Land Rover Range Rover 2014: Une évolution au rythme des glaciers
Le Range Rover existe depuis 1970 et l’évolution de ce légendaire modèle s’est faite à la vitesse des glaciers puisque seulement quatre générations se sont succédé entre ses débuts et aujourd’hui. Il est aussi intéressant de noter que la célèbre marque anglaise a connu quatre propriétaires différents durant cette période soit British Leyland, BMW, Ford et Tata Motors, dans l’ordre.
Pour cette dernière refonte, le Range Rover a subi une sérieuse cure d’amaigrissement larguant environ 700 livres de surpoids grâce à une construction tout aluminium qui assure des performances un peu plus vives et, surtout, une consommation bonifiée par rapport au modèle antérieur. Pour l’année-modèle 2014, le moteur V6 de 3,0 litres suralimenté par compresseur et déballant 340 chevaux figure au catalogue.
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Développé par Jaguar mais adapté par Land Rover pour ce nouvel usage, le V6 compte 35 chevaux et 43 livres-pied de couple de moins que le V8 et devrait ajouter moins d’une seconde au chrono enregistré pour le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure, selon les ingénieurs de la marque. Avec 510 chevaux et 461 livres-pied de couple, le V8 de 5,0 litres suralimenté par compresseur fait sentir sa présence sous le capot en provoquant un net transfert de poids sur l’essieu arrière presque instantanément à chaque accélération franche, ce qui est surprenant compte tenu du gabarit du Range Rover. Le confort est remarquable et la vie à bord est tout à fait sereine, sauf lorsque l’on effectue des transitions rapides d’un virage à l’autre et que l’on sent un roulis qui demeure cependant bien contrôlé. Soulignons également que les aptitudes du Range Rover en conduite hors route ont été bonifiées par rapport au modèle antérieur, la nouvelle génération étant capable de franchir un passage à gué de 700 millimètres avec les roues presque complètement submergées. De ce côté, précisons que les acheteurs qui se livreront à un tel exercice sont plutôt rares et que la plupart d’entre eux n’exploiteront jamais le plein potentiel de leur véhicule en conduite tout-terrain.
Le grand jeu
L’allure presque intemporelle du Range Rover a été soigneusement conservée dans la refonte, puisque la mouture de quatrième génération reprend à son compte tous les éléments de style propres à ce modèle. Position de conduite surélevée assurant une visibilité tous azimuts, piliers de toit obscurcis qui donnent l’illusion que le toit « flotte » au-dessus de l’habitacle, capot se prolongeant sur les côtés , tous répondent présents, pour le plus grand plaisir de la clientèle qui souhaitait une certaine continuité dans le design. À l’intérieur, c’est le grand jeu, rien de moins. Matériaux de qualité et finition de haut calibre s’harmonisent pour donner ce cachet authentiquement british caractérisé par une sobre élégance. Difficile de ne pas tomber sous le charme de ce salon mobile dont les fauteuils offrent un massage et dont la chaine audio Meridian mérite les éloges.
Une fiabilité à reconstruire
Maintenant, causons fiabilité et satisfaction de la clientèle. Le Range Rover de quatrième génération est tout neuf et nul ne peut prédire quelle sera sa cote de fiabilité au cours des années à venir, mais il y a des indices qui ne trompent pas et le cas du véhicule essayé aux fins de ce reportage est assez éloquent à ce chapitre. Bien que l’odomètre affichait moins de 5 000 kilomètres, notre véhicule d’essai présentait diverses anomalies. Le Range Rover est équipé de plusieurs caméras localisées sur le pourtour du véhicule pour faciliter les manœuvres de stationnement ou vérifier l’état de la circulation transversale avant de s’engager dans le flot de la circulation. La caméra avant gauche de notre véhicule n’a jamais fonctionné. Lors de la conduite, le voyant « Check Engine » restait allumé en permanence, et le véhicule nous informait que le hayon arrière était ouvert, alors qu’il était bel et bien fermé, à chaque démarrage. Aussi, un coussin de protection en caoutchouc localisé sous le capot avant était presque complètement déchiré. Un cas isolé? On l’espère.
La firme américaine J.D. Power and Associates se spécialise dans l’évaluation de la satisfaction de la clientèle et publie chaque année les résultats de plusieurs sondages sur l’industrie automobile. L’étude Customer Service Index (CSI) pour 2013, qui mesure la satisfaction de la clientèle envers le service reçu pour les modèles datant de 2008 à 2012, nous apprend que Land Rover occupe le onzième et dernier rang pour ce qui est des marques de véhicules de luxe. De plus, l’étude Vehicle Dependability Study (VDS) pour 2013, mesurant la fiabilité des modèles après trois années d’usage, révèle que Land Rover se classe au 32e et dernier rang de toutes les marques automobiles évaluées. Encore une fois, il s’agit ici d’un bilan peu reluisant sur la performance des modèles antérieurs de la marque et il est tout à fait possible que les modèles actuels démontrent que des progrès sont en cours à ce chapitre, mais il faudra attendre afin de voir si les scores de Land Rover s’amélioreront à l’avenir. Une chose est certaine : on souhaite ardemment que Land Rover remonte cette côte-là aussi facilement que ses véhicules franchissent monts et vallées.