Kia Optima 2014: La voiture de Peter
Si vous avez tant soit peu regardé la télévision au cours des derniers mois, vous avez certainement intercepté ces annonces publicitaires de Kia qui ne vantent pas les mérites de ses voitures, mais qui nous parlent uniquement de la personne responsable de leur silhouette, Peter Schreyer. Ce styliste allemand, débauché de chez Audi il y a déjà quelques années, a accompli des miracles en transformant une gamme de voitures désolantes en ce qui se fait de mieux en la matière.
C’est sans doute la première fois dans l’histoire de l’automobile que celui qui a dessiné la voiture est utilisé pour en vanter les mérites. Pourtant, on aurait certainement pu vanter les qualités routières de cette berline intermédiaire qui nous a rapidement fait oublier la timide Magentis qu’elle a remplacé en 2011.
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Le style d’abord
Les critiques ont souvent tendance à accuser les constructeurs coréens de copier la concurrence. Dans le cas de l’Optima, il est impossible de porter de telles accusations puisqu’elle affiche une silhouette unique en son genre qui a été louangée par la majorité en raison de son caractère exclusif et de son élégance. Peter Schreyer, toujours lui, a dessiné une calandre propre à la marque et l’utilise de très belle façon sur ce véhicule. Il a également établi un bon équilibre entre celle-ci et la partie inférieure du parechoc constituée d’une large prise d’air bordée par des phares antibrouillard. L’arrière est aussi fort bien réussi avec des feux très étroits et très longs. Cette année, l’Optima bénéficie de plusieurs retouches esthétiques. Les phares antibrouillard sont dorénavant des DEL, tout comme les feux de position avant. Le parechoc avant est tout nouveau lui aussi, tandis que le couvercle du coffre a été modifié afin d’y intégrer un petit déflecteur en remplacement de celui qui était uniquement appliqué sur le couvercle. En plus, les jantes de 18 pouces sont d’un nouveau design.
L’habitacle connait peu ou pas de changement si ce n’est le volant qui a été redessiné. Comme sur le modèle précédent, il intègre très bien différentes commandes, notamment celles du système audio, de la téléphonie embarquée ainsi que le régulateur de croisière. Soulignons que l’aménagement de la planche de bord est à la fois pratique et original. Toutefois, certains plastiques pourraient être de meilleure qualité.
Comme c’est souvent le cas, une magnifique silhouette n’est pas sans inconvénients, entre autres au chapitre de la visibilité arrière qui est loin d’être excellente. Le coffre est grand mais moins que celui de la Hyundai Sonata, avec qui elle partage sa plateforme. Pourtant, l’Optima est plus longue de 25 mm.
La conduite maintenant
L’acheteur intéressé par cette belle coréenne aura le choix entre trois modèles distincts. Il y a tout d’abord le modèle d’entrée de gamme qui est propulsé par un quatre cylindres de 2,4 litres produisant 200 chevaux. Cette traction est livrée de série avec une boite manuelle à six rapports ou une automatique à six vitesses offerte en option. Les performances sont dans la bonne moyenne avec un temps inférieur à 9 secondes pour effectuer le 0-100 km. Mais si vous voulez vous payer un peu plus de luxe et de performances, Kia a concocté un modèle propulsé par un moteur turbocompressé de 2,0 litres produisant 74 chevaux de plus. Ce modèle n’est proposé qu’avec la boite automatique à six rapports et ses prestations sont plus relevées, tout comme son niveau d’équipement. Finalement, il y a toujours la version hybride dont la puissance combinée des moteurs électrique et thermique est de 199 chevaux.
Peu importe le modèle choisi, le comportement routier ne se prête à aucune critique sérieuse. Toutefois, la suspension est relativement sèche et pas uniquement sur le modèle turbo doté d’une suspension plus sportive. De plus, l’insonorisation n’est certainement pas le point fort de cette Kia.
J’ai eu l’opportunité de conduire les trois modèles et s’il est vrai qu’il y a quelques peccadilles à souligner et quelques raffinements qui pourraient être apportés, notamment en fait de suspension un peu trop rigide pour nos routes, il se dégage de l’Optima une impression de luxe et de classe. L’éclairage bleuté des cadrans, la présentation de la planche de bord dont plusieurs des éléments sont orientés vers le conducteur donnent l’impression de conduire une voiture de qualité.
Malgré tous ces éléments positifs, le classement de l’Optima dans le cadre du match comparatif des intermédiaires en première partie de cet ouvrage (septième sur onze) laisse perplexe compte tenu de l’excellence initiale de cette voiture. Cette position en milieu du classement s’explique en grande partie par un manque d’homogénéité et d’intégration des différents éléments de la voiture. En conduite individuelle, elle se démarque de belle façon et le pilote tout comme les occupants de la voiture vont apprécier leur randonnée. Toutefois, malgré d’indéniables qualités, elle a de la difficulté à ressortir face à ses concurrentes lorsqu’elle est comparée directement.