Subaru Impreza 2015: Heureusement, il y a l'hiver
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Soyons francs. La Subaru Impreza n’est pas la huitième merveille du monde. Ni la neuvième. Cette berline compacte est par contre merveilleusement adaptée à notre climat quelquefois très nordique. Et l’adaptation c’est ce qui permet à toute espèce de survivre.
L’Impreza de quatrième génération avait été présentée au Salon de New York en 2011 et était arrivée sur le marché en tant que modèle 2012. D’aucuns lui avaient reproché ses lignes trop génériques et son moteur qui avait perdu quelques chevaux. Pourtant, force est d’admettre que Subaru avait vu juste. Sa berline compacte, aussi offerte en version à hayon, d’ailleurs l'Impreza la plus populaire au Canada, se vend très bien et les ventes 2014 s’annoncent encore plus intéressantes qu’en 2013. C’est que, voyez-vous, il y a des gens pour qui le nombre de chevaux importe peu, les lignes à la Ferrari non plus. L’efficacité passe avant tout. Une 458 Italia dans six pouces de neige, c’est pas l’idéal...
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L’évolution dans les détails
L’Impreza était due pour des modifications de mi-génération. Les gens de Subaru, fidèles à eux-mêmes, ont évité le spectaculaire. Le parechoc avant et la grille ont été légèrement modifiés. Le modèle 2015 présente de chaque côté du parechoc une sorte de « L » chromé, faisant penser à un bâton de hockey. C’est la meilleure façon de différencier un modèle 2015 d’un 2014. Les phares n’ont pas changé si ce n’est qu’ils sont plus puissants. À l’arrière, un aileron est maintenant apposé sur toutes les Impreza berlines, question d’améliorer l’aérodynamisme (mais pas nécessairement la beauté…) tandis que le diffuseur d’air est différent. De nouvelles roues sont aussi offertes.
Comme c’est souvent le cas, c’est le tableau de bord qui a le plus évolué. On ne parle toujours pas de révolution, toutefois, les quelques changements apportés sont bienvenus. D’ailleurs, ceux qui possèdent une Legacy ou une Outback 2015 trouveront les nouvelles jauges et le volant de l’Impreza drôlement ressemblants… Au moins, Subaru a corrigé la plus importante lacune de l’Impreza précédente en changeant enfin la radio. Bienvenue à un accessoire moderne et facile à utiliser grâce à de vrais boutons ronds. Fini la radio datant de 1960. Bon OK, 1990. Les livrées de base, Touring et Sport, reçoivent un écran de 6,2 pouces sans système GPS tandis que la Limited a droit à un écran de 7,0 pouces avec GPS. L’ensemble Technologie ajoute, entre autres, le système de sécurité EyeSight qui, grâce à deux caméras, peut éviter certaines collisions. Beaucoup d’efforts ont été faits pour rendre la voiture plus silencieuse, autant au niveau de la mécanique que par l’ajout de matériel isolant ici et là. Sauf que la voiture pèse maintenant environ 50 kilos de plus.
Subtilités mécaniques
Côté mécanique, c’est le statu quo ou presque. Plusieurs petites modifications ont été apportées au moteur et à la transmission CVT pour diminuer la friction et la consommation. Désormais, le quatre cylindres 2,0 litres boxer de l’Impreza répond aux normes PZEV (Partial Zero Emission Vehicle). Il développe toujours 148 chevaux à 6 200 tr/min et 145 lb-pi à 4 200 tr/min. La transmission est encore à variation continue (CVT) et simule six rapports. Bonne nouvelle pour les amateurs de boite manuelle, toutes les versions de l’Impreza en sont dotées d’office.
Nous avons pu essayer la « nouvelle » Impreza dans la très belle région de Kelowna en Colombie-Britannique où les routes sinueuses et bien entretenues nous permettent d’espérer que le Québec se mette un jour à la page… Je vous mentirais si je disais que le modèle 2015 est extraordinairement amélioré par rapport à celui de 2012, 2013 ou 2014. Les différentes versions essayées (base, Limited, berline et cinq portes) étaient à la fois confortables et silencieuses, davantage que celles qu’elles remplacent.
Ayant conduit très récemment une Legacy et une Outback, je n’ai absolument pas été dépaysé en prenant place derrière le volant de l’Impreza. Les sièges n’ont pas été changés et c’est tant mieux. On peut critiquer le support pour les cuisses mais dans l’ensemble, ils sont très confortables. J’ai trouvé que ceux en cuir de la version Limited étaient un tantinet trop glissants. Je leur préfère ceux en tissu.
Une bonne CVT!
Le moteur, on s’en doute, n’est pas surpuissant mais, comme on dit chez les Vikings, il « fait la job ». Je n’ai pas pu mesurer les performances, cependant, elles doivent être très similaires à ce qu’elles étaient (0-100 km/h en 11,1 secondes et 80-120 en 7,6 – boite CVT). Bien que les transmissions à rapport continuellement variables aient habituellement mauvaise presse, je dois avouer que je n’ai pas détesté celle de l’Impreza que j’ai trouvée plus au point que celle de la Nissan Altima. À 100 km/h, elle entraine le moteur à 1 800 tr/min. De son côté, la manuelle ajoute au plaisir de conduire même si elle est un peu trop « molle » à mon goût. Néanmoins, je comprends Subaru de ne pas offrir une boite au comportement aussi mécanique que ce que l’on retrouve dans une STi.
Qui dit Subaru dit rouage intégral. Sauf pour la sportive BRZ. En conduite estivale, ce rouage permanent est tout à fait transparent. Lors de notre essai, Subaru avait prévu une petite virée dans un stationnement enneigé (eh oui, il y avait de la neige – et un beau moins 12 Celcius – dans les montagnes de l’Okanagan) où les quatre roues motrices ont démontré, une fois de plus, leur supériorité même si les voitures étaient munies de pneus quatre saisons. Toutefois, les divers contrôles de la traction et de la stabilité sont très audibles et plutôt intrusifs mais leur intervention n’est pas trop hâtive ni trop brusque.
Au moment de la publication de cet article, l’Impreza 2015 commence à débarquer chez les concessionnaires. Le prix de départ pour la berline à boite manuelle est de 19 995 $. Le groupe Tourisme débute à 21 695 $, le groupe Sport à 23 895 $ et le groupe Limited à 26 895 $. Pour un modèle cinq portes, ajoutez 900 $ et 1 300 $ pour obtenir la CVT.
Avec son Impreza 2015, Subaru n’avait pas l’intention de refaire le monde. La compacte n’est toujours pas une voiture tape-à-l’œil, sa conduite n’est en rien exceptionnelle, son confort est relevé et sa consommation bien retenue. Mais, avantage parmi les avantages, elle possède un rouage intégral au point et apprécié de tous, surtout en hiver.