Une Honda Pilot dans la tempête
Ne cherchez de photos léchées pour cet essai. En fait, je me suis contenté de photographier le Honda Pilot à l’essai « au naturel » quelques heures après de fortes chutes de neige. J’avais bien conduit ce nouveau modèle par beau temps, mais jamais sur la neige. Les conditions météorologiques du moment m’ont permis de vérifier le comportement de cette Honda à tout faire lorsque la chaussée est enneigée ou glacée.
Avant de prendre la route, je ne peux pas passer sous silence la présentation extérieure et intérieure de ce SUV sept/huit places. Si la première génération de ce modèle était caractérisée par l’une des silhouettes les plus anonymes sur le marché, cette deuxième version a suivi des cours de personnalité et on peut parler de présentation fort agressive. Fait curieux chez Honda, les stylistes ont affublé ce SUV d’une grille de calandre vraiment agressive afin d’être certain que les gens la distinguent. Par la même occasion, cela augmente l’impact visuel et fait paraître le Pilot plus gros qu’il l’est en réalité. Cette approche a certainement été jugée la bonne lorsque la décision a été prise, mais le lancement de ce modèle s’est effectué au moment où le prix de l’essence s’est mis à monter en flèche et que l’économie se mettait à piquer du nez. Mais j’avoue préférer ce design à celui choisi antérieurement qui faisait de ce Honda un véhicule furtif tant il était drabbe.
Et on avait choisi la même approche pour le tableau de bord dont la seule fantaisie était une console centrale un peu plus en relief. Cette fois, on a de la suite dans les idées puisque la planche de bord a beaucoup plus de punch, comme c’est le cas pour la carrosserie.
Les cadrans indicateurs sont à fond blanc et semblent flotter dans l’air. C’est réussi et leur consultation est facile. Un indicateur de vitesse de grandes dimensions trône au centre et il est flanqué d’un compte tours à la gauche et de la jauge de carburant à la droite. Un petit carré placé directement dessous l’odomètre sert de centre d’information et il tombe facilement sous les yeux. En plus, les chiffres et les lettres sont facile à lire.
Comme c’est maintenant la tendance chez Honda, le contre du tableau de bord est parsemé d’une multitude de boutons et commandes, le tout surplombé dans notre véhicule d’essai par un écran de navigation qui est assez bien protégé contre les rayons du soleil. Sous cet écran on retrouve les commandes du système audio, ensuite la climatisation, les commutateurs des sièges chauffants, un vide poche et ensuite le bouton multifonction de la navigation et des commandes affrichées è l’écran. Cela fait beaucoup de boutons et commutateurs, mais on s’y retrouve plus facilement que sur la Accord par exemple. Une tablette est placée juste devant le passager avant tandis qu’un immense espace de rangement placé entre les deux sièges permet de ranger des objets d’assez bonnes dimensions. Ces mêmes sièges sont confortables et leur assise est haute, assurant une excellente visibilité de la route. Les rétroviseurs extérieurs sont larges et de consultation facile, ce qui est à noter car une fois toutes les places arrière comblées, on ne voit que les occupants et non la lunette arrière.
La seconde rangée de siège est confortable avec un bonne assise qui permet de pouvoir demeurer assis pendant de longues heures sans fatigue, pas contre la troisième banquette est nettement moins confortable. Et si la finition de notre véhicule d’essai était très bonne, certains plastiques nous faisaient songer à ce que les constructeurs américains utilisaient il n’y a pas si longtemps.
Enfin la soute à bagages est très spacieuse même lorsque la seconde rangée de sièges est en place, par contre en configuration huit places, c’est plus limité mais encore mieux que sur bien d’autres modèles. Je songe ici au Jeep Commander dont l’espace est lilliputien une fois tous les sièges déployés.
Comme le Ridgeline ?
La première impression que j’ai eu à la conduite du Pilot et qu’elle s’apparentait passablement à celle de la camionnette Ridgeline. On a la même sensation d’être au volant d’un véhicule solide et costaud tout en étant capable de nous surprendre par un comportement routier équilibré. Il est vrai que la direction n'a pas la précision ou le feed-back d’une Accord, mais c’est plus que correct pour la catégorie.
Le Pilot est propulsé par un moteur V6 de 3,5 litres qui produit 250 chevaux associé à une boîte automatique à cinq rapports. Afin d’assurer une économe de carburant raisonnable pour un gros VUS, les ingénieurs ont fait appel au système de désactivation des cylindres lorsque le moteur n'est pas en charge. La consommation estivale observée a été de 13,1 litres au 100 km tandis que notre randonnée hivernale a enregistrée une moyenne de 16,3 litres au 100 km, ce qui est raisonnable mais loin d'être sensationnel. Par ailleurs, un GMC Acadia de même gabarit et de même catégorie a consommé une moyenne de 14,6 litres au 100 km lors d’un test hivernale similaire. Soulignons au passage que la capacité de remorquage du Pilot est de 1 590 Kg.
Notre modèle d’essai était la version Touring, la plus luxueuse, équipée du rouage intégral. Pour respecter la législation gouvernementale, Honda Québec avait opté pour des pneus d’hiver Bridgestone Blizzak dont la réputation n’est plus à faire.
Dans le cadre d’une importante tempête de neige, le Pilot s’est tiré d'affaires de façon plus qu’honorable. La traction en ligne droite est excellente tandis qu’e;ll est excellente en virage sur la chaussée enneigée, une bonne partie de ce comportement étant la résultantes des pneus Blizzak de Bridgestone qui se sont également révélés très silencieux. De plus, pour se sortir d’une congère, il est toujours possible de verrouiller le différentiel central jusqu’à une vitesse maximale de 25 km/h.
Donc, sans être un tout terrain pur et dur, le nouveau Pilote de Honda a gagné en personnalité et en polyvalence. Reste qu’il faut accepter sa silhouette sans subtilité et une consommation de carburant un peu plus élevée que sur certains modèles concurrents.