Nissan Armada 2014: Un appartement sur roues
Il y a quelques années, un chroniqueur automobile britannique avait fait l’essai d’une Bentley en y habitant pendant quelques jours. Son raisonnement était que cette voiture était vendue au même prix qu’un appartement et comme il ne pouvait se payer les deux, il avait élu domicile dans la Bentley! L’expérience n’a pas été tellement concluante, notre essayeur découvrant que les commodités faisaient défaut. Dans le cas de cette Nissan aux dimensions pratiquement hors-normes, mon collègue britannique aurait trouvé que son habitacle était suffisamment spacieux pour lui permettre d’y installer ses pénates.
En fait, chez Nissan on s’est laissé aller concernant les dimensions, et ce gros utilitaire est plus long, plus lourd et d’un empattement supérieur au Chevrolet Tahoe par exemple. Il semble que les développeurs de l’Armada aient décidé de combattre le feu par le feu. Ainsi, au lieu d’y aller de solutions technologiques inédites qui auraient sans doute déplu aux acheteurs cibles passablement conservateurs, ils ont fait appel au châssis d’une camionnette pleine grandeur et installé un gros moteur V8 sous le capot. Il faut dire que ce VUS japonais est fabriqué aux États-Unis. La seule différence avec l’approche nord-américaine est l’utilisation d’une suspension arrière indépendante. D’ailleurs, les avis sont partagés entre les partisans de l’essieu rigide et de l’essieu indépendant au chapitre du remorquage et de la conduite hors route. Les deux camps y voient de sérieux avantages l’un par rapport à l’autre. À ce chapitre, le Chevrolet et le Nissan font match égal puisque leur capacité de remorquage est plus ou moins identique.
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Allo! Ici la troisième rangée!
Le style extérieur est assez quelconque et on a tenté de relever quelque peu les apparences en utilisant la même calandre que celle de la camionnette Titan avec laquelle l’Armada partage ses organes mécaniques. Je n’ai jamais apprécié cette présentation, mais celle-ci doit être prisée des clients car on l’utilise sur la majorité des modèles à vocation utilitaire. On a également conservé cette année encore la poignée d’ouverture de la porte arrière dans le pilier C, comme sur certains autres modèles Nissan.
On peut toujours ergoter quant à la capacité de remorquage, mais chose certaine, ce véhicule s’ouvre sur un habitacle spacieux, extrêmement spacieux même. En effet, toutes les places – j’ai bien dit toutes - permettent aux occupants de prendre leurs aises. Les personnes assises à la troisième rangée doivent pratiquement utiliser un porte-voix pour communiquer avec le pilote! Curieusement, malgré un tel gabarit, l’espace de chargement une fois les sièges arrière en place n’est que de 550 litres. Par contre, si ceux-ci remisés dans le plancher, on jouit presque d’un ring de boxe!
Étant donné la hauteur du véhicule, il faut une certaine souplesse pour prendre place à l’intérieur… La planche de bord est assez moderne, les stylistes ayant mis en vedette une console centrale intégrant en sa partie supérieure un écran de navigation et d’information, logé entre les deux buses centrales de ventilation. Les multiples pavés répartis çà et là sur cette surface permettent de gérer aussi bien la radio, la navigation que le système de climatisation. Quant aux cadrans indicateurs, ils sont logés dans une nacelle dont la partie supérieure est en surplomb afin de bloquer les rayons du soleil. Le volant ressemble à celui de plusieurs autres modèles du constructeur, avec un moyeu central imposant et un rayon vertical excessivement large lui aussi. De chaque côté des rayons horizontaux figurent des touches de commande.
La présentation est assez banale et elle ne s’attirerait aucun reproche majeur si ce n’était de la piètre qualité des plastiques tandis que la finition, un point faible récurrent sur ce modèle, demeure toujours fortement perfectible.
Les pétrolières apprécieront votre clientèle
Comme décrit précédemment, la solidité de l’Armada ne fait pas défaut en raison de l’utilisation du robuste châssis à échelle de la camionnette Titan. Mais on ne s’est pas uniquement contenté de faire appel à sa plateforme, on a également emprunté sa motorisation. Cette année encore, le seul moteur disponible est le V8 de 5,6 litres d’une puissance de 317 chevaux et d’un couple de 385 lb-pi. De tels chiffres permettent de compter sur une capacité de remorquage de 9 000 livres (4 082 kg). Pour gérer ce couple et cette énergie, il faut se fier à une transmission automatique à cinq rapports. Cette boite de vitesse relativement vétuste explique en partie la consommation très élevée en carburant de ce mastodonte nippo-américain. En effet, ne soyez pas surpris d’une consommation frôlant les 20 litres aux 100 km, et ce, même lorsque le véhicule n’est pas lourdement chargé.
C’est malheureux, puisque ce modèle étonne par son agilité en ville et sa capacité de se stationner avec une certaine aisance, toujours en tenant compte de son encombrement. La direction est plutôt précise, ce qui facilite la conduite urbaine. Par contre, en raison de son gabarit, le véhicule est sensible aux vents latéraux et le roulis de la caisse est assez prononcé dans les virages.
Somme toute, l’Armada est passablement spécialisé, aussi bien en raison de ses dimensions que par sa capacité de remorquage. C’est un véhicule qu’on achète lorsqu’on en a vraiment besoin, sinon vous risquez de trouver le temps long.