Infiniti Q70 2015, le luxe dans l’ombre
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Chez Infiniti, c’est la Q70 qui fait office de modèle porte-étendard et qui tente de percer le marché des grandes berlines de luxe. Elle a la difficile mission de voler des parts de marché à la Série 5 de BMW, à la Classe E de Mercedes-Benz ou à la A6 de chez Audi. Pas facile d’être en lice contre ce trio, mais Infiniti dit qu’il vise un peu plus les acheteurs de Lexus GS et de Cadillac CTS. Dans un créneau où le prestige du logo est fort important, Ia Q70 a plus de difficulté à s’en tirer.
Afin de compenser son manque de noblesse, la Q70, feu la M, met en valeur ses lignes sportives, sa qualité d’assemblage et sa grande fiabilité. Sans avoir subi une refonte complète, elle débarque pour 2015 avec un extérieur révisé, quelques modifications techniques et une nouvelle version à empattement allongé, la Q70L. Cette mise à jour de mi-cycle lui permettra de demeurer compétitive jusqu’à l’arrivée de la prochaine génération.
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Trois mécaniques connues
Sous le capot, peu de changements ces dernières années. De base, la Q70 hérite d’un V6 de 3,7 litres qui n’offre toujours pas l’injection directe, mais qui s’avère plus qu’intéressant avec ses 330 chevaux. Il procure à la voiture un comportement sportif, sans être surpuissant. On apprécie surtout son économie de carburant. Toutes les Q70, sauf la hybride, disposent de série d’un rouage intégral, ce qui n’était pas le cas dans le passé, et d’une transmission automatique à sept rapports.
Si vous désirez plus de muscle, le V8 de 5,6 litres demeure au catalogue, mais il est maintenant réservé à la version à empattement allongé. Ce moteur développe 420 chevaux et un couple de 417 lb-pi, soit une puissance qui lui permet de se frotter aux grosses pointures du créneau en matière de chiffres. Bien entendu, sa consommation est typique des V8, c’est-à-dire élevée. Quant à la livrée hybride, elle offre une économie de carburant supplémentaire, mais la facture est majorée d’un peu plus de 8 000 $ ce qui, dans le contexte du prix de l’essence en baisse, est encore plus difficile à justifier. C’est pratiquement un acte de foi!
Style sophistiqué
Côté style, on a émulé les changements apportés sur sa petite sœur la Q50. La Q70 adopte le nouveau style propre à Infiniti avec une grille sculptée et des phares au design plus agressif qui comprennent maintenant des accents aux DEL. La sportivité de la berline est rehaussée par des ailes élargies et un capot plongeant à l’avant, la véritable signature visuelle du modèle. Ajoutez de nombreux accents chromés, un échappement double à l’arrière et des jantes sport et vous obtenez une voiture très réussie qui a peu à envier à ses rivales au chapitre du caractère.
Tandis que l’extérieur profite d’une refonte, ce n’est pas le cas à l’intérieur. L’habitacle de la Q70 est demeuré pratiquement inchangé depuis plusieurs années, mais même si l’âge vénérable de l’ensemble commence à transpirer, ce n’est pas dramatique pour le moment. On retrouve à nouveau la présentation classique des éléments, surtout la partie centrale qui regroupe les commandes sur deux niveaux tel un piano. Ce n’est pas ultramoderne, mais au moins, c’est beaucoup plus simple à actionner que certains systèmes de contrôle multifonctions modernes. En général, l’intérieur est de bonne facture alors que l’on remarque la richesse des cuirs et des boiseries. Les surpiqures présentes ici et là renforcent également l’impression de richesse à bord. Côté équipement de série, Infiniti en offre plus que dans le cas des autos allemandes et on ne vous force pas à piger dans un onéreux catalogue d’options. Voilà ici l’un des avantages marqués de la Q70. Toutefois, la palme revient aux Coréens (Kia K900, Hyundai Equus) qui repoussent les limites à ce chapitre.
Sur la route
Sur la route, on apprécie le confort et le silence de roulement de la voiture. C’est encore plus vrai cette année puisque les ingénieurs ont amélioré l’insonorisation en ajoutant des matériaux acoustiques et en réduisant les bruits transmis par les jantes. Le moteur six cylindres de 3,7 litres est l’un des plus intéressants sur le marché et à bord de la Q70, il offre amplement de puissance et de couple pour procurer une conduite dynamique. Ce moteur transmet sa puissance aux quatre roues via une excellente boite à sept rapports, cette dernière favorisant également l’économie de carburant.
Si vous êtes amateurs des suspensions fermes et des directions ultraprécises que l’on retrouve normalement chez les constructeurs germaniques, sachez que ce n’est pas le credo de la Q70. Le fabricant préfère miser sur le confort comme le font ses plus proches rivaux. On peut toutefois personnaliser le comportement de la voiture grâce à un sélecteur de modes de conduite, mais le système est beaucoup moins évolué que chez la concurrence. Les modes Normal, Sport, Eco et Neige ajustent la sensibilité de l'accélérateur et la transmission mais pas la direction ni la suspension.
En mode économie, on bénéficie de « l’écopédale », un système qui freine les ardeurs en appliquant une résistance sur l’accélérateur, mais il faut avouer que cela devient rapidement irritant et plusieurs décideront simplement de laisser la transmission en mode sport, là où elle semble le plus efficace.
Pas facile de se tailler une place de choix au royaume des berlines de luxe. Malgré tout, la Q70 arrive à séduire en raison de son style réussi et de sa conduite moins emballante que celle d’une BMW Série 5 mais bien davantage que celle d’une Hyundai Equus.
Comparez la Q70 à ses plus proches rivales