Nissan Z 2014: Miss Fairlady Z
En Amérique, on la connait sous le nom de 370Z mais de l’autre côté de la planète, elle porte le nom de Fairlady Z en hommage à ces demoiselles qui font partie d’un groupe d’hôtesses que Nissan surnomme les « Miss Fairladys ». Dès son lancement sur notre continent en 1969, la voiture hérite d’une nomenclature différente. On retient le « Z » du nom original, mais on le fait précéder d’un chiffre représentant la cylindrée du véhicule, question de faire un peu plus viril.
La production de la série Z s’étale de 1969 à 1996, année où les déboires financiers de Nissan la forcent à sabrer dans les modèles les moins profitables. Avec la montée en popularité des VUS et la valeur inflationniste du yen par rapport au dollar américain, les jours de la 300ZX étaient comptés. Puis en 1999, comme suite à l’achat de 45 % des parts de Nissan par Renault, le nouveau président du conglomérat jure que la production de la Z reprendra et que cette fois-ci, elle sera profitable. Ce n’est toutefois qu’en 2003 que la légendaire voiture refait surface sous le vocable 350Z. Depuis ce temps, les modèles se sont succédés sans trop de changements, le plus notable ayant été le remplacement du V6 de 3,5 litres par celui de 3,7 litres, lui donnant le nouveau nom de 370Z que l’on connait aujourd’hui.
- À lire aussi: La Nissan 370Z Nismo 2015 dévoilée à ZDAYZ
- À lire aussi: Yutaka Katayama, père de la Nissan Z, décède à 105 ans
Mécanique impressionnante
Chacun des modèles Z de l’histoire a bénéficié d’une mécanique exemplaire. Toujours équipée de 6 cylindres, la Z a continuellement offert une mécanique puissante à un prix abordable. Aujourd’hui, la 370Z poursuit cette tradition avec un V6 maintes fois primé par la communauté journalistique comme étant très bien équilibré et technologiquement bien conçu. Bénéficiant d’un châssis très solide, les deux versions de la voiture (coupé et roadster) affrontent la route avec aplomb et fermeté. Sa suspension indépendante aux quatre roues, sa faible garde au sol et son centre de gravité très bas collent la voiture à la route.
De concert avec le V6, un choix de transmissions est offert. Que ce soit la manuelle à 6 rapports ou l’automatique qui en compte 7, le plaisir de conduite frôle la jouissance, surtout lorsque la voiture profite de l’option SynchroRev Match. D’ailleurs, la 370Z est la seule voiture à transmission manuelle disposant de ce système qui simule la technique pointe-talon qui consiste à donner un coup d’accélérateur afin de monter rapidement en révolution pour ensuite rétrograder à une vitesse inférieure sans à-coup. Un pur plaisir à entendre et à vivre, surtout que ce système nous donne l’impression de savoir piloter! Autrement, en mode automatique, les palettes situées derrière le volant permettent de vivre pleinement toute la sportivité de la Z, d’autant plus que la correspondance du régime au rétrogradage s’effectue automatiquement. Les changements de rapports ne sont pas aussi rapides que ceux de la transmission à double embrayage du groupe Volkswagen, mais laissent tout de même l’amateur se mettre quelques instants dans la peau d’un coureur automobile.
Bien que la mécanique soit exemplaire, les performances ne sont pas les meilleures de la catégorie. On note évidemment de belles prestations qui n’indiffèrent personne, mais lorsqu’on la compare à des modèles équivalents chez la concurrence, il faut admettre qu’elle déçoit pour le prix. En version de base, il lui manque un petit quelque chose lui permettant de se démarquer et d’affirmer avec conviction qu’elle se veut une authentique voiture de sport. Par contre, quand l’option Sport est choisie (4 000 $ dollars bien investis), la 370Z s’élève à un niveau supérieur de performances. Cette option ajoute un système de freinage sport muni d’étriers à 4 pistons avec disques ventilés de 14 po à l'avant et d’étriers à 2 pistons avec disques ventilés de 13,8 po à l'arrière, la technologie SynchroRev, des amortisseurs sport à calibrage européen et des pneus haute performance de dimensions 245/40WR19 à l’avant et de 275/35WR19 à l’arrière.
Changements à l’horizon
Dans une interview récemment accordée à un quotidien américain, le chef du design de Nissan, Shiro Nakamura, a mentionné que la prochaine Z, remplaçante de la 370Z, sera non plus dotée d’un V6 comme ses ainées (350 et 370), mais d’un quatre cylindres turbo. Le coupé Nissan, véritable petite bombe des routes de campagne, miserait donc sur une mécanique plus efficiente. Il sera par ailleurs très intéressant de voir comment la nouvelle venue sera nommée puisque les Z ont toujours été équipées de V6 dont la cylindrée dictait leur nom. Dans le choix actuel de motorisations de Nissan, seul le 4 cylindres de 1,6 L suralimenté du Nissan Juke pourrait accomplir la tâche, mais en sacrifiant énormément de puissance puisqu’il n’offre que 188 chevaux pour le moment. Une chose est certaine, la cylindrée du V6 de la Z ne peut plus vraiment continuer son ascension, sauf si le constructeur décide d’y aller pour une 400Z.
La 370Z roule ses derniers kilomètres sous sa forme actuelle, il n’en fait aucun doute. Néanmoins, elle a un style toujours aussi accrocheur, une mécanique bien rodée et une sonorité envoutante. Malheureusement, la concurrence est féroce et les clients difficiles. Il est temps pour Nissan de lui redonner l’attrait qu’elle suscitait à ses débuts. Espérons que la lignée Z ne s’éteindra pas dans l’anonymat.