Acura TLX 2015: ménage de printemps
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Si les VUS d'Acura sont de bons vendeurs depuis leur refonte, il en va autrement pour les berlines. La TSX, toujours offerte, n'a rien pour se démarquer de la masse, et la TL, elle aussi toujours au catalogue, du moins jusqu’à épuisement des stocks, est technologiquement dépassée par la compétition. De plus, ces deux modèles sont quelquefois difficiles à différencier pour les acheteurs, puisqu'ils sont sensiblement de la même taille et qu'il est possible d'équiper une TSX pour le prix d'une TL. Acura avait besoin de restructurer sa gamme, sous peine de perdre encore plus de clients au profit des Allemands et des compétiteurs nippons.
Une voiture pour en remplacer deux
La nouvelle Acura TLX a donc un difficile mandat : elle remplacera la TSX et la TL, qui prendront leur retraite sous peu. Pour ce faire, la TLX a droit à deux motorisations. Tout d'abord, un quatre cylindres de 2,4 litres produisant 206 chevaux, travaillant avec une transmission automatique à double embrayage à 8 rapports. Cette boite est équipée d'un convertisseur de couple, tout comme une automatique ordinaire. Sans entrer dans les détails techniques, disons que ce mariage de technologies permet une conduite souple à basse vitesse et des changements de rapports beaucoup plus rapides que ceux d'une automatique à engrenages planétaires. L'autre moteur est un V6 de 3,5 litres développant 290 chevaux. Il est associé à une boite automatique à 9 vitesses. Cette motorisation dispose d'un système de désactivation des cylindres, ce qui lui permet de diminuer sa consommation. On peut équiper les TLX V6 de la traction intégrale, qui n'est pas disponible avec le 4 cylindres.
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Il faut voir plus loin que l'extérieur
Dès qu'on aperçoit la TLX, on voit qu'Acura n'a pas cherché à émouvoir avec son style. La silhouette est quelque peu anodine, mais elle reste chic cependant. Seuls les phares avants (à DEL) permettent à la voiture de se démarquer. À l'intérieur par contre, les designers ont été plus inspirés : on a droit à des plastiques de bonne qualité, des accents en aluminium et même quelques touches en bois. Les informations du tableau de bord sont claires, avec un petit écran central flanqué de deux gros cadrans. Les commandes du système d'infodivertissement seront facilement reconnues par ceux qui ont déjà conduit une Acura, mais le système a été complètement mis à jour. La chaine audio à 10 haut-parleurs en options (7 de série) est conçue par ELS, et restitue fidèlement les morceaux les plus complexes.
Les sièges avant offrent un confort satisfaisant sur de longues distances, en revanche, j'aurais apprécié un peu plus de support latéral en virage. À l'arrière, les passagers ont suffisamment d'espace, autant pour leurs jambes que pour leur tête. Côté insonorisation, on n’a pas lésiné sur la qualité : dès qu'on referme la porte, les sons ambiants disparaissent. La TLX vient de série avec un système d'annulation du bruit, qui « écoute » ce qui se passe dans l'habitacle et filtre les bruits indésirables via une fonction du système audio.
Deux moteurs, deux personnalités
C'est sur la route que les diverses versions de la TLX se démarquent. La version de base est conçue pour remplacer la TSX, et a donc gardé son petit côté sportif : la voiture est maniable à souhait (notamment grâce au système de direction aux quatre roues d'Acura – SH-AWD, qui permet à l'arrière du véhicule de pivoter légèrement dans un virage), et le poids est bien réparti. Elle n'est pas la plus rapide en ligne droite, mais sa transmission à double embrayage permet de passer très rapidement les rapports, et il est possible de toujours garder les révolutions hautes, permettant au VTEC de délivrer tous ses chevaux. Quand on décide de redevenir sage, la voiture devient silencieuse et confortable. Acura annonce une consommation de 9,6 litres/100 km en ville, et 6,6 sur route.
Quant au modèle V6, il est le successeur spirituel de la TL. Il a donc plus de couple, et est plus à l'aise sur les longues routes que les petits chemins tortueux. Sa transmission automatique est transparente, et même le système de désactivation des cylindres est difficile à détecter : Acura a d'ailleurs travaillé d'arrache-pied sur cet aspect, allant jusqu'à concevoir des supports de moteur actifs qui neutralisent les vibrations inhérentes à un moteur qui n'utilise que la moitié de ses cylindres. Le modèle V6 à traction a lui aussi droit à la direction aux quatre roues, ce qui aide beaucoup à sa maniabilité. Les versions équipées de la traction intégrale sont cependant supérieures à ce niveau, et elles font presque oublier qu'on est assis dans une berline intermédiaire (et non dans une voiture sport!) : avec sa vectorisation active du couple, la TLX SH-AWD reste toujours fermement plantée au sol. S'il me tarde d'essayer cette voiture dans des conditions hivernales, il y a un prix associé à cette motricité supérieure : la consommation du modèle AWD est de 11,2 litres/100 km en ville et 7,5 en ville, contre 9,6 litres/100 km sur route et 6,9 pour la version à traction.
Pas le droit à l'erreur
Avec la TLX, Acura n'a pas le droit à l'erreur s'il veut gagner des ventes dans le marché des berlines de luxe, puisque la compétition s'appelle BMW Série 3, Lexus IS et autres Infiniti Q50. Avec un prix de départ de 34 990 $ (qui peut grimper jusqu'à 47 490 $ pour un modèle AWD tout équipé), une sélection de moteurs variés, un intérieur de haute qualité ainsi que la fiabilité et l'entretien abordable qu'on apprécie des produits japonais, la voiture a beaucoup d'arguments pour contribuer a son succès. Reste à savoir si les acheteurs seront au rendez-vous...