Suzuki Grand Vitara 2014: Tour d'adieu
Après que Suzuki ait annoncé qu’il quittait notre marché, il peut sembler incongru de faire l’essai d’un véhicule en fin de carrière chez nous. Mais, faut-il le rappeler, Suzuki a promis de commercialiser les modèles 2014 avant de tirer sa révérence. L’offre est par ailleurs relativement faible puisque Suzuki ne propose que trois modèles, dont le Grand Vitara.
Ce dernier se démarque de plusieurs façons. Entre autres, il demeure l’un des seuls VUS compacts à avoir un rouage intégral doté d’un rapport démultiplié (mode Low Range en jargon de l’industrie). En plus, c’est un costaud car il possède un châssis de type échelle qui est intégré dans la carrosserie, un peu à la manière du Jeep Grand Cherokee. Cela permet d’avoir toute la robustesse nécessaire et une rigidité de bon aloi.
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Astuces de marketing
Il est certain que ce modèle restera comme il est pour le millésime 2014 et si changements il y a, ce seront des modifications de détail ou d’agencement des options. Ce modèle existe comme tel depuis 2005 et les modifications ont été relativement modestes au cours de cette période. En fait, son moteur V6 n’est plus offert, l’habitacle a subi quelques variations et tous les modèles sont dotés d’une clé intelligente, une touche de luxe qui plait. On a en plus conçu le modèle Urban. Désireux de rendre le Grand Vitara plus compétitif au chapitre des prix et sans doute pour intéresser des acheteurs urbains, d’où le nom, on a débarrassé la porte arrière à ouverture à charnières de la roue de secours qui y était boulonnée, et enlevé les rails de support de porte-bagages sur le toit. Vous vous demandez ce qui est arrivé à la roue de secours? Il n’y en a plus, elle a été remplacée par un ensemble de gonflage et de réparation de pneus! Mieux vaut ne pas s’aventurer trop loin dans la forêt à son volant, donc. Si c’est votre intention, il est préférable d’opter pour un modèle doté de la roue de secours.
Tout est là
À part l’exception de l’Urban, le Grand Vitara est offert tout équipé. Il est intéressant de voir comment les ingénieurs de Suzuki ont réussi à l’adapter au fil des années et à y intégrer certaines commandes et divers cadrans indicateurs afin de suivre le flot des innovations. Il est important de souligner que tous les modèles Grand Vitara sont entièrement équipés. En effet, à l’exception de quelques gadgets qui ne sont pas installés sur certaines variantes, tous arrivent avec la boite automatique, un système de navigation Garmin, la climatisation à commande électronique, les commandes au volant, etc. La présentation générale est très sobre, mais cela n’empêche pas une excellente qualité des matériaux et une remarquable finition. L’habitabilité est moyenne et les places arrière correctes tandis que les sièges avant sont confortables bien que leur support latéral soit limité. Sans vouloir rentrer dans la polémique, la porte arrière à charnières a ses opposants comme ses alliés. Et bien que ce modèle soit sur le marché depuis un peu moins d’une décennie sous sa forme actuelle, sa silhouette demeure toujours moderne.
Le dilemme
Il est certain que le Grand Vitara, comme tous les autres véhicules de Suzuki, sera vendu à prix très compétitif au cours de la prochaine année car il s’agit de sa dernière sur notre marché. Il représente donc une aubaine en raison de son équipement et de sa capacité à rouler hors route.Grâce à la présence d’un boitier de transfert, il est possible de débrayer le rouage d’entrainement, ce qui est très intéressant pour remorquer son Grand Vitara derrière un véhicule récréatif, par exemple, tandis que la démultiplication de cette boite permet d’affronter des sentiers plutôt intimidants.
Quant à la conduite quotidienne, le petit moteur quatre cylindres de 166 chevaux accomplit du bon boulot. Il est malheureusement quelque peu étranglé dans ses performances par une boite automatique, la seule disponible, à quatre rapports. Sur la grande route, on apprécierait beaucoup un cinquième rapport. Mais il ne faut plus espérer, cela ne se réalisera pas. Somme toute, le comportement routier est correct, les performances adéquates, et la polyvalence est intéressante tout comme l’équipement complet.
Mais voilà, il s’agit non seulement d’un produit de fin de cycle, mais de fin d’existence. Malgré les aubaines qui risquent d’être offertes, il faut réfléchir avant de signer un contrat d’achat. En effet, la dépréciation sera très forte, à moins qu’il ne devienne un véhicule culte et que son prix augmente, ce dont je doute énormément. En plus de sa dépréciation, il y a le problème de l’entretien, de la garantie et des pièces de rechange. À ce chapitre, le constructeur est tenu par la loi de tenir un inventaire de pièces disponibles et d’offrir services et réparations. Par contre, Suzuki ne quitte pas complètement le pays, il cesse de vendre des automobiles, c’est tout (la vente de motos se poursuit). Il est toutefois important de savoir dans quoi on s’embarque et il faut avoir l’intention de conserver son véhicule Suzuki longtemps afin de profiter des rabais réalisés lors de l’achat.