Mitsubishi RVR 2014: Dans les petits pots les meilleurs onguents?
Après des débuts difficiles, on avait l’impression que le constructeur Mitsubishi avait finalement gagné en maturité et accouché de produits intéressants beaucoup plus compétitifs. Du lot, le Lancer et l’Outlander, deux véhicules qui ont bien tiré leur épingle du jeu dans leur créneau respectif. Depuis ce temps, les nouveautés se font plus rares et on étire la sauce. La dernière grande nouveauté remonte à 2011, année de l’introduction du RVR, le VUS très compact de Mitsubishi. Cette année, on tente de combler le retard avec un nouvel Outlander et le Mirage.
Très compact pour la simple raison que le RVR s’inscrit dans une toute nouvelle tendance, celui des VUS « ultracompacts », ces derniers empruntant la plateforme et les composantes mécaniques de voitures compactes. Nissan l’a fait avec le Juke, Subaru avec le XV Crosstrek. Alors, pourquoi pas Mitsubishi? Le RVR a donc la mission de séduire les amateurs de véhicules compacts qui n’auraient pas nécessairement songé à faire l’achat d’un VUS par le passé. Dans les faits, le RVR semble avoir beaucoup plus cannibalisé les ventes du Lancer et de l’Outlander que d’avoir élargi la clientèle. Mitsubishi a largement contribué au problème, alignant les campagnes publicitaires pour le RVR les unes après les autres et offrant d’excellents incitatifs financiers. Pendant ce temps, on a l’impression que les autres produits restent dans l’ombre.
Amélioration de l’insonorisation
Quoi qu’il en soit, le RVR demeure pratiquement inchangé cette année, lui qui a bénéficié d’un léger lifting en 2013. On a toutefois travaillé son insonorisation, un élément reproché à maintes reprises auparavant. Le RVR conserve donc la même mécanique, issue du Lancer, soit un quatre cylindres de 2,0 litres qui produit 148 chevaux pour un couple de 145 livres-pieds. C’est une force équivalente au Subaru XV Crosstrek, mais inférieure aux 188 chevaux du Nissan Juke.
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Le moteur peut être jumelé au choix avec une transmission manuelle à cinq rapports ou une CVT à variation continue avec mode manuel et levier de sélection au volant. Depuis quelques années, on vante l’économie de carburant associée à ce type de transmission et cet argument nous fait un peu mieux accepter la perte de plaisir de conduite qu’engendrent les CVT. Cependant, dans le cas du RVR, on a l’impression d’y perdre au change puisque l’économie ne semble pas au rendez-vous... On nous promet une consommation variant entre 6,6 et 8,6 litres aux 100 kilomètres, mais nous avons eu peine à descendre sous 10 L/100 km.
Style fort réussi, habitacle décevant
Si, avant, le RVR s’apparentait à l’Outlander en termes de style, ce n’est plus le cas depuis la refonte de ce dernier. Le devant du nouvel Outlander est, disons, peu emballant, mais ça, c’est un autre dossier... Espérons simplement qu’on ne se dirigera pas dans la même direction dans le cas du RVR. Pour le moment, l’un des points forts du véhicule demeure son style et c’est probablement cet aspect qui lui vaut toute cette attention. Il se démarque du lot et on le reconnait grâce, entre autres, à sa partie avant incorporant une large grille. Le RVR GT, situé au sommet de la gamme, est encore plus joli avec sa grille chromée, son toit panoramique, ses phares au xénon, son échappement avec embout de chrome, ses feux DEL et ses jantes de 18 pouces. Mais son prix plutôt corsé risque de rapidement refroidir les ardeurs.
À l’intérieur, le RVR brille par un niveau d’équipement assez complet, même en version de base. Bien entendu, les extras tels que le climatiseur automatique, le système d’accès sans clé et la chaine audio Rockford Fosgate de 710 watts sont réservés aux versions plus cossues. Notre élément coup de cœur? Le grand toit panoramique qui s’avère fort joli en soirée grâce à ses bandes de lumière DEL intégrées. Une belle exclusivité pour le RVR. Par contre, l’habitacle est affublé des mêmes défauts que sur les autres produits Mitsubishi, l’apparence est bon marché en raison des nombreux panneaux en plastique dur. L’effet est monotone. Cette année, on a toutefois droit à un nouveau volant.
En conduisant, on réalise qu’il ne s’agit pas d’un véhicule à vocation très sportive. On est loin de la mécanique du Lancer Evolution. Un RVR Evolution? Quelle bonne idée! Pour le moment, on se contente des 148 chevaux du quatre cylindres et il ne faut pas s’attendre à une prestation des plus musclées. Le moteur livre une puissance initiale intéressante, mais la boite CVT ne lui rend pas bien justice. Elle le fait rapidement rugir tout en maintenant un régime très élevé, on dirait alors que le moteur manque de souffle, ce qui ne devrait pas être le cas. Difficile de vous recommander d’opter pour un RVR à traction, surtout que son rouage intégral est très efficace. Mitsubishi possède une excellente réputation en la matière et il ne faudrait pas s’en priver.
Il est vrai que le RVR s’avère attrayant par ses lignes réussies, son « format urbain », sa consommation réduite et surtout son prix de base invitant. Il est toutefois important de savoir que pour un prix à première vue alléchant, on obtient une version à traction, ce qui est beaucoup moins intéressant pour un VUS, surtout au Québec. Il faudra disposer d’un budget supérieur à 25 000 $ pour avoir un RVR avec un rouage intégral et là, on s’approche beaucoup du prix de son grand frère l’Outlander.