BMW X4 2015: Belle folie!
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Il y a une dizaine d’années, l’annonce d’un nouveau modèle BMW était tout un événement! Aujourd’hui, la marque allemande se répand tellement que les nouveautés sont devenues quasiment banales. Quand, en plus, le nouveau modèle est dérivé d’un modèle existant et qu’il reprend une recette déjà éprouvée, on lève à peine un sourcil. Et pourtant…
Et pourtant, un nouveau modèle, peu importe son manufacturier, est un événement majeur. Prenons le cas du BMW X4. Étroitement dérivé du X3, il reprend la recette du X6... qui est un X5 plus sportif! Lorsque ce X6 est apparu sur le marché, je lui donnais un an, deux max, sur le marché. Qui pourrait bien vouloir d’un véhicule moins pratique que le X5, moins logeable et plus cher? Plusieurs personnes, apparemment puisqu’il est encore sur le marché sept ans plus tard!
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Cette fois, je ne m’aventure pas à prédire le retrait rapide du X4! Au contraire, j’imagine qu’il demeurera longtemps dans le catalogue BMW. Comme il est moins pratique qu’un X3, moins logeable, plus lourd et plus cher, il devrait connaitre un grand succès…
Un X3 plus sportif
Au chapitre de la présentation extérieure, l’avant du X4 ressemble à celui d’un X3 apprêté à la sauce M avec de grandes entrées d’air. C’est évidemment à l’arrière que les changements sont les plus marqués. Le toit plongeant est 37 mm plus bas que celui du X3, ce qui change la perspective et donne au X4 une allure vraiment dynamique. Ce style sportif se paie toutefois par une capacité de chargement moindre. Dans le X4, elle passe de 500 à 1 400 litres une fois les dossiers arrière baissés alors qu’elle se situe entre 550 à 1 600 dans le cas du X3. Côté style, cependant, le X3 est battu à plate couture!
Le tableau de bord du X4 est copié sur celui du X3. C’est donc dire qu’il possède les mêmes qualités (excellents matériaux, assemblage réussi, lecture facile des jauges, caméra de recul impeccable, système audio Harman-Kardon au point, etc.) et les mêmes défauts (beaucoup de noir, système iDrive moins complexe qu’avant mais encore pénible, peu d’espaces de rangement, pas de flèche indiquant de quel côté se trouve la trappe à essence, entre autres). Certains des équipements mentionnés ici sont optionnels. Et solidement facturés.
Les sièges avant font preuve d’un grand confort. À l’arrière, c’est moins réussi. On y est assis trop carré, l’accès et la sortie ne sont pas faciles et ceux qui mesurent plus de 5 pieds 6 pouces vont trouver le plafond bas. La visibilité est excellente. Vers l’avant. Car vers l’arrière, c’est assez pourri merci. Les grands rétroviseurs et la caméra de recul aident, heureusement. De son côté, le coffre, déjà pas très grand, semble avoir été conçu exprès pour ne pas pouvoir transporter de gros objets (à cause de la pente du toit). Le seuil n’est pas égal au plancher mais, au moins, une fois les dossiers 40/20/40 baissés, le fond est plat. Sous le plancher, pas de pneu de secours, ce qui n’a rien de surprenant. L’absence de cric ou d’accessoires pour changer un pneu – disponibles chez les concessionnaires! – l’est davantage…
Le seigneur est dans le moteur
Le X4 que BMW nous a prêté était un modèle xDrive35i. Son six cylindres en ligne de 3,0 litres turbocompressé déballe 300 chevaux et autant de couple. Ce moteur est doux, souple et très performant. À preuve, il entraine les 1 932 kilos du véhicule de 0 à 100 km/h en 6,6 secondes tandis qu’une reprise entre 80 et 120 km/h ne prend que 4,0 secondes. Durant notre semaine d’essai, passée majoritairement sur des autoroutes ou des routes secondaires, ce moteur a consommé 10,8 l/100 km selon l’ordinateur de bord contre 11,1 selon mes calculs (115,82 litres d’essence – super évidemment – pour 1 045 km). Ces données sont honorables compte tenu du poids à trainer, des tests effectués et de plusieurs accélérations inutiles mais toujours agréables, surtout à cause de la belle sonorité de l’échappement. BMW propose aussi un quatre cylindres double turbo de 2,0 litres de 241 chevaux et 258 livres-pied de couple.
La transmission est une automatique à huit rapports qui effectue un excellent boulot. En mode confort, elle maintient les révolutions du moteur à 1 750 tr/min à 100 km/h. En mode Sport, ces révolutions montent à 2 550 tandis qu’en mode Sport + on parle de 2 800 tr/min. Vous aurez compris que le mode Sport et surtout Sport + modifient le comportement du X4. Ces modes influent sur la suspension, la direction, la programmation du moteur et sur la transmission. Et voilà qu’on est rapidement pris au jeu et qu’on s’amuse à prendre les bretelles d’autoroutes de plus en plus vite. En fait, le comportement routier du X4 fait penser à celui d’un X3 qui aurait été « tuné » pour être plus sportif. Et c’est exactement ce qu’est un X4, un X3 plus amusant. Il ne faut toutefois jamais perdre de vue qu’on pilote un VUS lourd, pas une Z4!
Suivez le cheveu
La direction, même en mode Confort, est précise et offre un bon retour d’information. Alors, imaginez en mode Sport +! Les suspensions tapent assez dur, cependant, cela convient au tempérament sportif du véhicule qui ne penche pratiquement pas en virage. Les pneus de 20 pouces de notre exemplaire, des Pirelli P Zero 245/40ZR20 à l’avant et 275/35ZR20 à l’arrière (oui, ils vont couter cher à remplacer) suivaient le moindre cheveu sur l’asphalte avec une étonnante ténacité. Les freins m’ont un peu déçu. Lors de simulations d’arrêt d’urgence, la distance était tout juste correcte (moyenne de 41,4 mètres), mais c’est surtout la mollesse de la pédale et la longueur de sa course qui étonnaient.
Le X4, plus agréable à conduire que le X3, est toutefois plus cher, moins utile tout en étant doté d’une visibilité arrière atroce. Il est aussi plus lourd, consomme davantage et pollue autant. Peu importe ce qu’en pense le journaliste automobile, ce nouveau modèle se vendra comme des petits pains chauds. Et c’est parfait comme ça. Après tout, ce sont ces modèles excentriques qui ont fait que l’automobile a survécu depuis plus de 100 ans et ajoute une touche de folie dans nos vies. Merci BMW!