Ford Edge, le sauveur ?
En dépit des communiqués de presse rassurants, le plan de relance mis de l’avant par Mark Fields et ses promesses de succès, la situation de Ford n’est pas au beau fixe. Mais il y a quand même des lueurs d’espoir. Malgré des temps difficiles, les gens se sont retroussé les manches pour adopter l’offre au marché actuel et plusieurs nouveaux produits sont en préparation. L’arrivée de l’Edge nous donne un aperçu de ce que nous réserve l’avenir selon Ford, et force est d’admettre que ce nouveau venu possède plusieurs éléments qui lui permettront d’en découdre avec succès face aux leaders du marché.
Même si la direction de la compagnie s’époumone à vanter les mérites de quelque version spéciale de la Mustang, ce VUS urbain est l’un des produits qui devraient redorer le blason de la compagnie. D’autant plus que la tendance du marché semble privilégier davantage cette catégorie que les 4X4 purs et durs. Donc, si les ventes des gros VUS de Ford comme l’Explorer et l’Expédition sont à la baisse, l’Edge servira de filet de sécurité. De toute façon, il s’agit d’une progression inexorable vers une baisse de popularité des gros tout-terrain aussi bien en raison de leur appétit pour les hydrocarbures que pour le simple fait qu’ils ne conviennent pas à bien des acheteurs potentiels.
Silhouette réussie
Tous les designs qui sont sortis des studios de stylisme de Ford en Amérique n’ont pas toujours été reconnus pour leur élégance. Il suffit de mentionner le Ford 500 pour réaliser qu’à Dearborn, les gens sont parfois en retrait avec les goûts du public. Heureusement, les choses se sont améliorées avec la Fusion lancée l’an dernier, et l’Edge fait encore mieux cette année. Bien entendu, il faut faire partie des gens qui aiment le look de la grille de calandre avec ses trois grosses barres transversales comme sur la Fusion. Je dois avouer être de ceux-là, et il me semble que cet aspect est bien plus approprié à un VUS qu’à une berline. D’autant plus qu’elle est encadrée par des phares verticaux qui équilibrent la présentation. L’utilisation par les stylistes d’un pare-brise fortement incliné, d’une ceinture de caisse élevée et d’un hayon penché vers l’avant contribue à nous offrir une silhouette trapue et compacte qui donne du caractère à l’ensemble. Je ne sais pas qui est responsable de ce dessin, mais c’est ce que les studios de Ford ont fait de mieux depuis belle lurette ! Dommage que cet élan de créativité arrive sur le tard… Par exemple, si on ne s’était pas entêté à donner au Freestyle une allure quasiment semblable à celle de l’Explorer, ce modèle aurait connu des débuts certainement plus spectaculaires.
L’habitacle est également différent des autres modèles de ce constructeur. Le tableau de bord n’est pas un clone de l’incontournable Explorer et personne ne s’en plaindra. Ce véhicule cible des acheteurs différents qui n’ont que faire de la génération « camionnette » que certains semblent apprécier coûte que coûte chez ce manufacturier. Cadrans circulaires à fond blanc avec chiffres noirs, console verticale de couleur titane comme le veut la tendance et c’est presque tout. La sobriété a préséance. Cela ne signifie pas pour autant que ce soit le dépouillement total. Pas moins de quatre fiches 12 V sont disponibles, tandis que la console au plancher est dotée d’un récipient modulaire capable d’abriter un ordinateur portable, un lecteur MP3, un téléphone cellulaire et tous les autres éléments de l’électronique embarquée de nos jours. Et pour mouiller cela, le porte-verre inséré dans la garniture de porte avant a une bonne capacité. Détail plus important, le dossier du siège avant droit se rabat et permet ainsi de transporter des objets d’une longueur de 2,5 mètres de long. Par contre, contrairement à la Mazda CX-9 qui est la sœur de l’Edge, celui-ci ne peut accueillir que cinq passagers, contre sept pour la Mazda.
Une autre caractéristique intéressante de ce véhicule tout usage est la présence d’un toit vitré géant qui recouvre pratiquement tout l’espace qui lui est conféré. Appelée Vista, cette option comporte deux surfaces vitrées. La première située à l’avant est constituée d’un panneau de verre coulissant qui permet de faire pénétrer de l’air frais dans l’habitacle, tandis que la partie arrière est formée d’un panneau transparent fixe permettant aux passagers arrière d’observer les mouvements des nuages.
Mécanique du jour
Par le passé, les constructeurs américains nous ont souvent habitués à retrouver des groupes propulseurs quelque peu anciens dans de nouveaux modèles. Pourtant, la concurrence est devenue tellement féroce que la conception mécanique progresse à grande vitesse et il n’est plus possible de se contenter de ce qui était encore correct hier. Cette dure réalité semble avoir été comprise par Ford qui a placé sous le capot de l’Edge un tout nouveau moteur V6 de 3,5 litres d’une puissance de 265 chevaux et couplé à une boîte automatique à six rapports. En outre, le jeu de soupapes est à calage variable tandis que le bloc moteur et la culasse sont en alliage léger. La suspension avant est de type MacPherson et est ancrée à un berceau autonome relié à la plate-forme pour plus de rigidité. Les concepteurs de la suspension arrière indépendante ont placé les amortisseurs le plus près des roues afin d’assurer plus de stabilité. Enfin, l’Edge est livré avec des freins ABS à disque de série. La transmission intégrale est de type intelligent. Ce qui signifie qu’elle détecte tout glissement des roues arrière et leur transmet le couple nécessaire en quelques millisecondes.
L’Edge suit l’exemple de la Fusion en fait de conception et de modernisme. Il faut souhaiter pour Ford et pour les acheteurs que la fiabilité soit sans faille. Si tel est le cas, le pari est gagné.
feu vert
Silhouette agréable
Moteur puissant
Transmission 6 rapports
Équipement complet
Habitacle polyvalent
feu rouge
Deux rangées de sièges seulement
Fiabilité inconnue
Toit ouvrant géant non éprouvé
Qualité initiale à déterminer