Mitsubishi i-MIEV 2014: Rudimentaire mais très efficace
De tous les véhicules purement électriques actuellement sur le marché, la Mitsubishi i-MiEV est sûrement celle qui se démarque le plus par sa silhouette hors du commun. Heureusement, elle a l’avantage d’accommoder confortablement quatre personnes et d’avoir une autonomie raisonnable contrairement à certains concurrents, notamment la Ford Focus.
Bien qu’elle ne consomme pas une goutte de carburant, qu’elle n’émette absolument aucune émission de CO2 et qu’elle ne possède ni démarreur, ni catalyseur et ni réservoir à essence, la i-MiEV se comporte exactement comme n’importe quelle autre citadine sur le marché. Et si son style ne fait pas l’unanimité, il ne faut pas oublier que ce genre de véhicule doit avoir une silhouette biscornue afin de limiter au minimum la friction due au vent. Les carrossiers ne peuvent également pas s’autoriser de fantaisies qui feraient inévitablement augmenter le poids et diminuer l’autonomie des batteries.
L’intérieur de la i-MiEV ne fait pas dans le luxe et tout y est rudimentaire. Les plastiques sont évidemment omniprésents et certains sont même un peu trop durs à notre gout. L’insonorisation se classe dans la moyenne, mais l’ajout de tissus dans les portières aurait certainement aidé à filtrer encore plus les bruits extérieurs, heureusement limités par la forme ovoïde de la i-MiEV. Sans trop de surprise, la hauteur généreuse de l’habitacle et ses parois vitrées latérales pratiquement à la verticale rendent la voiture très sensible aux vents latéraux.
L’instrumentation ne déboussolera personne puisque la climatisation et le système audio n’affichent que le minimum de commandes. Notre i-MiEV d’essai ne possédait pas d’écran tactile en haut de la console, ce que certains autres concurrents offrent de série. Les sièges sont très confortables sans être moelleux. La position de conduite se trouve aisément, mais l’absence de colonne de direction ajustable en hauteur nous porte à garder les mains hautes. En version Premium, la i-MiEV se dote d’un écran tactile de bonne dimension, d’un système audio d’excellente qualité et d’élégantes jantes en aluminium, en plus d’hériter de nombreux ajouts esthétiques exclusifs. Tout ceci moyennant un déboursé additionnel de 3 000 $.
Performances suffisantes
Si l’allure de la i-MiEV surprend, les prestations de son moteur électrique en font tout autant. Les accélérations ne sont évidemment pas la force de la voiture, mais compte tenu sa vocation, on lui pardonne. Les départs se font lentement, toutefois au-dessus de 30 km/h un surplus de puissance vient agréablement pousser la voiture pour lui permettre d’atteindre les 100 km/h en moins de 15 secondes. Cela peut paraitre énorme, mais heureusement les déplacements urbains s’effectuent souvent en deçà de 60 km/h et la i-MiEV réussit amplement à y maintenir le rythme des véhicules à motorisation traditionnelle, sauf lorsque quatre adultes de bon gabarit prennent place à bord. La position du moteur électrique et de la transmission, au-dessus de l’essieu arrière du véhicule, améliore la traction (la i-MiEV étant une propulsion) et donne une belle impression de puissance lorsque l’on accélère. La direction offre une assistance bien dosée et les manœuvres de stationnement s’avèrent extrêmement aisées.
La i-MiEV est modestement chaussée de pneus très étroits afin de fendre l’air plus facilement à grande vitesse, ce qui améliore l’autonomie du véhicule. En revanche, un flanc aussi peu caoutchouté, jumelé au faible débattement des suspensions, ne permet pas d’absorber complètement les énormes imperfections de la route. Avec des pneus aussi étroits à l’avant, le véhicule a évidemment un comportement sous-vireur très prononcé. Il suffit de tourner rapidement à une intersection ou d’effectuer un virage serré pour s’apercevoir que la i-MiEV ne doit pas être conduite durement.
Jongler entre les modes
Mitsubishi a équipé son véhicule électrique d’une transmission à vitesse unique dotée de trois modes en marche avant. Avec le levier de vitesses en position D, la puissance disponible est maximale, alors que le retour d’énergie en freinage est pratiquement imperceptible. Les deux modes suivants, ECO et B, permettent toutefois au conducteur de gérer plus adéquatement la réserve d’énergie des batteries. Avec le levier positionné sur ECO, certainement pour « Économique », la pédale de l’accélérateur se raffermit et la climatisation baisse en intensité.
L’autre mode, le B, permet de retourner un maximum d’énergie aux batteries. Ce mode, avantageusement utilisé en terrain montagneux, se compare au Jacob des semi-remorques et ralentit allègrement la voiture lorsque l’on retire le pied de l’accélérateur. Pour maximiser la gestion de la puissance, l’idéal serait de manœuvrer constamment le levier entre les modes D, ECO et B. Toutefois, compte tenu de la conception en zigzag de la grille des rapports, les changements deviennent exaspérants et l’on fini par oublier le levier en position D ou ECO.
La i-MiEV représente la voiture citadine par excellence. Son autonomie annoncée de 155 km s’avère amplement suffisante pour la plupart des déplacements journaliers. Elle ne satisfait pas les besoins de tous et ne convient pas à tous les budgets mais si le chapeau vous fait, portez-le, il vous comblera assurément!