FORD F-150, un macho qui s'assume
Ces temps-ci, on ne peut pas dire que General Motors et Ford ont de quoi pavoiser. Chez Ford, par exemple, on peut dire sans trop se tromper que si les Mustang et F-150 n’avaient pas été là, l’entreprise à l’ovale bleu aurait sombré depuis longtemps. Au moins, chez Ford, on s’y connaît en pick-up. On peut même dire qu’on est les meilleurs ! Ce n’est donc pas pour rien que le F-150 et sa contrepartie luxueuse le Lincoln Mark LT, affichent toujours de si bons chiffres de vente. Et pour une fois, Ford se maintient au-devant de Dodge et Chevrolet, les ennemis jurés.
Si vous prévoyez choisir un F-150 chez un concessionnaire, allouez-vous quelques heures juste pour éplucher le catalogue des options et, surtout, des différentes versions sur le marché. Sur le site de Ford, j’ai compté, très rapidement, pas moins de 54 versions différentes (cabine ordinaire, cabine allongée, cabine double, côtés arrière de type Styleside ou Flareside, empattement allongé ou ordinaire, propulsion ou 4x4… Sans oublier les six longueurs différentes de boîte, pas nécessairement disponibles avec tous les styles de cabine ! Ouf…)
Trois moteurs sont proposés. On retrouve d’abord un V6 de 4,2 litres de 202 chevaux et 260 livres-pied de couple. Pour un peu plus de pep sous le pied droit ou pour des travaux plus virils, le V8 de 4,6 litres de 231 chevaux et 293 livres-pied de couple est tout indiqué. Et pour les gros travaux ou les lourdes charges à remorquer, il y a un deuxième V8, de 5,4 litres cette fois, qui développe pas moins de 300 chevaux et 365 livres-pied de couple. Lorsqu’équipé en conséquence, ce moteur peut tirer une remorque de 8 700 livres (3 946 kg), ce qui n’est pas rien ! Et si ça vous en prend plus, Ford commercialise aussi des F-250, 350, 450 et 550. Mais rendu à ce stade, vous ne vous servirez plus de votre véhicule pour une petite soirée romantique au centre-ville…
Habitacle impressionnant
Car, voyez-vous, la majorité des gens qui se procure une camionnette grand format désire surtout faire de l’épate et déménager les copains quelques fois par année ou ressentir cette impression de sécurité propre aux mastodontes. Malgré ses dimensions généreuses (pour être poli), le F-150 ne donne pas l’impression d’être aussi imposant sur la route. Certes, il faut lever la patte assez haut pour monter à bord, mais les marchepieds chromés, une option de 205 $, garantissent un accès plus facile. Une fois perché dans l’habitacle, on comprend pourquoi le F-150 demeure le leader de sa catégorie. Le tableau de bord est esthétique et pratique et toutes les commandes tombent sous la main, sauf, peut-être celles placées à droite de la radio (à la sonorité très satisfaisante) et à droite du module de chauffage et le rétroviseur intérieur qui demande une perche de douze pieds au bout du bras droit pour être manipulé. Les sièges avant se révèlent confortables mais leur assise gagnerait à être plus longue. Ceux situés à l’arrière de la cabine double laissent un très bel espace pour les jambes. Le dégagement pour la tête est correct mais les grands 6’ risquent de le trouver un peu juste. Notre véhicule d’essai était doté de l’ensemble King Ranch qui fait fureur dans le sud des États-Unis mais qui m’a laissé un peu froid. On ne peut passer sous silence le silence de l’habitacle, même lors de vives accélérations.
L’habitacle c’est bien beau, mais ce qui fait qu’un pick-up est un pick-up, c’est la boîte de chargement. Celle du F-150 peut mesurer 126", 133", 139", 145", 150" ou 163" selon le modèle de cabine et la motorisation choisis. Comme c’est devenu la mode, le fond et les côtés de cette boîte sont recouverts d’un PVC résistant. Des crochets d’arrimage sont prévus dans les côtés et il n’est pas besoin de s’égratigner les doigts pour y accéder. La porte à benne, grâce à une barre de torsion, s’ouvre et se ferme assez facilement et peut être verrouillée.
Pour ce qui est du moteur, le V6 offert depuis l’année dernière vient combler une lacune dans la gamme. Ce moteur possède suffisamment de couple et il est possible de le marier à une transmission manuelle à cinq rapports. La plupart des gens préféreront le V8 de 4,6 litres, un compromis idéal entre performances, capacités de travail et consommation. Le 5,4 litres ne se montre vraiment utile que pour les personnes désirant tirer une lourde remorque ou désireux de dépenser leur argent aux pompes à essence... Entre les branches, la rumeur dit qu’un 6,2 litres de 350 chevaux serait en préparation. Ce qui fait la popularité des camionnettes actuelles, c’est qu’elles se conduisent comme des automobiles et le F-150 ne fait pas exception. Il faut cependant nuancer. Quand on dit automobile, on ne veut pas dire Corvette… Lorsqu’on pousse un peu la machine, on se rend compte que la sportivité est à peu près nulle. Les sièges n’offrent pas un soutien latéral suffisant et le volant de notre véhicule d’essai était recouvert d’un cuir glissant. Quant à la direction, elle se montre plutôt floue. La suspension arrière, dont les amortisseurs ont été installés le plus loin possible du centre, ne sautille pas trop sur mauvaises routes.
Pour tirer sa fifth wheel avec classe
Le Lincoln Mark LT est, en fait, un F-150 plus luxueux. Désormais vendu en version 4x4 seulement, il compte sur le 5,4 litres pour se déplacer. Encore plus silencieux et prestigieux que son « petit » frère, il a le même rayon de braquage, digne d’une locomotive tirant vingt-deux wagons. Le F-150 et le Mark LT ne sont pas prêts de laisser leur trône. Si Ford semble toujours un peu perdu dans le domaine de l’automobile, n’ayez crainte, ils connaissent ça, les trucks !
feu vert
Valeur de revente exceptionnelle
Moteurs bien adaptés
Gamme très complète
Habitacle impressionnant
feu rouge
Aucun antirouille d’usine
Consommation du 5,4 litres désolante
Aucunement sportif
Rayon de braquage immense
Dimensions intimidantes