Mazda MX-5: Une première étape de 25 ans
Mazda a choisi le Salon de l’auto de New York pour célébrer les 25 ans d’existence de la MX-5, ce roadster mythique qui domine depuis belle lurette le marché toujours exclusif des petites sportives. Si vous vous demandez pourquoi on a convié les gens à la fête en Amérique et non pas en Europe ou au Japon, c’est que la MX-5 est un produit imaginé sur notre continent, lequel est également son plus important marché.
Bien entendu, on avait réuni plus d’une douzaine de modèles antérieurs représentant les trois générations précédentes. De ce groupe, on retrouvait une couple de voitures de course et même un « coupé » Miata.
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On a profité de l'occasion pour dévoiler un modèle commémoratif dont la production sera limitée à 200 exemplaires : 100 aux États-Unis et 100 au Canada. Cette fois, Mazda Canada n’est pas traité en parent pauvre. Cette édition spéciale est une version avec toit rigide rétractable de couleur rouge mica. On trouve tous les accessoires propres à cette catégorie de véhicule, soit des sièges en cuir au design exclusif, un tableau de bord laqué, des roues uniques, des plaques d’identification, des pédales en aluminium, bref, la liste est longue. Mais l’élément le plus important est l’utilisation de composantes moteurs parfaitement équilibrées afin d’optimiser le rendement. Il va sans dire que des amortisseurs spéciaux et des pneus sport Bridgestone de 17 pouces sont de la partie!
Ce modèle particulier se vend 40 925 $ pour la version à boite manuelle et 42 125 $ pour l’automatique.
Dix années d’attente
Si la MX-5 célèbre ses 25 ans sur le marché, sa gestation a été plus longue. Tout a commencé par une simple conversation tenue en 1979 entre Kenichi Yamamoto, alors directeur du développement de Mazda, et Bob Hall, journaliste automobile américain. À la fin de l’interview, Hall évoqua l’éventualité de construire une « voiture de sport légère ». Hall qui, toute sa vie, avait conduit des voitures de marque britannique (MG, Lotus et Triumph) et en déplorait la mauvaise qualité, décida de coucher son idée sur le papier. Son premier croquis suscita l’engouement de plusieurs ingénieurs de Mazda. Il restait toutefois nombre de sceptiques à convaincre; Yamamoto et Hall durent par conséquent se trouver des alliés.
Et ce ne fut que lorsque Yamamoto fut promu président de Mazda Motor Corporation que le projet bénéficia véritablement de tout le soutien nécessaire. En1984, un concept imaginé en Californie par Mark Jordan et Tsutomu « Tom » Matano sortit vainqueur d’un concours de design interne, devant deux autres prétendants. Outre une configuration de type moteur à l’avant / roues arrière motrices, il affichait des caractéristiques qui subsistent encore sur la MX-5 actuelle.
Curieusement, il ne fut jamais envisagé d’utiliser le moteur rotatif pourtant si cher à Mazda. La direction du groupe décréta en effet que pour être à la fois petite, légère et d’un cout raisonnable, la sportive de Mazda devait impérativement utiliser les pièces des modèles existants produits en grande série. Les ingénieurs de la marque trouvèrent le moteur de leurs rêves sous le capot de la Mazda 323, un 4 cylindres de 1,6 litre. Ils optèrent par ailleurs pour la boite de vitesses manuelle à cinq rapports de la Mazda RX-7 pour transférer les 115 chevaux de ce moteur aux roues arrière, et firent bénéficier le châssis d’une suspension indépendante aux quatre roues, ces dernières étant dotées de freins à disque. En mai 1987, un prototype de présérie fut dévoilé pour la toute première fois à une sélection de spécialistes automobiles qui furent littéralement enthousiasmés. En avril 1988, il existait 12 prototypes du MX-5 / Miata, et les journalistes américains qui eurent le privilège de les essayer en juillet de cette même année incitèrent fortement Mazda à produire ce modèle. Le reste appartient à l’histoire : l’histoire d’une légende.
Fidèle au concept original
La Mazda MX-5 fut lancée en production et dévoilée le 9 février 1989 au Salon de Chicago. Ses formes arrondies, qui tranchaient radicalement avec celles de ses concurrentes de l’époque, à l’instar de la Toyota MR2 et de la Fiat X1/9 – dont la production serait bientôt abandonnée – s’avéraient encore plus déconcertantes. Mais elle fit l’unanimité et plusieurs ont associé cette silhouette à la légendaire Lotus Elan de la première génération. Du fait de l’extrême légèreté de son roadster, Mazda a pu exploiter tout le potentiel de son moteur de cylindrée relativement faible mais capable d’effectuer le 0 à 100 km/h en 8,8 secondes. Un agrément de conduite exceptionnel, un comportement routier exemplaire, et un prix fort compétitif expliquent le succès planétaire.
Une seconde génération a été dévoilée au Salon automobile de Tokyo en 1997 puis en Europe quelques mois après lors de l’édition 1998 du Salon de Genève. La nouvelle mouture de la MX-5 avait su conserver la formule gagnante du modèle d’origine en conjuguant un design de roadster classique à des qualités routières et des performances encore supérieures. Quant au design extérieur, il est demeuré virtuellement inchangé.
Lancée en 2005, la MX-5 de troisième génération hérita d’un empattement allongé, de voies élargies et de pneus plus larges associés à des passages de roue davantage proéminents destinés à accueillir des jantes de 17 pouces. Bien que plus imposante et plus richement dotée que sa devancière, cette nouvelle mouture n’affichait que 10 kg supplémentaires. Elle bénéficia notamment d’un couvercle de coffre en aluminium, et d’une plus forte proportion d’aciers à haute et ultra-haute résistance.
À peine un an plus tard, afin de répondre à la demande du marché, Mazda lança une autre version à toit rigide rétractable électrique capable de disparaitre en seulement 12 secondes et sans limiter pour autant le volume du coffre.
Durant les années qui ont suivi, plusieurs améliorations ont été apportées. Mais à chaque mouture, on est demeuré fidèle au concept original de légèreté, de maniabilité et d’agrément de conduite. Et la nouvelle plateforme dévoilée au Salon de New York permet de croire que cette tradition sera respectée au cours des années à venir.