Nissan Juke 2014: Les nouvelles aventures de l’extraterrestre
On a déjà tout dit et tout écrit ici sur le style pour le moins unique et original du Juke, cet objet roulant inclassable. Compacte costaude ou multisegment miniature? Nissan persiste non seulement à le produire mais s’amuse à le modifier et à en créer des versions nouvelles, plus amusantes et fignolées. Aussi un joyeux monstre de 545 chevaux.
C’est inévitable, quand on conduit un Juke, il faut subir à chaque fois l’épreuve des commentaires sur son étrange devant, ses phares ovales enfoncés et surtout ses yeux d’insecte qui s’alignent sous de longues lentilles bombées au sommet des ailes, en guise de blocs optiques. Sans parler des grands feux rouges aux formes sinueuses qui ornent la partie arrière.
Or, les séances de placotage seront sans doute plus longues si vous débarquez du nouveau Juke Nismo, et elles produiront peut-être autant de commentaires d’appréciation que d’incompréhension. Et moins de blagues sur les batraciens... Nismo c’est pour Nis(san) Mo(torsports), la filiale de course automobile depuis trente ans. Parce que cette version plus jazzée du Juke serait inspirée des meilleures sportives de la marque, surtout les GT-R inscrites en série japonaise Super GT.
Plus que de simples retouches
Les stylistes s’en sont donné à cœur joie encore une fois avec le Juke Nismo. La calandre a été redessinée et comporte de grandes prises d’air décorées de diodes luminescentes. Les bas de caisse ont été remodelés et les ailes arquées fortement accentuées. À l’arrière, sous le parechoc plus sculpté, on remarque un diffuseur qui fait la pleine largeur avec un gros embout d’échappement chromé à gauche et un aileron qui surplombe le hayon.
Les rétroviseurs sont peints en rouge pour que le Nismo se démarque de ses frères plus sages et une mince ligne de la même couleur découpe le bas de la carrosserie. Effet réussi. Des jantes d’alliage noires plus larges à dix rayons complètent le portrait. Question de gout, bien entendu, mais ce Nismo a une gueule, à tout le moins.
Parmi la centaine de modifications apportées au Juke, on compte des sièges, un volant, des cadrans, un pédalier, un pommeau de levier de vitesses et des contre-portes redessinés. Le fond rouge du compte-tour et les nouvelles moulures noires ou anthracite du tableau de bord et de la console soulignent son côté sportif. Les sièges sont drapés de suède et surpiqués de fil rouge.
La jante du volant combine le cuir et le suède avec une bande rouge au sommet en guise de repère, comme sur les voitures de course. J’ai souri. Les baquets avant sont très sculptés et offrent un excellent maintien latéral. À gauche du pédalier à surface métallique, le repose-pied se referme trop vers le haut, par contre. L’écran tactile est petit mais net, avec des menus clairs et des commandes efficaces. Même verdict pour la climatisation, facile à régler avec ses deux molettes et ses douze touches bien comptées.
L’accès aux places arrière est minimaliste et on y est assis très droit, toutefois, il y a suffisamment d’espace, surtout pour les pieds sous les sièges avant et pour la tête. Le dossier plutôt ferme se replie en sections asymétriques et le coussin est plat et court. Le confort de l’ensemble est moyen. Sous le petit hayon, le coffre n’est pas vaste mais il y a un peu de rangement additionnel sous le plancher.
De quoi sourire au volant
Le quatre cylindres turbo à injection directe de 1,6 litre du Nismo est un peu plus puissant avec des cotes de 197 chevaux et 184 lb-pi de couple contre les 188 chevaux et 177 lb-pi des autres Juke. Malgré ces gains, le Nismo doté du rouage intégral et de la transmission à variation continue (TVC ou, en anglais CVT) qui l’accompagne boucle le 0-100 km/h en 8,6 secondes et complète le ¼ de mille en 16,4 secondes avec une pointe à 144,2 km/h. À titre de comparaison, le Juke en version traction avec la boite manuelle à 6 rapports complète les mêmes tests en 8,2 et 16,0 secondes à 145,6 km/h. Parce qu’il est plus léger de 108 kilos mais aussi parce qu’il est fringant. Les roues de ce modèle patinent cependant à rien et il se contente d’une suspension arrière à poutre déformable alors que celle des versions à 4RM est à roues indépendantes.
En courbe, le Nismo 4RM est assez neutre, prend peu de roulis et s’accroche vaillamment avec ses pneus de performance de taille 225/45R18. Dans les courbes, il se place au volant et à l’accélérateur et exploite bien le rouage à transfert de couple que partagent désormais toutes les Juke à quatre roues motrices. Son aplomb provient également de sa suspension plus ferme et de sa carrosserie un peu plus basse. Sur la route, la tenue de cap est nette et le roulement est ferme mais guère plus que sur les autres modèles. Le Nismo est plus intéressant même que le SL, plus cher, qui nous était apparu essentiellement comme une « gadget mobile ».
Quant au monstre du début, il s’agit du Juke R, résultat du croisement improbable et réjouissant entre la carrosserie d’un Juke et le groupe propulseur d’une GT-R. Son V6 biturbo transmet 545 chevaux à ses quatre roues motrices. Nissan a commandé le premier de ces missiles à un spécialiste britannique pour un tournage. Ils en ont fabriqué une poignée d’autres pour la publicité, pour le plaisir et pour les vendre à un demi-million pièce. Ne l’attendez pas trop chez le concessionnaire Nissan de votre quartier!
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