Dodge Dart 2014 : Si belle, et pourtant...
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Le marché de la voiture compacte est sans pitié. Pour être compétitive, une voiture doit être abordable, performante, fiable, attrayante à regarder, pratique, économique, etc. Les meilleurs vendeurs de ce segment rivalisent d'ingéniosité, de technologies et de bas prix pour atteindre le sommet des ventes. Et ceux qui dominent en ce moment sont sur le marché depuis longtemps, ayant acquis une image de marque (Achète un Corolla, s'pas tuable ça! - mon oncle Robert). Pour un manufacturier qui part de zéro, il est presque impossible de lancer une voiture qui dominera toute la concurrence. Et dans le cas de Dodge, on n'a même pas le luxe de partir de zéro, puisque les précédents essais de la marque américaine (la Neon et le Caliber) n'étaient pas exactement des produits sans failles...
Pour revenir dans ce segment, Dodge a donc judicieusement choisi d'oublier ses plus récentes compactes, et a puisé dans l'époque lointaine des années 60 pour baptiser sa nouvelle venue, la Dart. Tout comme la Dart originale, la voiture sera petite, économique, fiable et utilisera un châssis d'une marque appartenant à la maison-mère (l'Alfa Romeo Giulietta, dans ce cas-ci).
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La Dart a-t-elle ce qu'il faut pour chambouler le marché des voitures compactes? Pas tout à fait, mais...
Un look agressif, signé Dodge
Le design est plus qu'important dans n’importe quel domaine, mais spécialement dans l'automobile. Il suffit d'un regard pour que bien des clients potentiels soient tentés d'en savoir plus sur la voiture, ou s'en détournent complètement. À cet égard, la Dart m'a immédiatement séduite. Le modèle d'essai était un GT, avec ses roues de 18 pouces grises, ses phares accentués de noir et son grand feu arrière à DEL, propre à plusieurs véhicules de la marque. Les lignes sont bien proportionnées, donnant à la petite voiture un air féroce. Pour bien compléter le look, mon modèle d'essai était peint en rouge feu, attirant plusieurs commentaires positifs.
À l'intérieur, le design agressif se poursuit, avec les sièges en cuir noir surpiqué de rouge et les lumières d'ambiance à DEL rouges. Le tableau de bord est occupé par un écran de 8.4 pouces Uconnect, qui contrôle toutes les fonctions de la voiture : système de son, navigation, climatisation, etc. Parlant d'équipement, la voiture était plus que bien équipée, avec un système de divertissement à 9 haut-parleurs, les sièges et le volant chauffants, le système d'entrée sans-clé, l'avertisseur d'angle mort, la connectivité Bluetooth, et bien plus encore. Tous ces beaux joujoux ont un prix, cependant: à près de 30 000$, la Dart GT est dispendieuse.
Sois belle et tais-toi
C'est en prenant place à l'intérieur que les choses se gâtent. Les sièges baquets avant sont très jolis et offrent un bon support latéral, mais ils sont à mon avis très inconfortables, avec une bosse dans le côté droit du dossier, au niveau des omoplates. Même après une semaine et plusieurs essais de réglages, cette bosse était toujours aussi désagréable. L'instrumentation du tableau de bord est facile à lire, grâce à un écran LCD entièrement configurable placé juste devant soi. Ma voiture d'essai était équipée de la transmission manuelle à 6 vitesses, avec son joli pommeau en forme de boule argentée. Sur la route, cette boite de vitesse fonctionne bien, sans plus. Les vitesses passent facilement, même si elles sont un peu floues. Bref, rien pour se démarquer.
L'embrayage, c'est une autre paire de manches... Le point de friction est haut et presque impossible à sentir. La pédale donne l'impression de n'être relié à rien, ce qui est dommage vu que le moteur Tigershark 2.4 litres est suffisamment vif pour inciter à la conduite sportive. On me dit que la transmission automatique est préférée par beaucoup d'acheteurs de Dart. Je suis normalement un ardent défenseur de la pédale d'embrayage, mais dans ce cas-ci...
Parlant du moteur, celui du modèle GT développe 186 chevaux, suffisamment pour éclipser beaucoup de concurrents. La consommation n'est pas mauvaise sur route, à 5,6 litres au 100 kilomètres. En ville, Dodge annonce 9,1 L /100 km, chiffre qui n'a jamais été atteint durant l'essai. La Dart incite peut-être un peu trop à la conduite sportive... La suspension est suffisamment solide pour permettre à la voiture de prendre les courbes avec aplomb, tout en absorbant les nids-de-poule montréalais de façon convenable.
Pas encore assez pour détrôner la compétition
Si ce n'était de quelques petits détails, la Dart m'aurait conquis. Ce n'est pas une mauvaise voiture, loin de là. Son principal défaut ? Elle est dans une gamme où la grande majorité des acheteurs prennent une décision en se basant sur des données rationnelles, telles l'économie, la fiabilité, le prix d'achat, la valeur de revente... Et malheureusement, la compacte de Dodge n'a pas les arguments pour rivaliser avec la compétition. De plus, équipée comme mon modèle d'essai l'était, le prix devient problématique... Par contre, pour ceux qui achètent une voiture en fonction du look et qui désirent avoir quelque chose de différent, la Dodge Dart mérite d'être considérée. Mais de grâce, avant de signer le contrat, prenez le temps de vous asseoir à l'intérieur, les sièges avant vous feront peut-être changer d'avis...