Mazda Mazda6 2014: L'âme du mouvement
Rarement une voiture aura été tant attendue. En effet, cela fait maintenant au moins trois ans que Mazda s’active à implanter son système SKYACTIV, mais l’arrivée d’une toute nouvelle Mazda6 se veut l’étape finale, du moins pour l’instant, de l’intégration de ce système de conception intégrale. Ainsi donc, après avoir élaboré le fonctionnement des moteurs faisant appel à cette technologie favorisant l’économie de carburant, la commercialisation d’une Mazda3 dotée de ce moteur a été la première étape de cette intégration. Puis, l’an dernier, ce fut au tour du VUS compact CX-5 d’arriver sur le marché. Ce nouveau venu intégrait non seulement la motorisation, mais aussi la plateforme SKYACTIV, tandis que sa silhouette respectait les normes Kodo en fait de stylisme.
En janvier 2013, la berline Mazda6 venait compléter ce trio sur le marché nord-américain. Même si les véhicules utilitaires sport comme le CX-5 sont l’objet d’une très grande popularité, ce sont toujours les berlines qui jouissent de plus de prestige, et l’arrivée de la Mazda6 renouvelée allait permettre au constructeur d’Hiroshima de vraiment établir la réputation de cette nouvelle technologie qui comprend également une plateforme allégée et plus rigide.
- À lire aussi: Mazda6 2014: Allez donc savoir pourquoi !
- À lire aussi: Mazda6 à moteur diésel : encore dans les plans, mais…
Moscou et Paris
L’arrivée sur la scène internationale de la Mazda6 s’est effectuée en deux étapes. En tout premier lieu, au mois d’aout 2012, la berline fut présentée au Salon de l’auto de Moscou. Quelques prototypes et modèles-concepts plus tard, la version finale fut finalement dévoilée.
Cette nouvelle venue s’est attiré des critiques positives en raison de sa silhouette à la fois sportive et élégante. Les principaux éléments qui impressionnent le plus sur le plan visuel sont la calandre en cinq points – cerclée d’une bande de chrome à sa partie inférieure –, alors que l’écusson Mazda trône au centre de la grille. Vient ensuite une vaste prise d’air placée directement sous un pare-choc très mince. Celui-ci est délimité à ses extrémités par deux modules qui acceptent sur certains modèles les phares antibrouillard. Cette partie avant sert de point d’ancrage aux lignes fuyantes qui défilent vers l’arrière et c’est surtout l’intégration de l’aile avant à la paroi latérale qui impressionne. Celle-ci est en relief avant de s’estomper progressivement sur la paroi. Ceci donne à la voiture cette allure très dynamique. En plus, la ligne de toit s’abaisse abruptement vers l’arrière pour adopter cette silhouette de coupé quatre portes qui est de plus en plus populaire. Soulignons au passage que les rétroviseurs ne sont pas ancrés sur l’arrière du pilier A, mais bien sur la portière elle-même. Cela donne un petit air plus sportif.
La section arrière est assez sobre, mais un petit béquet sur le rebord du couvercle du coffre et une bande chromée reliant les feux arrière de part en part ajoutent juste assez de piquant pour que la section arrière ne soit pas trop fade. Somme toute, ce modèle de production est demeuré assez fidèle à la voiture concept Shinari qui illustrait la philosophie de design Kodo, dorénavant appliquée sur les nouveaux modèles Mazda. On tente d’illustrer l’âme du mouvement.
Le dévoilement de la nouvelle gamme Mazda6 s’est poursuivi au Salon de l’auto de Paris tenu en septembre 2012, alors qu’on a présenté la fabuleuse familiale. Même les Français qui ont la critique facile envers les voitures japonaises n’ont eu que des éloges pour cette nouvelle asiatique. Malheureusement, celle-ci ne sera pas commercialisée en Amérique « because » les Américains n’apprécient pas cette catégorie de voiture.
Dans les deux cas, on a conservé la même présentation intérieure et la même planche de bord. Comme avec la CX-5, celle-ci est d’une très grande sobriété et je fais partie des gens qui auraient aimé un peu plus d’imagination. Par contre, la finition est impeccable, la disposition des commandes est très bonne et l’écran d’affichage est correct. De plus, Mazda utilise un système de navigation conçu par les spécialistes de Tom Tom et il est aussi efficace qu’original. Soulignons au passage la qualité des matériaux en général et le confort des sièges. Les places arrière sont dans la bonne moyenne de la catégorie tandis que le dossier se rabat et permet ainsi d’augmenter la capacité de chargement.
Essence et diésel!
Si Kodo est la philosophie de design, SKYACTIV est celle qui a guidé les ingénieurs au chapitre de la motorisation, des transmissions et de la plateforme. Voyons ce que les ingénieurs ont conçu. Le premier moteur faisant appel à cette technologie était un 4 cylindres 2,0 litres produisant 155 chevaux. Il est parfait sur la Mazda3, adéquat sur le modèle de base de la CX-5, mais pas trop compétitif sur une berline intermédiaire comme la Mazda6. Il était donc normal de développer un quatre cylindres de 2,5 litres déballant 184 chevaux. Mais ce n’est pas tout.
Lors du dévoilement du programme SKYACTV, la direction de Mazda avait promis qu’un véhicule de la marque serait commercialisé avec un moteur diésel sur notre continent et ils ont tenu promesse. En effet, au cours de l’automne 2013, il sera possible de commander une Mazda6 propulsée par un quatre cylindres turbo diésel de 2,2 litres produisant 173 chevaux et 310 lb-pi de couple. Dans les deux cas, la boite manuelle et l’automatique à six rapports sont offertes. Au même prix!
SKYACTIV, c’est également une toute nouvelle plateforme. Celle-ci a été utilisée pour la première fois sur la CX-5 et elle est de retour sur la Mazda6. Cette plateforme est très rigide et les points d’ancrage de la suspension arrière bénéficient d’un ingénieux design qui permet d’abaisser le point de pivot afin d’assurer une meilleure stabilité du train arrière en virage.
Le secret? L’équilibre!
Généralement, les voitures qui proposent une économie de carburant supérieure à la moyenne sont dotées d’un moteur manquant de puissance, tandis que leur comportement routier laisse à désirer car on a tout sacrifié pour une consommation moindre. Ce n’est pas le cas avec cette berline : les performances sont au rendez-vous et la consommation moyenne est de 7,5 litres aux 100 km, ce qui est excellent pour un véhicule qui n’est pas à propulsion hybride. Aucune donnée n’a été avancée pour la version à moteur diésel, mais ça devrait être encore plus intéressant.
La transmission manuelle est un plaisir à manier et la répartition des rapports est bonne. De plus, l’embrayage est progressif et contrairement à certaines voitures de même catégorie, c’est un plaisir de passer les vitesses. Même les meilleures allemandes ne peuvent challenger la Mazda6 à ce chapitre. Cependant, la boite automatique propose une meilleure économie de carburant et des accélérations un tantinet plus rapides. Puisque le convertisseur de couple se verrouille très rapidement en accélération, le passage des rapports est à peine perceptible et les accélérations progressent de façon assez musclée. Par contre, certaines personnes sont quelque peu surprises par les réactions de cette transmission qui tente d’offrir les mêmes avantages qu’une boîte à double embrayage et une transmission à rapports continuellement variables.
Sur la route, cette voiture est très agile et sa tenue de route en virage d’une grande stabilité. De plus, la direction est précise et son assistance est très progressive. D’excellentes qualités pour une direction à assistance électrique. De sorte que lorsqu’on aborde un virage, nul besoin de corriger la trajectoire. Une assistance un peu moindre aurait été préférable, mais il s’agit sans doute d’un caprice d’auteur. Concernant la suspension, certains la jugent ferme; quant à moi, c’est très bien : il s’agit d’un excellent compromis entre le confort et la tenue de route.
Somme toute, cette nouvelle Mazda6 ne se contente pas d’enregistrer une consommation de carburant fort impressionnante pour la catégorie. Il y a aussi cette élégante silhouette, un habitacle confortable et un agrément de conduite au rendez-vous sur tous les modèles. Et avec l’arrivée d’un moteur diésel en cours d’année, ce sera encore mieux! Sans oublier que cette voiture est truffée de systèmes de sécurité à commande électronique regroupés sous le vocable i-ACTIVSENSE. Faute d’espace nous devons nous contenter de les énumérer : système de commande de feux de route (HBC) ; le système de surveillance des angles morts (BSM) le système d’avertissement de sortie de voie (LDWS) ou le système d’avertissement d’obstruction frontale (FOW).
Ce n’est pas le fruit du hasard si Le Guide de l’auto l’a nommée « Meilleure voiture de l’année » pour 2014.