Honda Ridgeline 2014: La camionnette sport loisir
Introduit en 2005, le Honda Ridgeline continue de tirer son épingle du jeu, notamment grâce à plusieurs caractéristiques ingénieuses. Pour le non-initié, il faut savoir que le Ridgeline est dans une classe à part. Honda savait très bien à l’époque qu’il n’avait pas les moyens et les ambitions de se frotter aux constructeurs de camionnettes américains. Il a plutôt décidé de s’orienter dans une voie à part et d’offrir un véhicule de compromis.
À première vue, avec ses dimensions assez généreuses, on pourrait croire que le Ridgeline rivalise dans le segment des camionnettes pleine grandeur que sont les Ford F-150, Chevrolet Silverado et autres, mais ce n’est pas le cas. Certains seraient alors tentés de le classer avec les modèles intermédiaires, mais ce n’est pas vraiment son segment non plus. En fait, tout comme feu le Chevrolet Avalanche, le Ridgeline est plutôt un VUS dont on aurait tronqué la partie arrière pour y greffer une caisse. Ce VUS, c’est le Honda Pilot. On se retrouve donc en présence d’une sorte de Pilot pick-up! On comprend donc que le Ridgeline n’a pas les capacités d’une camionnette classique dotée d’un châssis à échelle car il est construit à partir d’une plateforme monocoque.
Pour les amateurs de loisirs
On pourrait alors se demander pourquoi acheter un tel véhicule, une camionnette sans véritables capacités. Il est tout aussi logique de se procurer un Ridgeline qu’un Ford F-150, un Ram 1500 ou un GMC Sierra doté d’un moteur V6. On dispose dans tous les cas de capacités de chargement et de remorquage similaires, 5 000 lb (2 268 kg) dans le cas du Ridgeline. On troque les capacités supérieures au nom d’un prix de base inférieur et surtout, d’une consommation réduite. Tous n’ont pas besoin de remorquer 10 000 lb. Le Ridgeline s’avère donc pratique pour ceux qui transportent des petits bateaux et tout autre véhicule récréatif.
D’ailleurs, le Ridgeline a été pensé en fonction des amateurs de loisirs. Son plateau a spécifiquement été conçu pour transporter une moto ou un VTT, alors que sa caisse de chargement est recouverte de matériaux composites, facilitant son entretien et surtout, la protégeant des égratignures. Avec ses origines distinctes, ce Honda a quelques atouts cachés. Il dispose d’une suspension arrière multibras entièrement indépendante, ce qui non seulement améliore le confort sur route, mais libère aussi de l’espace. Les ingénieurs en ont donc profité pour intégrer à l’arrière un coffre de rangement situé sous le plateau. Baptisé In-Bed Trunk, ce dernier est hermétique et a une bonne capacité, soit 241 litres.
Bien pensé
Autre exclusivité pour le Ridgeline, son hayon (tailgate) qui s’ouvre de deux façons. Il peut premièrement se rabattre vers le bas tel un hayon classique, ce qui permet d’augmenter la longueur de chargement. Sinon, il peut être rabattu vers le côté, comme une portière, ce qui facilite le chargement de la caisse ou donne un meilleur accès à l’espace de chargement situé sous le plateau.
Quelques versions sont proposées, se distinguant principalement par leur niveau d’équipement. Toutes ont la même mécanique, soit un V6 de 3,5 litres développant 250 chevaux pour un couple de 247 lb-pi. Ce moteur est jumelé de série à une transmission automatique à cinq rapports, la seule offerte. Difficile de croire que Honda ne l’équipe pas d’une boite à six rapports.
Le Ridgeline n’est pas doté d’un véritable système 4x4 incluant une démultipliée (low gear). Ce serait superflu. Afin de maximiser son adhérence, il dispose d’un système quatre roues motrices à gestion variable du couple baptisé VTM-4. Ce dernier dirige toute la puissance aux roues avant en condition normale et transfère automatiquement la puissance aux roues arrière en cas de besoin. Pour épargner la mécanique lorsque le véhicule travaille, on l’a équipé d’un refroidisseur de transmission, une bonne idée.
Quant à son style, le Ridgeline ne laisse personne indifférent. On l’aime ou ne l’aime pas. Pourquoi? Pas pour sa calandre avant imposante qui n’est pas sans nous rappeler celle du Honda Pilot, mais bien pour sa partie arrière. Le véhicule n’a pas de séparation nette entre la caisse et la cabine alors que la partie supérieure de la caisse s’étire tout en hauteur vers l’avant, apportant un design assez inusité. À bord, on a droit à un aménagement un plus classique, simple et fonctionnel. On apprécie l’espace généreux, tout comme les sièges de la banquette arrière qui se relèvent, permettant de transporter de gros objets à l’abri des intempéries.
Sur la route, le Ridgeline surprend par son confort. Sa rigidité est exemplaire et bien entendu, on a beaucoup plus l’impression de conduire un VUS qu’une camionnette. L’absence des sautillements du train arrière est fort appréciée sur pavé abimé.
Bref, le Ridgeline a une mission à remplir et il le fait très bien. Ses caractéristiques ingénieuses lui procurent plusieurs fonctionnalités que l’on ne retrouve pas sur les autres camionnettes classiques. Voilà la force de ce Honda.
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