Mazda6 2009, changement de cap...
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Quelques baleines, des paysages majestueux, un nombre presque infini de petits bars (plus de 70 sur moins de deux kilomètres) et une Mazda6 entièrement renouvelée, voilà ce que nous a permis de découvrir l'équipe de Mazda Canada qui nous conviait la semaine dernière dans la région de St-Jean de Terre-Neuve. Évidemment, l'objectif du constructeur n'était pas de nous faire visiter un nombre record de petits Irish Pub, mais bien de nous présenter cette seconde génération de la Mazda6. Ce coin de pays éloigné s'avérait selon le constructeur une destination aussi originale que colorée, où une voiture comme la 6 peut briller de tous ses feux.
Je ne saurais cependant vous dire si le parallèle entre les baleines aperçues à quelques kilomètres des côtes et cette nouvelle berline était voulu, puisque jamais une berline Mazda n'a été aussi imposante. En fait, Mazda qui ne souhaite qu'augmenter son volume de vente, autant chez nous qu'au sud de notre frontière, a choisi pour la première fois de développer une voiture uniquement destinée à notre marché. Oubliez donc la Mazda6 vendue en Europe et en Asie, cette voiture ne nous est plus destinée.
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Concurrence oblige, notre nouvelle Mazda6 est beaucoup plus volumineuse, se comparant désormais aux Accord, Altima, Camry et Malibu de ce monde. Elle hérite de nouveaux moteurs, d'une toute nouvelle plateforme et de tout ce qui lui permet de donner la réplique aux ténors de cette catégorie.
Berline seulement
Vous vous en doutez, la Mazda6 ne se décline plus en version Sport à cinq portes. Et la raison est simple; cette configuration très populaire en Europe n'a pas autant de succès chez nous. Au Canada, environ 35% des Mazda6 vendues constituaient des modèles Sport, alors que chez les Américains, cette proportion était inférieure à 20%. Lorsqu'est venu le temps de développer une nouvelle Mazda6 uniquement destinée à l'Amérique du Nord, la décision s'est donc prise d'elle-même.
Fort heureusement, si la Mazda6 s'est énormément américanisée, on a quand même su conserver le caractère propre de cette voiture. À preuve, ses lignes fluides et raffinées font encore d'elle la plus belle des berlines intermédiaires du marché. Attardez-vous à son regard félin, à la courbure de ses ailes avant où à la forme unique de ses glaces latérales ceinturées de chrome, et vous réaliserez qu'on ne vous sert pas ici qu'une simple berline intermédiaire sans saveur. Ce sont d'ailleurs ces éléments esthétiques qui permettent de retrouver l'ADN si cher à Mazda, que l'on décrit brillamment par ce fameux…Vroum-vroum!
À bord, la présentation est soignée et les matériaux utilisés gagnent en qualité. Très moderne, l'habitacle propose une planche de bord inclinée dont l'ergonomie est sans faille, une sellerie au dessin contemporain et un éclairage d'ambiance qui reflète une chaleur unique. Naturellement, les dimensions plus généreuses de la voiture engendrent une augmentation considérable de l'espace intérieur et donc, de celui qui est accordé aux occupants. Les passagers arrière seront notamment choyés par l'espace qui leur est réservé, tout comme par le confort de la banquette. Et en ce qui concerne les bagages, ils se trouveront dans le plus spacieux des coffres offerts chez les intermédiaires. Il n'y a en fait que le conducteur qui pourrait se plaindre de l'ajustement vertical du siège, qui ne permet pas une assise suffisamment basse.
GS ou GT
Comme auparavant, la Mazda6 est proposée en version GS et GT, ces dernières ne se distinguant que par des détails cosmétiques et d'équipement. Chez Mazda, on nous mentionne que la version GS équipée d'un groupe d'options et d'une boîte automatique constituera 45% des ventes totales de Mazda6. Et puisque le prix est cette année révisé à la baisse, tout porte à croire que la clientèle ne se passera plus de certaines options.
Côté motorisation, la Mazda6 fait appel à un quatre cylindres de 2,5 litres développant 170 chevaux, lequel dérive directement de l'ancien 2,3 litres. Ce moteur est souple, raffiné et peu gourmand, ne se contentant que d'environ 9 litres aux 100 kilomètres. La boîte manuelle à six rapports offerte de série permet évidemment d'exploiter plus facilement les performances du moteur, quoique l'automatique effectue aussi du très bon boulot. Seul reproche, le mode manuel fonctionne toujours à l'inverse des autres boîtes, puisqu'il faut par exemple diriger le levier vers le bas pour rétrograder.
Même si une grande majorité d'acheteurs optera pour le quatre cylindres, le V6 demeure toujours au catalogue. Heureusement, on s'est débarrassé du précédent V6 de 3,0 litres pour faire place à un V6 de 3,7 litres d'origine Ford, aussi utilisé dans l'utilitaire CX-9. Côté rendement, ce dernier n'a absolument rien à envier à la concurrence. Ses performances sont exceptionnelles, son couple est bien réparti et il fait preuve d'une grande douceur. Sa consommation d'essence demeure cependant plus élevée que celle des V6 offerts chez Nissan, Toyota et Honda, se situant rarement sous la barre des 12 litres aux 100 kilomètres.
Plus que jamais, une routière
De toutes les berlines intermédiaires du marché, qu'elles soient d'origine nord-américaine, asiatique ou même allemande, la Mazda6 est certainement celle qui propose la conduite la plus dynamique. On parvient à retrouver une agilité encore supérieure à celle de sa devancière, et ce, malgré l'augmentation substantielle du poids de la voiture. C'est grâce à un meilleur châssis, une suspension mieux calibrée et une direction très précise que la conduite peut être décrite comme incisive. Et comme il se doit, l'agrément est au rendez-vous. Pourriez-vous en dire autant avec une Camry ou une Altima? Non.
Trop petite au goût des Nord-Américains, la Mazda6 ne connaissait pas chez nous le succès qu'elle méritait. Le constructeur aura réussi au plus fort de sa carrière à écouler 12 000 unités au Canada, se faisant ainsi devancer par un trop grand nombre de modèles concurrents. Quelques acheteurs québécois seront donc peut-être déçus de voir leur chérie prendre une tangente nord-américaine, mais il est clair qu'une majorité préférera cette formule. De toute manière, puisque les ingénieurs de Mazda ont su marier les avantages de l'ancien modèle à une voiture aujourd'hui mieux adaptée à notre marché, il est clair que personne n'y perd. Et surtout pas Mazda…