Nissan Rogue 2015: Quand la route est sage
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Un jour, quelqu’un chez Nissan Canada a eu l’excellente idée d’inviter une dizaine de journalistes à un événement inusité, parcourir la Route 66 de Chicago à Santa Monica en banlieue de Los Angeles.
Pour ce faire, Nissan avait l’embarras du choix quant aux véhicules. Ç’aurait pu être des Micra. Mais pas grand monde aurait été intéressé à parcourir 4 000 km en sept jours à leur volant. Des 370Z? Peut-être. Des Juke? Ça aurait fait rire l’Amérique profonde… Des GT-R? Intéressant à première vue mais pas sûr qu’après trois ou quatre jours, l’enthousiasme aurait été le même! Leaf? Impossible pour des raisons techniques. Maxima? En fin de carrière donc d’aucun intérêt au niveau marketing. Murano? Pas encore arrivé. XTerra, Titan ou Armada? Le budget essence de Nissan Canada aurait été « pété » pour les deux prochaines années. Versa Note ou Sentra? Bof. Pathfinder? Un modèle Infiniti? Ç’aurait pu être agréable. Toujours est-il que c’est au volant de l’Altima et du Rogue que nous avons parcouru l’Altimate Rogue Trip (jeu de mot brillant sur Ultimate Road Trip).
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Passer de longues heures consécutives dans l’habitacle d’un véhicule, que ce soit au volant ou comme passager, nous fait découvrir ledit véhicule sous un angle nouveau. Ce qui peut être positif… ou négatif. Heureusement, dans le cas du Rogue, ce fut très positif! Cliquez ici pour mes commentaires sur l’Altima.
Presque tout bon
Le Rogue évolue dans une catégorie pour le moins populaire. Il affronte les Chevrolet Equinox, Ford Escape, Honda CR-V, Hyundai Tucson, Toyota RAV4, Volkswagen Tiguan et autres Subaru Forester. Et croyez-moi, il se tire parfaitement d’affaire! Son quatre cylindres de 2,5 litres n’est pas le plus fougueux sur la planète (il est même moins puissant que celui qu’on retrouve dans l’Altima en dépit du fait que le véhicule pèse environ 100 kilos de plus), mais il se tire bien d’affaire. Par contre, j’ai plus ou moins apprécié la transmission CVT qui y est accolée et ses réactions m’ont semblé moins alertes que dans l’Altima. Le poids joue sans doute un grand rôle dans ce comportement, les pneus de 18 pouces aussi (l’Altima roulait sur des 17 pouces). Cependant, ne dramatisons pas. 99 % des propriétaires d’un Rogue, ou d’une Altima à bien y penser, n’y trouveront aucun défaut.
J’ai fait partie du convoi Nissan pendant trois jours, dont seulement un au volant d’un Rogue. Mais comme c’était une journée de plus de dix heures, ça compense. À la fin de cette journée où ma collègue et moi avons roulé sur des routes de fond de campagne, sur des routes secondaires, sur des autoroutes peu achalandées et sur des autoroutes bondées, notre moyenne de consommation s’est établie à 7,6 l/100 km, ce qui est franchement impressionnant. C’est le genre de chiffre qui fait rapidement oublier les subtilités moins reluisantes de la transmission. Toutefois, il s’agissait de la moyenne établie par l’ordinateur de bord qui, dans deux autres Rogue essayés depuis un an, était plutôt optimiste…
Véhicule utilitaire, oui. Sportif, non.
La conduite du Rogue n’a rien pour soulever les passions mais, comme la boite CVT, elle convient à la très grande majorité. La direction n’est ni vive, ni très communicative ce qui rend la conduite ordinaire. Curieusement, alors que ce trait de caractère aurait dû m’irriter davantage au fil des kilomètres, il n’en a rien été. Ou je vieillis ou je me résigne. Je choisis la deuxième option… Les suspensions procurent un confort relevé même sur des sections assez raboteuses. J’ai eu l’occasion de conduire sur une route hyper sinueuse et montagneuse entre Kingman et Oatman en Arizona. Même si tous les journalistes ont à ce moment pensé que cette route (nommée pompeusement Oatman-Topock Highway sur Google Maps!) ferait une saprée belle piste de rallye, jamais je n’ai ressenti l’envie de pousser le Rogue.
Ce sont surtout les sièges qui m’ont impressionné. Ces sièges Zero Gravity, développés avec la NASA, sont tout simplement fantastiques. Mon dos et mes fesses ont la plainte facile, pourtant, jamais ils n’ont souffert au cours de l’Altimate Rogue Trip. Et Dieu sait qu’ils en ont passé du temps dans le Rogue et dans l’Altima!
Le Rogue est un VUS compact offrant une troisième rangée optionnelle. À moins d’en avoir VRAIMENT besoin, je ne vois aucune utilité à cette banquette. Heureusement, les Rogue que Nissan Canada avait apportés pour l’occasion n’étaient pas dotés de cette option. De toute évidence, l’espace de chargement est nettement plus intéressant que dans l’Altima et Yohan Leduc, notre caméraman / photographe, était heureux de compter sur un Rogue pour transporter son imposant matériel… même s’il devait parfois faire appel à ses connaissances du jeu Tétris! Ma collègue et moi n’avons pas eu à utiliser le système Divide ‘N Hide qui permet, selon Nissan, pas moins de 18 configurations de coffre différentes. Mais, au moins, il est rassurant de savoir qu’on peut s’amuser durant des heures avec ce système…
Et pourtant, on s’y attache
Toujours dans le domaine des espaces de rangement, je tiens à souligner que ceux qui entourent le conducteur et le passager sont nombreux. Cependant, j’aurais aimé que ceux situés dans la console centrale soient placés plus vers l’avant. Pour s’emparer d’un gobelet de café, il faut se contorsionner le poignet. Pas évident en conduite urbaine.
Le Nissan Rogue est un véhicule placide, aux lignes modernes et à la mécanique à la fois éprouvée et économique. Son habitacle, ses sièges surtout, offre un confort très relevé. Pour ceux qui doivent parcourir plusieurs dizaines de milliers de kilomètres annuellement et qui ont besoin de plus d’espace de chargement que dans une berline, le Rogue est tout indiqué. Et si jamais un jour je refais la Route 66, au complet cette fois, le Rogue sera placé très haut dans ma liste. Même pour un petit voyage de rien à Toronto ou à Gaspé.