Cadillac CTS 2014: Après le soleil, l'hiver et la neige
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La troisième génération de la Cadillac CTS a été présentée il y a un peu plus d’un an dans le cadre du Salon de l’auto de New York. Depuis son lancement en 2004, ce modèle a permis à la marque de se bâtir une enviable réputation tant au chapitre du luxe, de la finition que des performances. Au fil des années, un coupé et une familiale se sont joints à la berline, tandis que les versions V étaient propulsées par un tonitruant V8 suralimenté de 556 chevaux. Il faut ajouter que cette Cadillac a connu une révision en profondeur en 2007 alors que son habitacle a été revu, la plateforme rendue plus rigide et le comportement routier amélioré. Sa cote de popularité a progressé d’autant.
Quant à la troisième génération, qui a fait ses débuts sur notre marché à la fin de 2013, c’est une toute nouvelle voiture. En effet, autrefois considérée comme une grosse compacte, elle a gagné en dimensions, une longueur hors tout augmentée de 127 mm et un empattement qui a progressé de 150 mm. Il s’agit dorénavant d’une authentique intermédiaire en mesure d’en découdre avec les Audi A6, BMW Série 5, Mercedes-Benz Classe E, Infiniti Q50 et autres ténors de la catégorie. Quant à l’ATS commercialisée l’année dernière, elle s’attaque maintenant aux compactes de luxe.
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Choix judicieux
L’équipe chargée du développement de la CTS a choisi d'adopter la plateforme de la nouvelle ATS plutôt que de tenter de conserver celle de la seconde génération de la CTS. Je sais que certains sont enclins à critiquer un tel choix et auraient préféré que les ingénieurs concoctent quelque chose de tout nouveau. Mais quand on peut modifier une plateforme jugée comme étant parmi les meilleures et qui a permis à l’ATS de décrocher le titre de « Voiture nord-américaine de l’année en 2013 », c’était la seule solution valable. Cette plateforme a été allongée et élargie en plus en plus d’être renforcée. Les éléments de suspension ont également été modifiés.
Pour l’instant, pas de V8 suralimenté. En fait, les versions V ne sont plus au catalogue de la berline. Par contre, un nouveau V6 de 3,6 litres à double turbo est en exclusivité sur le modèle V-Sport, et ses 420 chevaux se révèlent être une alternative fort intéressante. Tout comme le V6 atmosphérique de même cylindrée, il est associé à une nouvelle boite automatique à huit rapports. Toutefois, si vous commandez la traction intégrale, seule la boite à six rapports est disponible. Enfin, le moteur quatre cylindres 2,0 litres équipe la version de base. Ses 272 chevaux sont suffisants bien qu'un peu justes quand on opte pour la version quatre roues motrices.
Joies de l’été
Mon premier contact avec la nouvelle CTS a eu lieu en Californie l’automne dernier. Sous le chaud soleil de la région de Santa Barbara, les conditions étaient idéales pour apprécier cette nouvelle « Caddy ». Bien entendu, le modèle V-Sport était le plus populaire auprès des essayeurs regroupés lors du lancement. La puissance du moteur, la rigidité de la plateforme, l’efficacité de la suspension Magnetic Ride Control, tout était réuni pour conclure que cette auto était dans une classe à part.
L’essai subséquent d’un modèle propulsé par un V6 de 3,6 litres s’était également révélé très positif bien que ce V6 doive concéder 99 chevaux à la V-Sport. C’est beaucoup d’équidés en moins, mais avec 321 chevaux sous le capot, les performances sont loin d’être anémiques. Bref, les bonnes notes se sont accumulées dans mon calepin d’évaluation.
Mais qu’en serait-il dans les conditions beaucoup moins clémentes de la Belle Province et ses routes défoncées après un interminable hiver?
Neige et rouage intégral
J’ai eu l’opportunité de prendre le volant de la CTS plus d’une semaine après l’obligation légale de devoir équiper les automobiles de pneus d’hiver. Heureusement que les responsables de la flotte de presse de GM ont pris des décisions en fonction de la météo et non pas de la législation. Avec les chutes de neige qui se succédaient depuis le 15 mars, la présence de pneus d’hiver Blizzak sur ma CTS avait de quoi me rassurer. De plus, le chiffre « 4 » au bout des lettres CTS sur le couvercle du coffre a été accueilli avec soulagement car le V6 de 3,6 litres était associé au rouage intégral. La boite de vitesse n’était qu’à six rapports par rapport à la propulsion, mais j’étais loin de m’en plaindre.
La météo a été relativement clémente à l’exception de la fin de semaine alors qu’un peu moins de 20 cm de neige m’ont permis de mettre à l’essai le rouage intégral. Comme ce fut le cas de la XTS 4 essayée en début d’année, les résultats ont été fort positifs. La traction et la stabilité latérale ont été impressionnantes sur la chaussée recouverte de neige. Bien que la température ait été plus maussade que lors de mon essai en Californie, on s’en serait douté, j’ai tout de même aimé la conduite de tous les jours, la polyvalence du moteur et la bonne tenue de route. Et il est important de préciser que la suspension magnétique se fait apprécier sur les mauvaises routes.
Comme il se doit sur une voiture de cette catégorie, les systèmes de sécurité avancée sont nombreux. De plus, le siège du conducteur vibre pour nous avertir d’un obstacle à proximité ou lorsqu’on chevauche la ligne blanche. Cette dernière génération se fait davantage remarquer avec ses feux de position utilisant des DEL, ce qui est une signature visuelle digne de mention, tandis que la silhouette en général s’est révélée plus sportive que celle de la version précédente.
Du bon travail
Après nous avoir proposé des voitures insupportables pendant des années, Cadillac impressionne depuis plus d’une décennie. La CTS est une voiture luxueuse, d’une finition sans faille et capable de tenir son bout au chapitre de la tenue de route face aux meilleures bagnoles européennes et asiatiques. Il est difficile de trouver à redire. Mais je suis persuadé que la principale critique sera émise à propos de la planche de bord et ses commandes tactiles qui risquent de déplaire à certains. Heureusement qu’on s’y habitue rapidement! D'ailleurs, la majorité des autres constructeurs ne font pas mieux à ce chapitre.
Cet essai en terre québécoise m’a prouvé qu’il n’est pas nécessaire de se retrouver sous le soleil de la Californie au volant de la version V-Sport pour apprécier la CTS. Même pendant notre hiver maussade, cet essai fut un rayon de soleil.