Toyota Venza 2014: Grosse Camry ou petite Highlander?
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La Toyota Venza fait partie de ces voitures qu’on peine à qualifier, que ce soit au niveau de son style vraiment à part, de ses dimensions entre deux catégories ou de ses origines nébuleuses… Bref, dans ce temps-là, on dit que c’est un multisegment.
En fait, la Venza repose sur un châssis de Highlander, lui-même reposant sur un châssis de Camry, adapté évidemment puisque cette dernière ne peut recevoir le rouage intégral. La Venza est offerte en livrées traction (roues avant motrices) ou avec le rouage intégral, peu importe que le moteur soit un quatre cylindres ou un V6. Nous y reviendrons.
Il faut prendre le volant de la Venza pour se rendre compte à quel point elle est imposante. Certes moins qu’un Highlander, mais pas de beaucoup. C’est quand vient le temps de gratter les vitres par moins 20 degrés (moins 180 avec le facteur vent) qu’on la trouve vraiment grosse! Ces dimensions extérieures se reflètent dans l’habitacle où les occupants ne devraient pas se plaindre d’un manque d’espace. Les passagers arrière ont même droit à plus d’espace pour les jambes que ceux du Highlander. Puisque ce dernier offre trois rangées, il faut bien rogner de l’espace quelque part.
Toyota aide les espèces en voie de disparition
Les sièges avant sont assez confortables et, surtout, suffisamment larges pour accueillir des physiques plus… plus enrobés, disons. Les places arrière sont plutôt dures mais elles offrent quand même un bon niveau de confort. De son côté, le tableau de bord, qui n’a pas changé d’une molécule depuis les débuts de la Venza en 2010, est parmi les plus faciles à consulter. Devant le conducteur figurent un gros cadran indiquant la vitesse, un compte-tour, une jauge de température du moteur (une espèce en voie de disparition) et une pour l’essence. Les autres boutons se manipulent aisément même avec de gros gants – et Dieu sait qu’on a eu la main gantée souvent lors de notre semaine d’essai très hivernale! –, le levier de vitesses tombe sous la main et les espaces de rangement sont nombreux. À ce chapitre, comment ne pas parler de la console centrale modulable et de très bonnes dimensions? Cela compense les plastiques du tableau de bord qui font assez cheap merci et pour l’écran situé dans la partie supérieure, trop petit pour être utile. Enfin, l’habitacle est bien isolé des bruits ambiants. Ceux qui aiment voir tout le tour seront déçus de la grosseur des rétroviseurs extérieurs. Toutefois, dans le coin supérieur de notre exemplaire, on retrouvait un autre rétroviseur, convexe celui-là, qui permet d’éliminer pratiquement tout angle mort.
Le coffre est grand et bien pensé. Outre des dossiers qui s’abaissent de façon 60/40 pour former un fond plat, il est même possible de retourner le plancher du coffre pour obtenir un fond en plastique résistant. De l’autre côté, on retrouve du tapis comme dans le reste du coffre. Sous le plancher, un immense pneu de secours, une autre espèce en voie de disparition.
Mode Sport?
L’acheteur a le choix entre deux moteurs, un quatre cylindres de 2,7 litres qui extirpe 182 chevaux et autant de livres-pied de couple et un V6 de 3,5 litres utilisé à toutes les sauces chez Toyota/Lexus développant 268 chevaux et 246 livres-pied de couple. C’est une Venza équipée du quatre cylindres et du rouage intégral que nous avons testée en février dernier.
Si les performances sont plus qu’adéquates avec le V6, elles sont beaucoup plus justes avec le quatre cylindres. Quand il y a une seule personne à bord et aucun bagage, les accélérations sont correctes mais il n’est pas besoin d’être un devin pour imaginer qu’elles seront pénibles quand une Venza quatre cylindres, qui pèse tout de même près de 1 800 kilos, devra transporter quatre adultes et leur gréement. Déjà qu’en temps normal, les accélérations sont bien assez audibles…
La transmission automatique à six rapports effectue un boulot efficace mais sans entrain. Elle passe ses rapports doucement et au bon moment. Dans le fond, n’est-ce pas ce à quoi on s’attend d’une transmission de Venza? À 100 km/h, elle permet au quatre cylindres de ne tourner qu’à 2 000 tr/min, ce qui ajoute au silence de roulement et permet d'économiser de l’essence. Elle offre un mode Sport, tout simplement en poussant le levier de vitesses vers la gauche. Alors le moteur se déchaine et, toujours à 100 km/h, il grimpe à 3 100 tr/min, la boite passant du 6e au 4e rapport. On retrouve le même phénomène sur d’autres Toyota et je le trouve déplaisant au possible. Le bon côté, c’est que personne n’est obligé de s’en servir! Enfin, soulignons qu’une Venza quatre cylindres peut remorquer jusqu’à 2 500 livres (1 134 kilos) et une dotée du V6, jusqu’à 3 500 (1 587).
Lors de notre frigorifique semaine d’essai, la consommation moyenne s’est établie à 11,5 l/100 km (l’ordinateur de bord était plus optimiste avec 10,8). Cette moyenne est assez élevée. Il faut dire que le quatre cylindres doit souvent travailler fort pour arracher la Venza à sa position statique ou pour dépasser.
On reste calme
Sur la route, la Venza adopte un comportement des plus placides qui convient bien à sa personnalité. Les suspensions MacPherson à l’avant comme à l’arrière assurent un bon confort mais font pencher passablement la caisse en virage. La direction n’aide en rien à rehausser le niveau sportif car elle n’est pas très dégourdie ni très bavarde sur le travail des roues avant. Les freins font correctement leur job mais, encore là, sans grande conviction et, en situation d’urgence, la pédale devient très dure et la distance d’arrêt est ordinaire, au mieux. Le rouage intégral n’est pas le plus avancé technologiquement, cependant, il convient parfaitement et durant la blanche saison, il rassure, avec raison, ses utilisateurs.
Bref, la Venza plait aux gens ayant besoin d’un véhicule spacieux, confortable et fiable. La passion vient sans doute très loin dans leurs priorités.