Mitsubishi Lancer 2014: Timide, pratique ou sportive
Je ne vous apprendrai rien en soulignant que la présence de Mitsubishi dans notre pays est marquée par une perpétuelle lutte pour survivre. Les chiffres de ventes sont relativement modestes, tandis que le nombre de concessionnaires progresse, mais lentement. Cette année, l’arrivée d’un nouveau Outlander suivi de la sous-compacte Mirage devrait accroitre les ventes. Lorsqu’on fabrique un petit nombre de modèles, il faut offrir le plus de polyvalence possible à travers chacun de ceux-ci et c’est justement ce que l’on tente de réaliser avec la Lancer qui est offerte en version de base et dont les performances sont relativement timides tandis qu’un modèle cinq portes propose une polyvalence accrue. Les modèles Ralliart jouissent d’un niveau de performances un peu plus relevé, alors l’EVO est une sportive tous azimuts qui fait des malheurs en rallye avec Antoine Lestage à son volant et Nathalie Richard à la navigation.
Tentons donc de départager les choses dans une gamme où le modèle de base est inférieur à 16 000 $ et où la version la plus performante et la plus sportive franchit allègrement le cap des 50 000 $.
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Berline et hayon
Précisons tout de go que la plateforme de la Lancer possède d’excellentes qualités et qu’elle a également servi de base aux modèles Outlander et EVO. Toutefois, la version la plus économique de la Lancer a beau bénéficier de cette plateforme, son traitement est relativement décevant. En effet, la présentation intérieure est assez fruste. De plus, le moteur 2,0 litres de 148 chevaux offre des performances acceptables, mais il est très bruyant à haut régime et ses accélérations initiales souffrent beaucoup. Ajoutez à cela une boite manuelle à cinq rapports plus ou moins bien étagée. À ce niveau de la gamme, seule la boite à rapports continuellement variables (CVT) est disponible en option. Cette berline dotée de ce groupe propulseur est déclinée en de multiples variantes dont le niveau d’équipement varie en fonction du prix. Ce modèle de base adopte une bonne tenue de route, accroche dans les virages, mais son manque de raffinement lui fait perdre des points face à une concurrence sans cesse renouvelée et de plus en plus affutée.
Par contre, les SE AWC et GT AWC abritent un moteur de 2,4 litres produisant 168 chevaux accouplé à la boite CVT. Elles ont en outre un rouage intégral à commande électronique qui fait l’envie de plusieurs concurrents. Compte tenu des prestations de ce moteur et du rouage intégral, on peut excuser le tableau de bord assemblé à partir de plastiques bon marché.
Cependant, Mitsubishi a un atout dans sa manche : la version Sportback cinq portes dont le hayon ajoute à la polyvalence puisque sa large ouverture arrière lui permet d’avaler des objets encombrants. De plus, le niveau d’équipement de ce modèle est intéressant. Malheureusement, il ne peut être équipé du moteur 2,4 litres et de la transmission intégrale. Dommage, car cela aurait bonifié le niveau d’intérêt pour ce modèle qui demeure tout de même pratique et de comportement routier correct.
La performance en trois temps
Mitsubishi est impliqué au niveau mondial dans de nombreuses épreuves sportives, notamment des rallyes et des raids du type Paris-Dakar. Cette expérience se transmet aussi à ses voitures de production. Au premier échelon de cette catégorie sportive, on retrouve le modèle Ralliart propulsé par un 2,0 litres turbo. Ses 237 chevaux associés à une boite automatique à double embrayage et à une transmission intégrale permettent de bénéficier des qualités de la plateforme et de se faire plaisir à son volant. De plus, avec un prix légèrement supérieur à 30 000 $, c’est un compromis intéressant pour qui veut profiter de la technologie de Mitsubishi au niveau de la transmission intégrale et des performances routières.
La Ralliart est nettement plus conviviale que l’EVO (Evolution, de son nom officiel) qui est une sportive presque sans compromis. D’ailleurs les succès répétés d’Antoine Lestage dans tous les rallyes majeurs tant au Canada qu’aux États-Unis en sont la preuve. Sur notre marché, l’EVO se décline en deux versions. Il y a tout d’abord la GSR dont le moteur turbocompressé produit 291 chevaux. Seule une boite manuelle à cinq rapports est disponible et celle-ci est reliée au très efficace rouage intégral S-AWC qui est une référence en la matière. L’habitacle est d’une meilleure présentation que les versions plus basiques, tandis que les sièges Recaro sont de série et fournissent un excellent support latéral. Déboursez 10 000 $ supplémentaires et vous serez au volant de l’EVO MR la plus sportive du lot, avec sa boite automatique à double embrayage, sa suspension avant utilisant de nombreuses pièces en aluminium, ses amortisseurs de course et bien d’autres éléments améliorant les performances et la tenue de route. Ses accélérations sont quelque peu brutales, la suspension est ferme, mais c’est justement ce que recherchent les acheteurs de ce type de voiture. C’est également une vitrine qui permet de prendre connaissance du savoir-faire de Mitsubishi en matière de véhicule de hautes performances. Se vendant plus de 50 000 $, ce n’est pas donné, l’EVO en offre amplement pour chaque dollar déboursé.