015: La Chine via le Canada
Des lignes moins typées et plus passe-partout
Construit à l’usine Ford d’Oakville en Ontario, le Edge, citoyen canadien de naissance, repose sur la plate-forme légèrement modifiée du duo Ford Mondeo et Fusion, la D4 pour les intimes. Au premier regard, on a l’impression que le Edge 2015 est plus imposant et ce n’est pas qu’un effet de sa nouvelle carrosserie. Il gagne 99 mm en longueur et 40 mm en hauteur, le tout principalement pour avantager l’espace intérieur.
Le Edge n’avait pas mal vieilli, loin de là. Le modèle était encore fort joli et on appréciait ses lignes originales qui le distinguaient de ce que l’on retrouvait chez la concurrence. Ce n’est plus le cas avec cette génération. Malgré son design évolué, le Edge s’apparente maintenant beaucoup aux autres modèles de son segment. C’est dommage. Il a notamment perdu sa véritable signature visuelle, sa large grille à l’avant qui est maintenant plus discrète et qui n’est plus connectée aux phares. L’arrière est aussi plus étiré et nous rappelle celui du Lexus RX. Le tout est moins en rondeur et plus angulaire. On apprécie toutefois la barre de lumières à DEL qui relie les feux et qui traverse entièrement l’arrière du véhicule, à la manière du Dodge Durango. La version Sport est la plus jolie avec ses accessoires supplémentaires rehaussant son caractère.
L’habitacle ne déçoit pas. Le choix des matériaux, la qualité d’assemblage et le souci du détail nous donnent le sentiment d’être à bord d’un VUS de luxe. C’est encore plus vrai dans le cas des versions plus cossues qui comportent des sièges sport garnis de cuir et de suède perforé, des couvre-pédales de frein et d’accélérateur en aluminium, un éclairage ambiant et des accents métallisés.
Avec ses dimensions à la hausse, le Edge profite de dégagements maximisés et d'une augmentation de l’espace de chargement. Le tableau de bord est sobre et les différentes commandes sont bien présentées. Le nouveau système multimédia MyFord Touch a été simplifié et le retour de certains boutons de contrôle traditionnels, tels celui du volume et celui de la sélection des postes de radio, facilite la vie du conducteur. Plusieurs réglages et commandes sont identiques à ceux que l’on retrouve dans les autres véhicules du constructeur, notamment le F-150.
Le quatre cylindres turbocompressé maintenant de base
Côté mécanique, nous avions souligné dans le passé le peu d'avantages qu'offrait le quatre cylindres de 2,0 litres EcoBoost puisqu'il exigeait un déboursé supplémentaire (1 000 $), qu'il n'avait aucune capacité de remorquage et qu'il ne pouvait pas être jumelé à un rouage intégral.
Ford semble avoir fait le même constat puisque cette année, le moteur peut maintenant transférer sa puissance aux quatre roues et être jumelé à un ensemble de remorquage lui permettant de tracter jusqu’à 3 500 lb, éliminant ainsi tous nos reproches. Qui plus est, oubliez sa facture supplémentaire, il devient le moteur de base, reléguant le V6 de 3,5 litres au catalogue des options. On en a aussi profité pour le remanier et hausser sa puissance. Il développe cette année 245 chevaux et 275 lb-pi de couple et l’adoption d’une conception à deux volutes (twin scroll) permet un meilleur rendement et une réduction du délai de réponse du turbo.
Quant au V6 de 3,5 litres, maintenant optionnel, il demeure inchangé cette année, lui qui développe une puissance de 280 chevaux pour un couple de 250 lb-pi. Pourquoi le garder au catalogue? Simplement pour offrir un autre choix à ceux qui n’apprécient pas les vertus des petits moteurs turbocompressés.
Un Edge Sport plus ... sportif!
Réputé pour son style et sa conduite plus emballante, le Edge Sport occupe toujours le haut du pavé avec sa vocation non pas ultra luxueuse, mais plus dynamique. Jadis doté d’un V6 de 3,7 litres, le Edge Sport est maintenant servi à la sauce EcoBoost et hérite d’un nouveau moteur turbocompressé V6 de 2,7 litres, le même introduit sous le capot du F-150 plus tôt cette année. Ce moteur développe une puissance de 315 chevaux, soit 10 chevaux de plus que l’ancien V6, mais c’est surtout son couple de 350 lb-pi qui le rend aussi intéressant.
Malheureusement, nous avons eu peu de temps pour bien profiter de toutes les mécaniques. Le programme était tellement serré qu’on a passé le double du temps en déplacement plutôt qu’au volant du nouveau Edge. Notre randonnée de quelques centaines de kilomètres nous a tout de même permis de découvrir un Edge raffiné et confortable. On a été tout aussi impressionné par le Edge que nous l’avions été par le nouveau Nissan Murano.
Équipé du quatre cylindres suralimenté, le Edge offre des performances décentes. Le couple est déployé à bas régime sans véritable retard d'exécution. La transmission automatique à six rapports, la seule proposée dans toute la gamme, est performante et très efficace. Elle a tout de même fort à faire pour maintenir le rapport optimal et extirper tous les chevaux du quatre cylindres. En général, on sent le véhicule plus solide et sa rigidité supérieure ajoute à l’effet. La direction plus ferme améliore le sentiment de maîtrise et les efforts d’insonorisation sont aussi remarquables. La visibilité à bord est très bonne, même si les côtés du capot s’élèvent près du pare-brise, ce qui masque légèrement la vue en manœuvres plus serrées. On voit moins bien les coins avant.
Avec son moteur plus puissant, le Edge Sport est assurément la version la plus agréable sur la route. Non seulement le moteur dispose d’une belle sonorité, mais les reprises sont beaucoup plus vigoureuses. Aucun délai, le couple est disponible dès que l’on effleure l’accélérateur. Sa suspension et ses ressorts hélicoïdaux sont plus rigides et, avec des roues de 20 pouces, le roulis est réduit. Son prix de base de plus de 45 000 $ nous ramène toutefois rapidement sur terre. À noter : le design du modèle rend impossible l’ajout d’une attache de remorque. Tout aussi beau et intéressant soit-il, le Edge Sport ne pourra pas remorquer vos jouets.
Véritable vitrine technologique, le Edge dispose d’une panoplie de gadgets que les technophiles apprécieront. Il reçoit aussi le premier système d’assistance au stationnement perpendiculaire, une technologie que l’on n'a pas eu le temps de mettre à l’essai, malheureusement. Nous pourrons tester son efficacité une prochaine fois.