Acura NSX 2015: Une sportive hybride à faire rougir Ferrari ?
Il y a près d’un quart de siècle, Honda lançait la première grande sportive japonaise. La NSX était longue, basse et racée, avec une carrosserie en aluminium et un moteur central à la sonorité envoutante. Par sa tenue de route et ses performances d’exception, doublées d’une fiabilité et d’une finition exemplaires, elle provoqua une véritable onde de choc. Surtout chez Ferrari dont les voitures n’ont cessé de s’améliorer depuis. Or, voilà que Honda prépare une nouvelle NSX qui pourrait embarrasser cette fois-ci quelques hypersportives hybrides dix fois plus chères.
Le prototype de cette nouvelle NSX a été la grande surprise et vedette du Salon de Detroit 2012. Il fut dévoilé, avec une fierté évidente, par l’ingénieur Takanobu Ito qui avait dirigé la conception de la coque d’aluminium de la première NSX. Il est maintenant le grand patron. Honda avait présenté une étude nommée HSC au Salon de Tokyo 2003 et montré son Advanced Sports Car Concept à moteur V10 avant à Detroit en 2007. Les deux furent abandonnés par la suite.
La troisième fois sera la bonne puisque le président Ito a annoncé qu’une nouvelle NSX allait être développée par une équipe mondiale menée par Honda R&D Americas dans ses ateliers de Los Angeles en Californie et Raymond en Ohio. Elle sera vendue en Amérique sous la bannière Acura et ailleurs sur la planète comme une Honda. L’importateur britannique accepte même déjà les dépôts sur ce futur modèle 2015.
Finesse, précision et simplicité
Si la NSX Concept a été accueillie par une salve d’applaudissements à Detroit, c’est d’abord à cause de sa silhouette. La réaction fut viscérale et méritée. La NSX est basse, large et profilée avec des porte-à-faux extrêmement courts. Ses lignes sont tendues et nettes, comme découpées au laser. On peut lui trouver des ressemblances avec l’une ou l’autre des exotiques en vogue mais avec sa grille de calandre aux pointes relevées et le gros écusson sur son capot, c’est du pur Acura. Quant à la structure, le président Ito a parlé d’un « châssis léger » sans préciser sa composition. On imagine facilement un châssis en aluminium – matériau si bien maitrisé avec la première NSX – et des panneaux de carrosserie en fibre de carbone pour la légèreté.
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Honda a montré sa NSX Concept à nouveau au Salon de Genève et une autre version peinte en rouge, avec une calandre légèrement différente, à celui de Shanghai. C’est au Salon de Detroit 2013 qu’on vit enfin une NSX Concept dont les longues portières s’ouvrent sur un habitacle superbement fini qui regorge de cuir, d’alcantara surpiqué et de moulures en fibre de carbone.
Ses sièges très sculptés reposent sur des coques en fibre de carbone. Derrière le volant au boudin qui se prend bien en main sont montées de grandes manettes en aluminium pour passer les rapports en mode manuel. Sur la console centrale on ne retrouve que de grands boutons marqués des traditionnelles consonnes D, N, R et P pour choisir le mode de la boite, comme dans les Ferrari. Deux autres touches contrôlent le frein de stationnement électronique et un mode de maintien pour démarrer en pente.
Pour le reste, on n’y voit que le strict minimum de boutons puisque les concepteurs visent une ergonomie idéale en réduisant les distractions et en offrant la meilleure visibilité de conduite possible, déjà une force de la première NSX. On devine que la nacelle cadrée par le volant et l’écran central seront truffés de boutons et de menus. On espère qu’ils seront simples, astucieux et efficaces.
Version hybride d’un principe familier
Honda s’en tient à son habituelle discrétion maniaque sur les détails techniques de cette nouvelle sportive. On connait quand même les grandes lignes de son architecture, tracées par le président Ito lui-même lors du dévoilement à Detroit. Le grand motoriste qu’est Honda a d’abord choisi de rester fidèle à un V6 atmosphérique monté en position centrale pour cette nouvelle NSX. Il sera cependant appuyé par trois moteurs électriques pour former un groupe propulseur hybride doublé d’un rouage intégral à répartition sélective du couple, un principe que Honda a d’abord exploré avec un différentiel actif sur le coupé Prelude pour ensuite l’exploiter avec brio sur les rouages à quatre roues motrices des berlines RL et TL chez Acura.
La nouvelle NSX disposera d’un premier moteur électrique qui sera jumelé à une boite de vitesse robotisée à double embrayage, en prise sur les roues arrière. Chacune des roues avant sera entrainée par un moteur électrique monté à distance pour éviter de gonfler le poids non suspendu. Sûrement pas de moteur-roue pour cette grande sportive. Le couple de chacun des moteurs sera modulé pour optimiser à la fois tenue de route et propulsion.
Cette future NSX n’a certes pas la fiche technique époustouflante des LaFerrari, McLaren P1 et Porsche 918 Spyder qui offriront aussi un groupe propulseur hybride, voire rechargeable, dans le cas de la dernière. Mais elle n’a pas non plus le prix stratosphérique qui les réservera à quelques centaines de milliardaires. Elle devrait se vendre plutôt à moins du dixième de la rançon que commande l’italienne. Parions qu’elle n’aura pas à rougir de ses performances face à l’aristocrate de Maranello.