Lexus ES350 2015: Une Lexus 1.0
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Depuis quelques années, Lexus semble se réinventer. Depuis la super sportive LFA en fait. Les designers ont revu la partie avant des Lexus en leur donnant une calandre en forme de sablier, vénérée par certains, vilipendée pas d’autres. En tout cas, on ne peut pas dire que ce design laisse indifférent et juste ça, c’est une amélioration notable!
Les plus récentes créations de Lexus ont nettement plus de personnalité qu’avant. Qu’on pense seulement aux compactes, mais sportives, IS et RC ainsi qu’au nouveau NX et à la future GS F. Toutefois, il reste du chemin à faire pour que tous les produits arborant le L stylisé de la marque de luxe de Toyota puissent prétendre à la sportivité.
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La ES fait partie de cette génération qui n’a pas encore connu le bonheur d’une refonte complète. Ce qui ne veut pas dire que la version actuelle n’est pas dépourvue d’intérêt… si vous avez plus de 50 ans!
La qualité avant la quantité
Avec sa calandre nouveau genre et ses feux arrière qui font un peu penser à ceux d’une BMW Série 7, la ES350 essayée avait fière allure, malgré sa carrosserie couleur argent atomique, une couleur aussi excitante qu’un discours de Stephen Harper une journée de pluie. Cependant, il était difficile de trouver quoi que ce soit à redire sur la qualité de cette peinture.
Dans l’habitacle, les cuirs souples, les boiseries chics et l’aluminium brossé sont bien agencés et comme le design est, d’après moi, réussi, on se sent rapidement à l’aise dans cet environnement cozy, comme ils disent en France. Les jauges du tableau de bord se consultent aisément et seul un fond bleu plus ou moins foncé — selon une conduite écolo ou non — jure un peu dans cet univers autrement sans faille. Au fil du temps, on apprend à manipuler le Remote Touch, cette fameuse souris placée sur la console centrale. En ajustant sa résistance au maximum, j’ai pu m’en servir de façon sécuritaire en conduisant. D’un autre côté, je connais des gens qui ne s’y sont jamais habitués et qui détestent toujours autant jouer avec cette protubérante bébelle. À chacun son camp.
Les sièges sont très confortables, du moins ceux situés à l’avant. À l’arrière, c’est une autre paire de manches alors que l’assise ne supporte pas du tout les cuisses. Toujours dans la colonne des points négatifs, le dossier de la banquette ne s’abaisse pas pour agrandir le coffre. Il y a simplement un trou passe-ski. Ou « passe-2x4 ». Quant au coffre, il est suffisamment grand mais sa petite ouverture obligera à y penser deux fois avant d’y transporter un réfrigérateur.
Même si ça ne parait pas, la Lexus ES est une Toyota Avalon qui n’est rien d’autre qu’une Camry dont l’empattement a été allongé. De là à dire que la ES est une Camry, il n’y a qu’un pas!
Doux, tout doux…
Côté mécanique, l’omniprésent V6 3,5 litres développe, comme dans l’Avalon et la Camry, 268 chevaux à 6 200 tr/min et 248 livres-pied de couple à 4 700 tr/min. Entre ce moteur et les roues avant, on retrouve une transmission automatique à six rapports. L’ensemble fonctionne en parfaite harmonie. Le moteur est suffisamment puissant et ne manque jamais de souffle et la transmission passe ses rapports avec douceur… à défaut de le faire très rapidement. Lors de notre semaine d’essai, la consommation moyenne s’est établie à 9,5 l/100 km (10,0 en calculant « à’ mitaine » - 113,0 litres pour 1 125 km). Compte tenu de la température très froide, cette consommation n’est pas dramatique. Ni euphorisante. Heureusement, le moteur se contente d’essence ordinaire.
La ES 350 est confortable, l’habitacle est vachement bien insonorisé et le système audio optionnel Mark Levinson fait des merveilles pour remonter le moral des oreilles les plus déprimées. On pourrait à la limite déblatérer contre le coffre à gants dont 95 % de l’espace est pris par les nombreux manuels du propriétaire. Toyota/Lexus fait d’immenses efforts pour élaborer des moteurs plus verts que verts avec ses divers modèles hybrides, mais je serais curieux de compter le nombre d’arbres qui se retrouvent chaque année dans les coffres à gants de ses voitures…
Sportive de salon
Comme expérience de conduite, on ne peut pas dire que la ES 350 laisse une empreinte indélébile. La direction, plus connectée à présent, ne retourne pas encore suffisamment d’informations sur le travail des roues avant. D’ailleurs, en accélération vive sur route bosselée, on sent qu’on a affaire à une traction (roues avant motrices) puisqu’il faut tenir le volant fermement pour lui éviter de tirer à gauche ou à droite. Les différents systèmes de contrôle de la traction ou de stabilité interviennent rapidement mais beaucoup moins qu’il y a quelques années et de façon plus « civilisée ». Encore quelques années et Lexus arrivera à la perfection!
Sur la console, un gros bouton permet au conducteur de choisir entre les modes Eco, Normal et Sport. Je sais que cela vous surprendra (!?!) mais le mode Sport ne change pas dramatiquement le comportement de la voiture. En fait, il le change très peu. La transmission comporte aussi une section « Sport » mais outre le fait de faire augmenter le régime du moteur, je n’y vois pas grand intérêt. À 100 km/h, par exemple, le moteur passe de 1 800 tr/min à 2 800, la transmission passant du sixième au quatrième rapport.
La Lexus ES 350 est suffisamment puissante et économique, très confortable, fort silencieuse et dotée d’une fiabilité à toute épreuve. Est-ce que cela justifie les 4 000 $ de plus par rapport à une Toyota Avalon? La question se pose pour toute voiture de luxe dérivée d’un produit populaire. Pour certains, le logo sur la calandre le vaut amplement…