Ferrari FF 2014: En famille et en hiver
Précédée par la 612 Scaglietti, la Ferrari FF (pour Ferrari Four) représente l’évolution de la voiture Grand Tourisme et a marqué un jalon dans l’histoire de la marque italienne en devenant la première Ferrari équipée d’un rouage intégral à l’occasion de son lancement. Sa configuration à deux portes avec hayon arrière et quatre places peut étonner, la marque au cheval cabré reprenant à son compte le concept développé par les marques anglaises d’autrefois, soit celui d’un authentique shooting brake, une voiture permettant à une clientèle aisée de partir à la chasse à courre avec style en transportant à la fois armes et chiens!
Au premier coup d’œil, les proportions et les dimensions de cette Ferrari nouveau genre surprennent. Avec son très long capot avant et sa partie arrière presque taillée à la tronçonneuse, la FF ne fait pas dans la subtilité, le résultat est loin d’être harmonieux mais ne manque pas d’impact. Aussi, la FF est très longue (4,91 mètres) et très lourde (1 880 kilos), ce qui ne cadre pas avec la conception que l’on se fait d’une Ferrari… Nous sommes donc obligés de réviser nos marques au premier contact avec cette sportive toutes saisons. Les très longues portières s’ouvrent sur un habitacle somptueux et, même si l’accès à bord est un peu difficile pour les passagers prenant place à l’arrière, ceux-ci trouveront amplement d’espace une fois bien calés dans les deux fauteuils de cette deuxième rangée. Par ailleurs, les dossiers des sièges arrière sont rabattables dans une proportion 60/40, faisant ainsi passer le volume de l’espace de chargement de 453 à 793 litres, mais une Porsche Panamera offre plus d’espace avec les dossiers repliés.
Un V12, comme il se doit…
Quand on évoque le nom de Ferrari, on pense presque immédiatement à un moteur V12 et c’est exactement ce que l’on retrouve sous le capot de la FF. Avec une cylindrée de 6,3 litres, une puissance chiffrée à 651 chevaux et un couple maximal de 504 livres-pied, ce V12 séduit par sa sonorité exceptionnelle entre 4 000 et 8 000 tours/minute, soit juste avant l’intervention du rupteur. Sur le plan technique, ce V12 jouit des nouvelles technologies en adoptant l’injection directe de carburant ainsi qu’un taux de compression très élevé de 12,3 pour 1, et sa cavalerie est savamment domptée par l’électronique et le rouage intégral. Le conducteur peut contrôler la sensibilité des aides électroniques à la conduite au moyen du manettino localisé sur le volant et qui offre cinq modes de conduite : Glace, Pluie, Confort, Sport et Off.
Un rouage intégral inédit
En concevant le rouage intégral de la FF, les ingénieurs de Ferrari ont adopté une approche inédite. En effet, ils ont plaçé une deuxième transmission à deux vitesses devant le moteur pour envoyer une partie du couple aux roues avant lorsque le besoin s’en fait sentir. Ceci est possible grâce à la contribution de l’électronique et de deux embrayages en bain d’huile contrôlés par l’ordinateur de bord. Ainsi, la FF demeure une propulsion au comportement typique en conditions normales, mais devient une intégrale lorsque les conditions d’adhérence l’exigent grâce à ce système appelé PTU (Power Transfer Unit) qui permet à la FF de démarrer sur une pente enneigée sans faire patiner ses roues. Le choix du mode Sport fera en sorte que le conducteur sera capable de provoquer de belles glissades du train arrière sur chaussée enneigée tout en conservant une certaine marge de sécurité. C’est bon pour l’égo du pilote aux commandes! Sur une chaussée sèche et en très bon état, les suspensions s’avèrent fermes mais demeurent confortables. Le roulis en virage est minime, alors que le comportement routier nous rappelle que l’on est au volant d’une authentique Ferrari avec une dynamique exceptionnelle, pour une voiture de cette taille et de ce poids, grâce à une répartition des masses de 47 % sur le train avant et 53 pour cent sur le train arrière.
Au Salon de l’auto de Genève, Ferrari a présenté l’intégration dans la FF de nouvelles technologies développées par Apple, soit l’ajout de deux iPad mini pour les passagers arrière ainsi que le système de commande vocale Siri. De plus, à l’occasion du Mondial de l’automobile de Paris en octobre 2012, la marque italienne ajoutait un immense toit panoramique en verre à la très longue liste des options disponibles sur sa sportive toutes saisons. Il est presque impossible de trouver deux Ferrari FF comportant les mêmes équipements en raison d’un choix presque illimité de permutations possibles.
C’est la plus polyvalente et la plus pratique des Ferrari, deux qualificatifs qui ne s’appliquent pas aux autres voitures de la marque, et la FF devient pratiquement l’ultime familiale. Si ce concept vous séduit mais que les moyens ne sont pas au rendez-vous, vous pourrez toujours vous rabattre sur la Porsche Panamera Turbo et obtenir deux portières en prime…