Volvo S80 2014: Changements timides pour une voiture discrète
Maintenant que la transaction est officialisée et que le groupe Volvo fait dorénavant partie de la famille du constructeur chinois Geely, espérons que les budgets soient débloqués afin de mettre à niveau adéquatement le vaisseau amiral de la marque, la S80. Ceci lui permettrait de concurrencer à armes égales les meilleurs modèles japonais et allemands de cette catégorie.
Sans trop qu’il n’y paraisse, le travail est déjà commencé. Le modèle 2014 propose en effet quelques ajustements destinés à redorer l’image de la S80. Plusieurs ne le remarqueront surement pas mais la voiture reçoit de nouveaux parechocs avant et arrière. Par ce nouveau style, les designers ont voulu donner l’impression que la S80 est plus longue, plus large et plus basse qu’elle ne parait en réalité. Honnêtement, c’est partiellement réussi. On remarque également la présence de phares avant timidement modifiés et de feux arrière légèrement retravaillés. Quelques éléments chromés dispersés ici et là viennent ajouter un peu d’élégance et de luxe au véhicule mais sans plus. Malgré de bonnes intentions chez Volvo, il serait surprenant que ces modifications soient suffisantes pour convaincre les acheteurs de choisir la S80 au détriment des Mercedes-Benz de Classe E et BMW de Série 5, deux voitures assurément plus prestigieuses.
- À lire aussi: Envie de voyager? Achetez une Volvo!
Malgré son style discret, la S80 reste une sacrée bonne voiture. Au-delà de ce qu’elle dégage, elle affiche un comportement routier solide et une douceur de roulement impressionnante. Sans oublier sa réputation de voiture très sécuritaire. Malgré tout, pour accepter de payer au-dessus de 50 000 $ pour une Volvo alors qu’une BMW 528i est vendue au même prix, il faut soit être un employé du groupe suédois (et chinois!) ou bien un admirateur inconditionnel de la marque.
Les changements apportés sur la S80 se concentrent surtout au niveau de l’esthétique, Volvo ayant choisi de ne pas modifier la mécanique, du moins pour 2014. On retrouve donc les deux mêmes motorisations de 6 cylindres en ligne. Et à ce sujet, on ne peut que féliciter Volvo pour son offre limitée et simple. La version à traction hérite du 6L atmosphérique de 3,2 litres alors que la S80 à traction intégrale, celle baptisée T6,est dotée du 6 L de 3,0 litres auquel se greffe un turbocompresseur.
Mais soyez rassuré, la S80 propose tout de même un assortiment varié d’options. Autant pour le modèle 3.2 que pour la T6, il est possible de choisir parmi trois groupes. Le Technologie, qui rassemble une panoplie de systèmes électroniques, est surtout destiné à l’amélioration de la sécurité des passagers. Un deuxième groupe, le Dynamique, comprend un châssis sport, des jantes de 18 pouces et des sièges sport. Quant au troisième ensemble, l’Inscription, il ajoute principalement des éléments très luxueux en cuir et en noyer à l’habitacle.
Deux comportements distincts
Sur la route, la S80 adopte un comportement honnête. L’entrée de gamme, la 3.2, ne vient qu’en traction et livre un modeste 240 chevaux. La transmission automatique à six rapports, la seule au catalogue, réussit à bien exploiter le potentiel de la motorisation. Les performances ne surprennent pas, mais la voiture a au moins l’avantage d’offrir un ensemble équilibré et luxueux pour le prix, surtout lorsqu’elle profite de l’ensemble Inscription. La suspension bénéficie d’une bonne calibration et livre un confort respectable, surtout sur l’autoroute.
À l’inverse, on trouve sur la T6 un comportement plutôt provocateur et dynamique. D’entrée de jeu, la motorisation de 300 chevaux donne le ton et la présence du rouage intégral, bien qu’il ne soit pas des plus modernes, assure une tenue de route rassurante en virage serré. Le surplus de poids du système à quatre roues motrices est largement compensé par 60 chevaux additionnels. De plus, en optant pour le groupe Dynamique, on dote la S80 T6 d’un châssis plus rigide qui permet évidemment plus de folies.
À l’intérieur, le constat est différent. La présentation est sobre et la finition est soignée. Sur la version d’entrée de gamme, les matériaux choisis cadrent parfaitement avec la nature du véhicule scandinave alors que le groupe Inscription vient ajouter plusieurs éléments de luxe permettant à l’habitacle d’aspirer à la monarchie. Comme c’est habituellement le cas sur les produits Volvo, la position de conduite se trouve aisément et le confort des sièges pourrait inspirer bon nombre de fabricants automobiles.
Échéance de 2020
Bien que la plupart des autres constructeurs proposent des systèmes de plus en plus sophistiqués au niveau de la sécurité des occupants, le groupe Volvo reste le chef de file dans ce domaine. D’ailleurs, à ce sujet, le principal conseiller en sécurité du groupe, Thomas Broberg, mentionnait récemment qu’en introduisant constamment de nouveaux systèmes de prévention et de protection à ces véhicules, le groupe s’approche de plus en plus de sa vision idéale de la sécurité dans ses voitures, à savoir, que personne ne soit gravement blessé ou tué au volant d’une Volvo neuve d’ici l’an 2020.
Les changements ont été timides pour 2014 sur cette Volvo, mais espérons que ce n’est que le début. La S80 mérite nettement plus si elle veut rivaliser sérieusement avec les grosses pointures de la catégorie.