Mercedes-Benz Classe C 2015: Le luxe passe en premier
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On pourrait imaginer qu’il y a une vingtaine d’années, les fabricants d’autos allemandes se sont réunis dans un bar clandestin de Munich et qu’ils ont décrété que l’avenir des petites berlines de luxe passait exclusivement par la sportivité. Qu’il fallait désormais créer uniquement des machines à la tenue de route solide, avec une suspension dynamique et une direction au feedback exceptionnel. C’est à cette époque que les BMW de Série 3 sont devenues la norme dans ce créneau. Pendant un moment, les petites « béhèmes » en question étaient des automobiles luxueuses, mais conçues d’abord et avant tout en fonction de la tenue de route et des performances. La Série 3 a obtenu un immense succès, et elle a engendré de nombreuses tentatives d’imitation.
Mais on ne peut pas se hisser en tête quand on se contente d’imiter les autres. Voilà pourquoi j’ai le plaisir d’annoncer que Mercedes-Benz s’est libérée de ce cycle répétitif. Avec la Classe C 2015 entièrement renouvelée, la firme n’essaie plus de convaincre les acheteurs de modèles de luxe d’entrée de gamme qu’ils ont besoin d’une berline sportive au lieu d’une voiture prestigieuse et confortable. Autrement dit, Mercedes-Benz a décidé de produire une Mercedes qui se comporte comme une Mercedes, et c’est bien mieux comme ça.
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Le confort de ses grandes soeurs
Dès que j’ai pris le volant sur les petites routes autour de Marseille, en France, j’ai constaté que la Classe C a changé. On sent qu’elle n’a plus la prétention de jouer les athlètes de haut niveau. Elle a plutôt opté pour la précision et la souplesse d’un joueur de billard professionnel, et ça lui va très bien. Certains souhaiteraient sans doute une conduite plus directe et un peu moins de roulis dans les virages. Mais, en contrepartie, on obtient une voiture stable et confortable à pratiquement toutes les vitesses. Si l'on fait exception du système automatique d’arrêt et redémarrage du moteur aux feux rouges (le nouveau dada des manufacturiers en quête d’économie d’énergie), cette Mercedes-Benz se comporte avec la maitrise et le calme auxquels la marque nous a habitués avec ses modèles de plus grand format.
Nouveau modèle, nouveaux moteurs
Rassurons tout de suite les inconditionnels de la puissance brute : la Classe C sera aussi offerte en version AMG et je suis sûr que la cavalerie sera au rendez-vous. Entre-temps, on peut choisir entre trois moteurs au tempérament plus « responsable ». Les trois sont suralimentés par turbocompresseur et reliés à une transmission automatique à sept rapports.
La C300 destinée au Canada sera propulsée par un quatre cylindres de 2,0 litres qui produit 241 chevaux et un couple de 273 lb-pi. Il s’agit d’un gain notable par rapport à la version de 211 chevaux que j’ai essayée à Marseille. Le modèle européen manquait un peu de souffle quand on le sollicitait à fond, et je suis sûr que la puissance supplémentaire du modèle canadien ajoutera du punch à l’accélération initiale.
Aucun problème de puissance, par contre, avec la C400 4MATIC et son V6 biturbo de 3,0 litres : il bondit vers l’avant avec une vivacité exceptionnelle dès qu’on enfonce un peu l’accélérateur. Ce moulin génère 329 chevaux et un couple de 354 lb-pi, ce qui est très respectable dans le segment des voitures de luxe d’entrée de gamme. La C400 se compare aux BMW de Série 3, Infiniti Q50 et Audi S4 quand vient le moment d’avaler les kilomètres à vive allure.
Mercedes-Benz n’a pas encore publié les données officielles de consommation, mais on sait déjà que la berline a fait un gain d’efficacité de 20 % par rapport à l’année précédente, selon les mesures de cycle européen. Pour optimiser davantage les économies, il faudra attendre la version à moteur turbodiésel (les modèles à essence sont prévus pour l’automne; les diésels devraient arriver plusieurs mois plus tard). On peut s’attendre à ce que la C300 à essence soit offerte en versions propulsion et traction intégrale. La C400 4MATIC V6 sera à traction intégrale seulement. Quant à la version diésel, elle devrait être offerte en propulsion uniquement afin de maximiser les économies de carburant.
Élégance et raffinement
L’apparence extérieure de la Classe C 2015 contribue à définir sa personnalité. Elle affiche des lignes matures et organiques, et des proportions harmonieuses. Les feux arrière à DEL sont livrés de série et on peut aussi obtenir des phares à DEL en option. De plus, comme plusieurs de ses rivales, la Classe C peut-être habillée avec un style plus sport ou plus traditionnel, et chaque configuration vient avec un carrossage avant spécifique.
À l’intérieur, dans toutes les versions, l’aménagement et la réalisation sont excellents. L’instrumentation est simple et bien disposée. On peut opter pour des sièges en cuir aux couleurs contrastantes et choisir parmi différents panneaux en bois à la finition soignée. Les places avant et arrière offrent un espace généreux pour les passagers de tout âge. Côté technologie, la Classe C est bien dotée, notamment grâce à une série de dispositifs de sécurité empruntés aux véhicules plus couteux de Classe S (régulateur de vitesse adaptatif, freinage automatisé pour une grande gamme de vitesses, prévention des collisions, détecteurs par radar et caméra stéréoscopique).
Qui dit technologie utile dit parfois aussi technologie moins utile... comme un système pour parfumer l’habitacle (qui occupe un précieux espace dans le coffre à gants) ou un pavé tactile gadget qui se prolonge devant la molette de contrôle COMAND. Bien sûr, rien ne vous oblige à ajouter ces options en achetant votre nouvelle Mercedes-Benz, sauf si vous tenez à embaumer l’habitacle d’une odeur exotique de Gino des années 1980...
Prête pour un nouveau départ
La Mercedes-Benz de Classe C 2015 semble avoir les atouts nécessaires pour faire son chemin dans le créneau des véhicules de luxe d’entrée de gamme. C’est une voiture de qualité, confortable, avec du style et une bonne dose de puissance. Cette berline n’essaie pas de se faire passer pour une autre : elle vous offre le luxe en priorité. La conduite est solide et agréable pour une utilisation au quotidien, mais elle n’est pas faite pour s’aventurer en territoire sportif. Avec cette approche, Mercedes a pu accentuer les qualités que la plupart des conducteurs apprécieront. Le fait de ne pas être super excitant ne veut pas dire que vous êtes ennuyant... Parfois, cela signifie simplement que vous représentez l’équilibre idéal. Et la Mercedes-Benz de Classe C 2015 est certainement une voiture équilibrée.