Ford F-150 2015, l’audacieux pari de la légèreté
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Pour plusieurs, le créneau des camionnettes pleine grandeur n’est pas très intéressant. Mais sachez que depuis des années, trois des six véhicules les plus vendus au Canada sont justement des camionnettes, avec en tête la Série F de Ford qui s’est écoulée à plus de 120 000 unités l’an passé. Voilà qui explique pourquoi la guerre est aussi féroce dans ce très lucratif segment qui représente pour les trois constructeurs américains le pain et le beurre.
Chaque marque jouit d’une clientèle de fidèles prêts à défendre bec et ongle leurs modèles favoris. Pour notre part, on apprécie les charmes du Ram — le plus sportif du lot — et ceux du tandem de GM (Chevrolet Silverado / GMC Sierra), sans doute les plus confortables. Quant au F-150, il s’avère un véritable outil travail dont chaque détail est optimisé en fonction de l’efficacité.
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Chirurgie bariatrique
Pour 2015, on a droit à une refonte majeure du F-150. Le nerf de la guerre de nos jours, c’est l’économie de carburant, une vertu qui n’est certainement pas la principale concernant les pick-up! Ram mise maintenant sur un moteur diésel alors que GM (Ram aussi) table sur un système de désactivation des cylindres plus efficace afin de rendre ses modèles plus économes. Chez Ford, on continue de miser sur les moteurs turbo EcoBoost. Cependant, puisque la promesse d’une consommation réduite semble se faire malmener dans l’opinion publique, la marque à l’ovale bleu a décidé pour cette nouvelle génération de s’attaquer à l’un des ingrédients de base d’une consommation réduite, le poids. Le F-150 2015 est doté d’une carrosserie entièrement en aluminium.
Alors que plusieurs constructeurs de modèle de luxe ont déjà adopté l’aluminium, notamment Jaguar et Tesla, le F-150 est la première camionnette à en bénéficier. Le gain est important puisque le modèle retranche jusqu’à 318 kilos (700 lb) à la pesée par rapport à celui de la génération précédente. Qui plus est, la capacité de chargement est ainsi rehaussée, car si l’on tient compte de sa capacité totale, le GVWR, un véhicule plus léger permet de transporter une charge plus lourde, un effet collatéral drôlement apprécié. On le sait, la capacité est un autre cheval de bataille. Cette hausse surclasse le F-150 sur ses concurrents à ce chapitre.
Un moteur pour chaque besoin
Côté motorisation, le V6 de 3,7 litres fait place à un plus modeste de 3,5 litres, lui qui équipe les livrées de base. Avec ses 283 chevaux et 255 lb-pi de couple, il n’est pas le plus puissant, mais il convient aux travaux moins importants. Représentant la majeure partie des ventes par le passé, le V8 de 5,0 litres est de retour et continue de déployer ses 385 chevaux. Les chiffres ne sont pas annoncés, mais ses capacités devraient être légèrement à la hausse cette année.
Au sommet de la gamme, on retrouve le V6 de 3,5 litres EcoBoost qui grâce à la turbocompression autorise désormais une charge utile de 3 180 lb et une capacité de remorquage de 12 200 lb, soit environ 1 000 lb de plus qu’avant. Non seulement ce moteur relève les capacités maximales du F-150, mais il est aussi exempt de la taxe des grosses cylindrées, qui débute à 4,0 litres, vous faisant ainsi économiser quelques centaines de dollars par année, ce qui justifie pratiquement le déboursé supplémentaire qu’il exige.
La grande nouveauté en 2015, c’est l’arrivée du six cylindres de 2,7 litres qui porte aussi la griffe EcoBoost. Se positionnant en milieu de gamme, il développe 325 chevaux et un couple de 375 lb-pi. Inutile, vous croyez? Au contraire puisqu’il permet une excellente capacité de remorquage de 8 500 lb tout en favorisant l’économie de carburant. Le principe derrière ce moteur est simple : il s’adresse à ceux qui ont occasionnellement besoin de bonnes capacités. Pourquoi rouler un V8 à l’année si vous remorquez un bateau ou une roulotte seulement quelques fois dans l’été? En fait, ce moteur convient à plus de 90 % des acheteurs de camionnette actuels. Intéressant!
Avec ce catalogue, Ford veut offrir un moteur qui convient à des besoins spécifiques, avec en tête une consommation la plus basse possible. Quant au V8 de 6,2 litres, il reviendra à bord du prochain Raptor, un modèle qui n’a toujours pas été annoncé officiellement.
Les choix de versions, de types de cabine, de longueurs d’empattement et de caisses sont les mêmes. Un nouvel ensemble Sport fait son apparition : avec son agencement monochrome, il prend l’aspect de l’ancien F-150 FX4, dont les composantes dédiées au hors route font maintenant partie d’un groupe d’options, FX4! Le F-150 XL est toujours la livrée de base, le Platinum demeure au sommet de la gamme alors que le XLT est le plus vendu.
Quelques changements de style
Le style du nouveau F-150 est inspiré du véhicule concept Atlas, présenté au dernier Salon de Detroit, mais comme c’est souvent le cas, les designers sont demeurés un peu plus posés. L’avant est sans doute la partie qui est restée la plus fidèle au concept avec l’imposante grille et les phares retravaillés. De côté, on remarque la fenêtre du conducteur qui plonge à l’avant un peu plus dans la portière, le tout afin de réduire la hauteur de l’appuie-bras à l'intérieur. Cela semble abaisser la ceinture de la carrosserie et s’avère moins réussi puisque l’impression de robustesse écope. L’arrière profite d’un hayon au style remanié, mais toujours pas d’échappement double qui sort à l’arrière!
Dans la cabine, il est maintenant possible d’obtenir des sièges baquets et une console centrale à bord de la version XLT. L’instrumentation a été revue avec au centre un nouvel écran d’affichage multifonctions pouvant être personnalisé. L’attention aux détails est un peu plus marquée et la présentation du tableau de bord fait désormais moins bon marché. C’est maintenant un peu plus en ligne avec ce que Ram propose. Bien entendu, on en a profité pour améliorer les fonctionnalités du modèle avec notamment l’ajout d’une caméra 360 degrés, des prises électriques de 110 volts et bien plus.
Sur la route
Le F-150 que nous avons essayé était équipé du nouveau moteur EcoBoost de 2,7 litres. Nous avons été surpris des performances générales de ce moteur. Loin d’être anémique, il ne concède que quelques centièmes de seconde au sprint du 0-100 km/h face aux moteurs plus puissants, tout en procurant de bonnes reprises grâce à son couple généreux. Après quelques centaines de kilomètres, nous avons enregistré une consommation moyenne d’à peu près 10,2 l/100 km, mais il aurait été possible de faire mieux en conduisant plus posément. Pas mal pour un véhicule capable de tracter 8 500 lb!
Avec son châssis en acier et la carrosserie tout en aluminium, le centre de gravité du véhicule change et devient plus bas, ce qui ajoute au dynamisme de la conduite. En slalom, on sent le véhicule plus maniable et les transferts de poids sont moins importants. Ford a amélioré le freinage, une bonne chose, et recalibré la direction électrique. Elle nous semble encore un peu trop surassistée.
Du reste, on apprécie le silence de roulement du modèle et son confort général amélioré. Nul doute que cette nouvelle génération forcera la concurrence à réagir!