Lincoln MKX 2014: En attente d’une identité propre
Le Lincoln MKX n’a jamais vraiment eu de personnalité bien à lui. Son existence, il la doit au Ford Edge avec lequel il partage de nombreux éléments mécaniques dont le châssis et la carrosserie. Malheureusement pour Lincoln, les différences entre les deux modèles n’étaient pas assez convaincantes pour donner au MKX une certaine exclusivité et lui insuffler le prestige de la division de luxe du constructeur américain. L’ajustement de 2012 a permis de redéfinir le MKX afin de lui greffer les atouts qui lui manquaient.
Pour bien montrer l’appartenance du MKX à la famille Lincoln, le multisegment porte désormais la calandre distinctive de la marque – celle laissant croire à une chute d’eau, et ornée de barres chromées verticales – qui fait nettement plus glamour que celle de 2011. Maintenant, il est beaucoup plus facile de le reconnaitre face à un Ford Edge. À l’arrière, on a doté le MKX de feux plus élégants et munis de DEL. Le parechocs est moins massif que celui du Edge et la présence de réflecteurs horizontaux au bas vient ajouter un effet de largeur au véhicule. Cela ne l’empêche toutefois pas de partager encore de nombreuses composantes de carrosserie avec son alter ego chez Ford.
Il y a du Edge là-dessous
En revanche, l’intérieur du MKX bénéficie d’une présentation exclusive, passablement différente de celle du Edge. La refonte de 2012 a surtout permis de remodeler plusieurs éléments de l’habitacle et de peaufiner l’affichage du tableau de bord. La console centrale propose les éléments traditionnels mais on remarque des angles arrondis et des commandes à effleurement. Ce changement donne assurément une impression de richesse mais l’utilisation de ces « boutons » virtuels n’est pas toujours efficace. Il faut souvent s’y prendre à plusieurs reprises afin de bien obtenir ce que l’on veut. L’instrumentation entre dans l’ère moderne avec l’utilisation de deux sections numériques (à la manière de petits écrans d’ordinateur) de part et d’autre de l’indicateur de vitesse. Ils permettent d’afficher de nombreuses informations, selon les choix faits au moyen des commandes placées sur le volant, redessiné lui aussi. Une technologie tout de même facile d’utilisation si l’on prend la peine de s’arrêter et de comprendre son utilisation.
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L’habitacle du MKX respire la richesse. Les sièges laissent filtrer une agréable odeur de cuir alors que l’insonorisation y est acoustiquement de très bonne qualité. Le système audio fait montre d’une qualité irréprochable et le test de son effectué à plein volume afin de montrer tout le potentiel du module THX est toujours impressionnant, même après 10 fois! Au plafond, l’immense toit ouvrant vitré permet de faire entrer la luminosité mais également d’admirer les étoiles par une fraiche nuit d’été. Malgré sa grande surface, la rigidité de la structure semble avoir été assurée puisqu’aucun bruit de craquements ne vient altérer la quiétude de l’habitacle.
En attente de l’EcoBoost?
Sous le capot du MKX se cache un V6 de 3,7 litres, le même que celui qui équipe la version Sport du Ford Edge. Contrairement à l’offre du Edge, ce V6 est le seul qui propulse le MKX. Il est jumelé à un rouage intégral efficace provenant d’une ancienne association avec Volvo et permet au MKX de profiter d’une motricité optimale. Les accélérations ne sont pas extraordinaires mais se positionnent dans la moyenne pour ce genre de véhicule et pour l’utilisation qu’en font la majorité des gens. Il ne serait toutefois pas étonnant que le V6 de 3,5 litres Ecoboost fasse prochainement son apparition puisqu’il donnerait un peu plus de dynamisme à un véhicule qui doit rivaliser avec les Infiniti QX70 et Lexus RX.
Sur la route, le MKX livre un comportement à la Lincoln, c’est-à-dire moelleux et confortable. On est par contre très loin de la tenue de route houleuse du Navigator ou du défunt Town Car. La calibration des suspensions procurent au MKX une douceur de roulement pratiquement irréprochable. Malgré toute la bonne volonté du constructeur, le MKX ne doit pas être piloté avec agressivité puisque son travail consiste principalement à déplacer et dorloter les passagers confortablement assis dans l’habitacle. Il est cependant capable de manœuvres audacieuses même si la limite est rapidement atteinte. Le roulis est bien présent en virage et les plongées en freinage surprennent chaque fois. Comme c’est souvent le cas sur les véhicules de luxe, la direction présente une énorme assistance, toutefois parfaite lors des manœuvres de stationnement. À plus grande vitesse, elle se raffermit afin d’éviter de multiples corrections de trajectoire. Quant à la consommation, elle se situe dans la moyenne, à condition de ne pas utiliser l’accélérateur avec trop de vigueur. Sur la route, le MKX réussit à contenir sa soif autour des 9 litres aux 100 km si la vitesse ne dépasse pas 100 km/h.
Le MKX n’est pas le plus extravagant ni le plus démonstratif des VUS. Il n’a pas été épargné par la critique qui lui accole souvent le titre de Ford Edge endimanché. Aujourd’hui, avec son allure noble et raffinée, il peut voler de ses propres ailes. Il reste que ce véhicule sera toujours associé au Ford Edge, quelles que soient son efficacité et ses belles qualités...