Cadillac coupé ATS 2015 : De quoi bousculer les allemandes
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Chez Cadillac, quand une porte se ferme, une autre semble s’ouvrir aussitôt. Le coupé CTS vient à peine de disparaître à l’horizon que déjà on voit apparaître le coupé ATS 2015. Plus petit que son prédécesseur, l’ATS est un coupé d’entrée de gamme qui joue un rôle différent chez Cadillac : il vise directement les acheteurs potentiels qui regardent du côté des BMW Série 4 ou Audi A5. Pour ce faire, la firme américaine a remplacé les lignes anguleuses des CTS de génération précédente par les courbes élégantes, mais plus classiques, de la berline ATS.
Après avoir conduit le coupé ATS 2015 sur les routes d’automne autour du lac Ontario, je peux affirmer que ce nouveau modèle est au moins aussi bon que la berline quatre portes dont il est tiré. Il est clair que Cadillac construit maintenant des modèles légers, conçus en fonction de gens qui aiment conduire, et qui cèdent de peu de terrain à leurs concurrents européens.
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Des groupes motopropulseurs familiers
Le quatre cylindres de 2,5 litres de la berline n’est pas offert dans la version coupé de l’ATS. Voilà une bonne nouvelle pour les amateurs de performances puisque cela signifie que c’est le quatre cylindres turbo de 2,0 litres qui devient le moteur de base. Il produit désormais un couple de 295 lb-pi (35 de plus que la version de 2014), et sa puissance est de 272 chevaux. La transmission à six rapports est offerte en version manuelle ou automatique.
Cadillac affirme qu’en accélération 0 à 100 km/h, le coupé ATS à moteur turbo est un peu plus rapide qu’une BMW Série 4 avec moteur de format comparable. L’ATS s’avère en tout cas nettement plus véloce que tous les autres coupés quatre cylindres d’entrée de gamme de catégorie supérieure. Cela dit, il faut bien sélectionner les rapports, et privilégier la transmission manuelle, si on veut extraire le plein potentiel du petit moulin.
C’est d’ailleurs pour cette raison – et parce que la sonorité est plus agréable – que je préfère le V6 de 3,6 litres offert en option. Avec ses 321 chevaux et son couple de 275 lb-pi, le gain de performances n’est pas énorme en ligne droite, mais la livraison de puissance est plus fluide et plus immédiate. Le V6 est livré uniquement avec la boîte automatique à six vitesses (il en va de même pour le 2,0 litres si on opte pour la traction intégrale). Heureusement, c’est une bonne transmission : les leviers de changement de vitesse au volant offrent une réponse rapide et la boîte est dotée d’un dispositif de synchronisation automatique du régime moteur pour les rétrogradages. Les cotes de consommation des deux moteurs sont semblables. Le 2,0 litres avale 11,1 l/100 km en ville, et 7,9 l/100 km sur la route.
Un coupé confortable au tempérament sportif
Cadillac a travaillé fort pour que son coupé ATS affiche un poids à vide inférieur à celui de ses rivales de chez BMW, Audi et Mercedes-Benz. On ne répétera jamais assez à quel point cette philosophie permet d’améliorer la tenue de route. En cette époque où même les anciennes championnes de slalom, comme les BMW de Série 4 (la nouvelle dénomination de la Série 3 en version coupé), prennent de l’embonpoint, il faut souligner le boulot de Cadillac pour réduire le poids et obtenir une répartition des masses voisine de 50/50. Tous ces efforts se répercutent dans la conduite, en particulier si on opte pour l’ensemble de suspension magnétique adaptative qui ajuste automatiquement l’amortissement en fonction des conditions routières. On peut même équiper l’ATS de freins de compétition et d’un système de refroidissement hautes performances, mais ce serait sans doute un peu excessif d’essayer de transformer ce véhicule en machine de course. Mieux vaut considérer l’ATS comme un coupé sportif, agréable à conduire, qui livre de solides performances en virage et au freinage sans sacrifier pour autant le confort de roulement. C’est bien de trouver cette formule en version moins diluée que dans les dernières générations de machines allemandes de luxe.
Un aménagement intérieur réussi
J’ai déjà mentionné que le coupé ATS n’affiche pas le même impact visuel que d’autres modèles deux portières récents de la marque, mais il conserve tout de même les éléments les plus séduisants de la berline ATS. Par ailleurs, même si le coupé arbore un look légèrement tronqué, il est en réalité légèrement plus long que la berline. Pour les amateurs de détails historiques, soulignons que ce modèle est le premier de l’ère moderne dont le logo Cadillac n’est pas entouré d’une couronne. Le coupé est plus large pour augmenter sa présence, mais son empattement est le même, ce qui signifie que les places arrière sont aussi serrées que dans la berline.
En avant, par contre, aucun problème. Et c’est ce qui compte en priorité puisque la plupart des acheteurs de coupés n’ont pas l’intention de prendre régulièrement des passagers à l’arrière. On peut reculer amplement les sièges avant – assez pour ne plus toucher au tablier du bout des pieds. De plus, comme aucun de nos véhicules d’essai n’était muni d’un toit ouvrant, le dégagement pour la tête était généreux également. J’ai bien aimé les sièges optionnels en cuir rouge et noir ainsi que les garnitures dont on avait doté plusieurs modèles. L’addition de matériaux souples au tableau de bord et dans les panneaux intérieurs des portes permet d’accentuer le niveau de luxe. Comme toutes les Cadillac modernes, le coupé ATS est livré avec le système CUE à écran tactile et panneau de commande tactile capacitif (parfois frustrant mais tout de même utile). On peut aussi ajouter en option un accès mobile Internet 4G LTE; le long de la rive nord du lac Ontario, il fonctionnait de façon intermittente en fonction de la proximité des pylônes de téléphonie cellulaire.
À bon prix
Comme toutes les autres voitures deux portes de luxe actuellement offertes dans cette catégorie, la Cadillac coupé ATS 2015 vous oblige à payer un supplément pour obtenir plus en matière de style, et moins en matière de fonctionnalité. Avec son PDSF de 41 240 $ pour le modèle de base, le coupé ajoute environ 1700 $ par rapport à la berline. Pour ce montant, vous obtenez des roues plus larges ainsi que quelques caractéristiques supplémentaires, mais pour l’essentiel la différence de prix est liée au prestige. En ajoutant quelques milliers de dollars encore pour le V6 et quelques autres pour la traction intégrale, on arrive à un peu moins de 53 000 $.
À ce prix, on peut considérer que le coupé ATS de Cadillac est une aubaine par rapport aux Série 4, Classe C et A5 de ce monde, surtout quand on ajoute le prix de leurs équipements optionnels. Plus important encore, le coût moins élevé de la Cadillac ne signifie pas que vous obtenez moins; en réalité, vous profitez simplement d’une politique de prix conçue pour attirer des nouveaux clients qui n’auraient pas nécessairement regardé du côté de la marque américaine a priori. C’est une stratégie qui a bien fonctionné avec la berline ATS : 50 % des acheteurs en étaient à leur première Cadillac. Comme le coupé ATS est tout aussi impressionnant, la stratégie devrait fonctionner dans son cas également.