Ferrari 612 Scaglietti, la Gran Turismo 2 + 2
Pour les plus fortunés de la planète, ce n’est pas le choix qui manque lorsque vient le temps de rouler. Il faut croire qu’il existe un marché très lucratif dans le créneau des voitures GT haut de gamme, puisque Ferrari propose toujours la 612 Scaglietti afin de concurrencer directement les Aston Martin Vanquish, Mercedes-Benz CL version AMG ainsi que la Bentley Continental GT.
Pour obtenir une place sur la grille de départ de ce plateau relevé, il faut satisfaire plusieurs critères. La voiture se doit presque obligatoirement d’être un coupé avec un habitacle de configuration 2 + 2, et le moteur se doit d’être un 12 cylindres (en configuration V12 pour la Vanquish ou en configuration W12 pour la Continental GT) ou, à tout le moins, un V8 suralimenté (CL65 AMG). Toutes ces voitures font appel à des moteurs capables de développer plus de 450 chevaux et à ce chapitre, la 612 Scaglietti en revendique 540, ce qui la place au second rang juste derrière la Bentley Continental GT (552 chevaux). De ce côté, il est important de préciser que la plupart des propriétaires de ce type de voiture n’en exploitent que très rarement le plein potentiel de performance, c’est juste qu’ils aiment bien en parler de temps à autre…
Ferrari donne souvent des noms de lieux à ses voitures (Daytona, 360 Modena, etc.), mais parfois aussi celui d’individus qui ont marqué l’histoire de la marque. Il en est ainsi avec la 612 Scaglietti nommée en hommage à Sergio Scaglietti qui a conçu plusieurs des voitures sport de la marque pendant les années cinquante et soixante. Quant au chiffre de 612, précisons que le chiffre 6 évoque la cylindrée du moteur (5 748 cc arrondis à 6,0) et que le 12 représente sa configuration à douze cylindres.
Construction tout aluminium
Ce qui frappe au premier coup d’œil, ce sont les lignes très prononcées qui partent sous la calandre pour remonter sur les phares et se prolonger sur les ailes avant jusqu’à l’arrière de la voiture. Aussi, les flancs de la 612 Scaglietti rappellent un peu ceux de la BMW Z4 avec cette légère dépression creusée entre les puits de roue avant et l’arrière des portières. La 612 Scaglietti a été construite avec une structure de type ”space frame” et une carrosserie tout en aluminium afin de réduire son poids. Sur le plan technique, c’est la mesure de l’empattement qui impressionne le plus chez la 612 Scaglietti, celui-ci faisant 116,1 pouces ou 295 cm, soit autant que celui de certains véhicules sport utilitaires de grande taille... Cet empattement allongé s’explique par la localisation du très long moteur V12 de 5,7 litres derrière l’axe des roues avant et par le fait que les concepteurs ont voulu recentrer les masses de la voiture. Le résultat est probant puisque 85 pour cent de la masse se retrouve maintenant entre les trains avant et arrière, ce qui confère à la 612 Scaglietti un comportement routier agile et dynamique.
Sur la route et sur le circuit
J’ai eu l’occasion de boucler quelques tours du circuit Mont-Tremblant ainsi que de rouler sur les routes avoisinantes au volant de la 612 Scaglietti, et même s’il s’agit d’une voiture au gabarit imposant pour une sportive, elle m’a toujours donné l’impression d’être moins grande et moins lourde qu’elle ne l’est, ce qui est le propre des voitures sport qui sont très bien équilibrées. Sur le circuit, il suffisait de régler les amortisseurs à la calibration la plus ferme avant d’attaquer les virages où la voiture faisait montre d’un aplomb remarquable. Évidemment, j’ai pris soin d’allonger les distances de freinage par rapport aux tours bouclés avec la F430, mais la 612 Scaglietti m’a tout de même surpris par son endurance au freinage sur circuit, soit l’environnement qui représente la pire torture que l’on puisse infliger à une voiture. Sur la route, le retour aux calibrations plus souples des amortisseurs permettait de continuer d’apprécier les qualités dynamiques tout en offrant une conduite moins vigoureuse à ma passagère. Le moteur V12 est dérivé de celui de la Ferrari Enzo, mais la cylindrée a été réduite de 6,0 à 5,7 litres et la boîte de vitesses a été localisée près du train arrière, ce qui donne une répartition du poids de 46 pour cent à l’avant et 54 pour cent à l’arrière. Le rapport poids/puissance de la 612 Scaglietti (2 050 kilos – 533 chevaux) lui permet d’abattre la marque des 100 kilomètres/heure en 4,2 secondes, le quart de mille en 12,3 secondes et la vitesse maximale de 320 kilomètres/heure, selon Ferrari.
L’habitacle de la 612 est assez spacieux pour accueillir 4 personnes à bord et, ayant réglé le siège du conducteur à la position idéale pour moi (je fais 5 pieds 10 pouces), j’ai pu m’installer assez confortablement dans le siège arrière gauche, bien que la manoeuvre soit compliquée par le fait que la portière n’ouvre pas très largement. J’ai également pu constater que les sièges des places arrière sont presque aussi ajustés que ceux des places avant et offrent un excellent soutien latéral en virage.
Le prix est stratosphérique et les délais de livraison sont très longs, mais l’exclusivité est assurée. Comme voiture Gran Turismo à configuration 2 + 2, il ne se fait pas mieux.
feu vert
Puissance du V12
Excellente tenue de route
Esclusivité assurée
Authentique 4 places
feu rouge
Prix stratosphérique
Délais de livraison
Visibilité réduite à l’arrière