BMW Z4 2014: À courir deux lièvres à la fois . . .
C’est BMW qui a plongé la première dans la brèche ouverte par le fabuleux succès de la Miata avec son premier roadster produit en série, le Z3. Lancé en 1996, il fut bientôt rejoint par les premières Porsche Boxster et Mercedes-Benz SLK dans ce segment en pleine renaissance. Une première Z4, plus audacieuse, a pris le relais en 2003. Elle fut suivie, après un autre septennat, par une nouvelle Z4 qui offrait désormais un toit rigide rétractable. À sa cinquième année, elle pourchasse toujours les mêmes rivales, qui n’ont surtout pas régressé.
Le constructeur bavarois avait toutes les raisons de fonder de grands espoirs sur cette nouvelle Z4. Elle était plus large et plus basse d’un poil, mais son coffre s’est allongé de presque six centimètres pour que puissent s’y loger les panneaux en aluminium et en verre de son nouveau toit rigide rétractable. Le volume utile est de 180 ou 310 litres, selon qu’il est replié ou déployé. Une manœuvre qui exige un peu moins de vingt secondes et qu’on peut effectuer jusqu’à 40 km/h alors qu’il faut généralement s’immobiliser pour ce type de toit.
- À lire aussi: Une BMW Z4 à saveur Steampunk
Les ingénieurs ont par ailleurs imaginé et bricolé une astuce qui permet d’accéder au coffre entier lorsque le toit est replié. Par la télécommande, on fait basculer le couvercle du coffre et les panneaux du toit vers l’arrière avec les moteurs électriques. Avec ça, plus besoin de version coupé! La Z4 tenait désormais la SLK dans sa mire et l’ajustait aussi pour la Boxster, sur un autre registre.
De bonnes munitions
On se doute que BMW avait soigné aussi les performances de cette nouvelle Z4. Le modèle sDrive35i, en sommet de gamme, était doté du merveilleux six cylindres en ligne BMW de 3,0 litres, à double turbo, qui produit 300 chevaux et 300 lb-pi de couple à seulement 1 300 tr/min, tout en émettant l’une des plus belles sonorités du monde de l’automobile.
Un an plus tard, la sDrive35is entrait en scène, dotée d’une version plus performante du même moteur. Ses cotes sont de 335 chevaux et de 332 lb-pi de couple qui passent à 369 lb-pi en accélération grâce à des turbos qui font du zèle pendant quelques secondes. Assez pour retrancher trois dixièmes de seconde au chrono de 5,2 secondes que nous avons obtenu avec la sDrive35i en utilisant le mode Départ-canon, d’ailleurs assez récalcitrant, de la boite de vitesse à double embrayage automatisé. C’est la seule boite offerte sur la 35is.
Elle est par contre en option sur la 35i dont la boite de série est une manuelle à six rapports précise, solide et rapide comme on les fait si bien à Munich. La 35is est dotée aussi d’un échappement sport et d’une direction servoélectrique qui lui sont exclusives en plus d’une suspension à tarages variables et d’éléments aérodynamiques qu’on peut ajouter aux autres modèles en cochant le groupe M.
BMW a ensuite installé son quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres et 241 chevaux au lieu du six cylindres atmosphérique qui équipait la version la plus accessible de la Z4 et l’a rebaptisée sDrive28i. Elle y a gagné largement en consommation, avec une cote combinée de 7,5 L/100 km (pour la boite manuelle de série) et son chrono 0-100 km/h de 5,7 secondes (pour l’automatique à 8 rapports optionnelle) est meilleur de quelques dixièmes, mais elle y perd nettement en sonorité. Surtout au ralenti et à bas régime où l’on croit avoir un diésel sous le capot. C’est heureusement mieux à plus haut régime.
Bien branchée, bien éclairée
La Z4 a été le premier roadster à offrir un passage entre coffre et cabine qui permet de transporter deux paires de skis, une planche à neige ou un sac de golf (de taille raisonnable) à l’abri. Son habitacle est d’ailleurs plus large de 20 mm, ce qui n’est pas un luxe, et son tableau de bord beaucoup moins austère que celui de sa devancière. On y trouve aussi un écran de presque neuf pouces de diagonale où défilent des cartes et des menus qui restent clairs et lumineux même en plein soleil. Tout ça est contrôlé par la grande molette désormais entourée de boutons de l’interface iDrive qui est montée sur la console centrale entre les sièges, en équipement de série uniquement dans la version 35is. Le constructeur ne cesse de la modifier, mais elle est encore frustrante au premier abord.
C’est d’ailleurs bien calé dans les baquets de la Z4 qu’on pourra admirer ou profiter de la majorité des nouveautés pour cette année. Y compris un nouveau système de navigation plus puissant, de série seulement sur la sDrive35is encore une fois, et une flopée de logiciels de communication dont certains permettent l’accès aux médias sociaux, idée douteuse. Les changements les plus évidents sont forcément de nouveaux phares au xénon plus minces qui se prolongent sur les ailes, avec des diodes électroluminescentes comme phares de jour. Aussi, une couleur Orange de Valence assez spectaculaire, un toit rigide de couleur contrastante et une série d’accessoires M qui sont également ajoutés de série dans la 35is.
Malgré leurs charmes et leurs atouts indéniables, malgré leurs performances et une tenue de route très honnête quand on prend soin d’activer tous les modes sport disponibles, les ventes de Z4 ont progressé de 3,8 % l’an dernier au pays alors que celles des SLK et Boxster ont bondi de 36,5 % et 83,4 %... Ces deux séries ont bien sûr été renouvelées plus récemment. La prochaine Z4 devra forcément progresser au moins d’autant.