Hyundai Sonata Sport 2.0T 2015: Elle vieillit en sagesse
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Même si dans la dernière décennie le segment des berlines intermédiaires a perdu de l’intérêt au profit des VUS, la bataille entre les constructeurs demeure toujours féroce, surtout chez nos voisins du Sud qui affectionnent particulièrement ce gabarit de voiture. Dans ce créneau jadis dominé par les Honda Accord et Toyota Camry, Hyundai a fait une impressionnante percée ces dernières années avec sa Sonata, une voiture très compétitive et surtout, bien mise en valeur par un style magnifiquement exécuté. Pour 2015, on a droit à une septième génération, cette fois, sous le signe de la sagesse.
On se rappelle lors de l’introduction de la précédente génération avoir été éblouis par les nouvelles lignes de la Sonata, lesquelles l’apparentaient à une berline de luxe, et qui étaient à des lunes de ce à quoi le constructeur coréen nous avait habitués. Tout comme la Mercedes-Benz CLS, la Sonata, malgré ses quatre portes, ressemblait à un coupé sport avec son toit plongeant à l’arrière.
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Hyundai s’éloigne à présent de ce design et, même si on a l’impression que cette nouvelle Sonata arbore des lignes moins percutantes, on n’est pas choqués ou déçus par sa nouvelle robe. Elle adhère à la philosophie de design Sculpture Fluide 2.0, apparue initialement sur la Genesis. D’allure légèrement moins sportive, la Sonata est un peu plus élégante et raffinée. Elle a surtout l’air plus grosse que par le passé. Le cœur de sa signature visuelle est sans aucun doute la grille avant hexagonale, davantage haute et large. La version Sport est la plus jolie du lot grâce à ses jantes de 18 pouces et son échappement quadruple à l’arrière.
À contre-courant
Côté moteur, les ingénieurs ont révisé le tandem de quatre cylindres. Vu la tendance, on pourrait croire à une réduction de la cylindrée et à une hausse de la puissance, mais ce n’est pas le cas. Ils ont retouché les moteurs actuels pour maximiser principalement leur rendement. C’est réussi, mais on perd quelques chevaux au passage. Dans le cas du quatre cylindres de 2,4 litres, Theta II GDI, sa puissance est maintenant de 185 chevaux plutôt que de 190, alors que son couple reste similaire. Cette écurie est comparable aux moulins de base proposés chez la concurrence, pas trop de soucis ici. Par contre, la cousine de la Sonata, la Kia Optima, réussit à extirper 200 chevaux de ce moteur!
Pour concurrencer les V6 proposés par les autres constructeurs, Hyundai mise toujours sur son quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres, qui équipait d’ailleurs notre modèle d’essai. Cette année, il concède 29 chevaux et 9 lb-pi de couple. On a voulu favoriser son couple à bas régime en utilisant une turbine plus petite, ce qui réduit légèrement le temps de réponse du turbocompresseur, mais qui abaisse un peu la puissance. Cette livrée plus huppée n’a malheureusement plus de chiffres aussi éloquents que ses rivales, et ses résultats de consommation, qui n’ont pas diminué d’autant, ne réussissent pas à justifier l’opération. Ces deux moteurs transmettent leur puissance aux roues avant via une transmission automatique à six rapports. Pas de rouage intégral offert dans le cas de la Sonata.
C’est à bord que les résultats sont les plus remarquables. On a une impression de richesse et de luxe supérieur par rapport à la précédente génération. L’attention aux détails et la qualité des matériaux ont été améliorées, ce qui procure au modèle un habitacle chic. On ne se croirait pas assis dans une berline intermédiaire, mais bien dans une voiture de prestige. On aime l’écran tactile qui présente toutes les informations pertinentes alors que le reste des commandes et contrôles est positionné plus bas dans un agencement logique et efficace.
Avec ses dimensions en hausse, la Hyundai Sonata dispose d’un plus grand espace intérieur, il en est de même pour le coffre. Cette fois, les chiffres sont supérieurs à ceux de la concurrence. Elle devient en fait l’une des plus imposantes de son segment. Bien entendu, les passagers en profitent avec des dégagements supérieurs.
Sur la route
Nous avons mis à l’essai la plus puissante des Sonata et la plus sportive, l’édition Sport 2.0T, équipée du moteur de 2,0 litres turbocompressé. En conduite, on remarque peu la puissance moindre du moteur. Il demeure assez performant et rend la Sonata Sport agréable à conduire. Sa réponse est instantanée, comme promis. Toutefois, à basse vitesse et en accélération, sa sonorité ne nous a pas impressionnés, car elle ne reflète pas le sentiment de qualité qu’une telle mécanique devrait dégager. En outre, à l’arrêt, il émettait un grognement irrégulier, dont les vibrations étaient ressenties via le siège et la pédale de frein, ce qui devenait irritant. On a découvert qu’en fermant le climatiseur, le moteur reprenait son ralenti régulier et le bourdonnement cessait.
Sur la route, l’effort d’insonorisation fait à bord de cette nouvelle génération est perceptible. Tous les bruits extérieurs sont bien filtrés. Les ingénieurs ont rigidifié le châssis en utilisant de l’acier à grande résistance et de l’adhésif au lieu de soudures pour certaines composantes. On sent effectivement la voiture solide et l’impression de qualité est en hausse, notamment lorsqu’on ferme les portières.
La Sonata Sport hérite d’une direction à assistance électrique et d’une suspension plus rigide. Celles-ci ajoutent au sentiment de contrôle et au plaisir de conduite, mais on demeure loin d’une véritable berline sport. La voiture est très confortable et sa conduite toute en souplesse, ce qui plaira à une large clientèle. Cependant, les amateurs de grande sportivité resteront sur leur appétit.
Par rapport à la concurrence, la Sonata possède une dernière arme : son excellente garantie.