Kia Optima Hybride 2015, pour la voiture, pas pour l’économie
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On doit se rendre à l’évidence, Kia est parti de loin, mais il a su se hisser parmi les grands constructeurs au fil du temps. Misant sur la bonne valeur, c’est surtout depuis que ses véhicules sont dotés de design forts emballants que Kia a vraiment pris son envol. Chapeau à celui qui a eu l’idée d’embaucher Peter Schreyer comme designer en chef, car depuis son arrivée, on ne se paie pas une Kia simplement pour son prix alléchant, mais aussi parce que les voitures sont belles.
Succédant à la Magentis, la Kia Optima a été introduite en 2011 au Canada et ses lignes dynamiques et sportives ont rapidement séduit plusieurs acheteurs. La voiture a la difficile tâche de rivaliser contre les gros canons que sont les Honda Accord, Toyota Camry et Mazda6. Sa petite sœur coréenne, la Hyundai Sonata, ne s’en laisse pas imposer non plus. On a récemment mis à l’essai la version hybride du modèle, celle censée apporter une économie de carburant supplémentaire. En vaut-elle la chandelle?
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Pas convaincante
Tout d’abord, au chapitre financier, les hybrides ont souvent de la difficulté à justifier leur déboursé supplémentaire. C’est encore plus vrai dans le contexte actuel du prix de l’essence. Comparativement à une Optima EX disposant de l’ensemble Luxe, notre version hybride EX Luxe héritait d’une facture supérieure de plus de 5 000 $. C’est passablement beaucoup d’argent pour économiser à peine quelques litres d’essence à la pompe. La voiture est encore plus longue à rentabiliser si votre trajet quotidien comprend plusieurs portions d’autoroute, ces dernières n'étant pas avantageuses pour les voitures hybrides puisque les grandes vitesses réduisent fortement l’autonomie et donc, l’assistance du moteur électrique.
Qui plus est, les froids extrêmes de février se sont chargés d’inhiber presque tous les derniers avantages de notre Optima Hybride. Les besoins en chauffage et en courant électrique jumelés à des batteries opérant à de très basses températures ont surtaxé le moteur thermique qui ne s’est pratiquement jamais éteint, et ce, même en zone urbaine, normalement l’endroit de prédilection de ce type de véhicule. Notre consommation s’est maintenue dans les 10 l/100 km, un chiffre similaire à la consommation de l’Optima régulière. Pas facile dans ces conditions de louanger une livrée hybride.
Elle conserve heureusement ses attraits
Qui dit voiture hybride, dit bien souvent économie de carburant au détriment du style et du plaisir de conduite. En voulant trop différencier leurs véhicules à vocation plus verte, certains constructeurs ont la fâcheuse tendance d’enlever tous les traits de caractère du modèle au profit d’une personnalité moins extravertie. Ce n’est pas le cas avec l’Optima Hybride qui conserve tous ses charmes et dont le style demeure drôlement réussi. À preuve, étant à l’extérieur du pays, les gens de Kia ont eu la gentillesse de laisser la voiture à l’aéroport et nous avons été surpris lorsque le valet nous a mentionné qu’il appréciait les lignes du modèle et qu’il trouvait notre Kia « très chic », aussi belle que plusieurs modèles de renom qui trônaient aux côtés de notre Optima. Pas mal pour une hybride, surtout pour un modèle arborant un logo qui n’est pas monnaie courante dans les quartiers huppés.
Il est vrai que l‘Optima est l’une des plus belles berlines intermédiaires offertes sur le marché. Elle est encore plus remarquable dans sa livrée sportive, la SX. Il est rare qu’une couleur avantage d’une manière aussi marquée une voiture, mais dans le cas de l‘Optima, le blanc lui va à ravir. Pourquoi? Sans doute parce que la couleur souligne tous les contrastes noirs, notamment le toit, les jantes, la grille avant et les prises d’air latérales.
Moins d’espace cargo
À bord, on note une attention aux détails marquée alors que chaque élément semble avoir été étudié minutieusement. Le tableau de bord offre une belle ergonomie surtout en raison de la partie centrale qui est légèrement orientée vers le conducteur, ce qui facilite l’utilisation des diverses commandes. Le tout est simple à comprendre et très intuitif. L’instrumentation est moderne et la partie centrale propose un écran multifonction affichant les diverses informations de l’ordinateur de bord. Notre modèle d’essai, une EX Luxe était aussi dotée d'une panoplie d’équipements rehaussant son niveau de luxe. Notre seul regret? On aurait apprécié des sièges offrant un peu plus de support latéral.
L’autre principal désavantage des hybrides, c’est l’espace de chargement réduit. Puisque l’ensemble de batteries au lithium est placé derrière la banquette arrière, on perd environ 4,5 pieds cubes dans le cas de l‘Optima par rapport à la livrée régulière.
Plusieurs mécaniques
L’Optima est offerte en diverses livrées avec diverses mécaniques. Les versions de base héritent de série d’un moteur quatre cylindres à injection directe de 2,4 litres, développant une puissance de 200 chevaux pour un couple de 186 lb-pi. Cela demeure une puissance bien supérieure à celle des moteurs quatre cylindres de ses rivales. Contrairement à la Ford Fusion ou à la Subaru Legacy, l’Optima ne peut être dotée d’un rouage intégral, un des seuls regrets que nous avons par rapport à cette voiture.
La SX, la plus cossue des Optima, propose quant à elle un moteur quatre cylindres de 2,0 litres suralimenté développant 274 chevaux. Elle décroche une fois de plus la palme en matière de puissance face à ses rivales à moteurs V6. C’est surtout le couple généreux de 269 lb-pi, développé dès les 1 750 tr/min, qui rend ce moteur aussi intéressant. Vous l’aurez deviné, grâce à sa cylindrée réduite, ce quatre cylindres turbocompressé offre également la consommation moyenne la plus basse du lot, en théorie.
Quant à notre Optima Hybride, elle dispose sous le capot d’un moteur à essence quatre cylindres à cycle Atkinson de 2,4 litres développant 159 chevaux, jumelé à un moteur électrique de 30 kW, ajoutant environ 46 chevaux de plus. La puissance est transmise aux roues avant avec une transmission automatique à six rapports, d’une excellente souplesse.
Au volant, la conduite est sans heurts et il est difficile de s’apercevoir que l’on est au volant d’une hybride. Le comportement de la voiture demeure dynamique et similaire à celui des autres modèles de la gamme malgré un léger gain de poids. Si le mode « Eco » minimise la consommation de carburant en diminuant vos ardeurs — il réduit la réaction de l’accélérateur — la voiture devient beaucoup plus agréable à conduire une fois ce mode désactivé, surtout en zone urbaine. On la sent plus nerveuse et réactive. Une question de goût.
Bref, autant nous avons apprécié la Optima, surtout la SX, pour ses aptitudes générales, autant l‘hybride ne nous a pas convaincus. Elle apporte peu à la gamme, si ce n’est que de donner bonne conscience au constructeur.