Lexus IS 350 2014, la plus méconnue des berlines sport
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Lexus est reconnu pour offrir une gamme de voitures axée sur le luxe et le confort. C’est vrai pour tous ses modèles, sauf pour la IS, la délinquante de la famille. Il semble que Lexus se garde une part de folie, de plaisir, et ça se transpose dans la IS, sa berline d’entrée de gamme.
Pourquoi une telle voiture au milieu d’un alignement aussi rationnel? Simplement parce qu’elle est le bébé de Junichi Furuyama, l’ingénieur-chef responsable de ce modèle, un passionné de sport automobile qui occupe ses temps libres sur les circuits de course. La IS est donc le cœur et l’âme d’un homme, ce qui explique en bonne partie pourquoi elle est si intéressante. On est loin d’une voiture « d’ingénieurs ».
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J’ai toujours ressenti une connexion avec ce modèle qui m’a attiré dès son introduction en 2001. Baptisée IS300 à l’époque, on l’appréciait en raison de sa conduite emballante, de sa boite manuelle impeccable et de son aménagement intérieur distinctif, notamment grâce à son instrumentation de style chronographe. Compte tenu du type de voiture que j’affectionne, elle est depuis longtemps la seule Lexus qui pourrait bien m’attirer en salle d'exposition. Pour 2014, nous avons droit à l’arrivée d’une troisième génération– la seconde est arrivée en 2007 – une voiture qui n’a rien à envier aux autres berlines sport de son segment, si ce n’est que le prestige du logo.
Plaisir de conduite
Le credo de la nouvelle IS, c’est le plaisir de conduite : fun to drive. Voilà la priorité dans le développement de la IS. On devrait peut-être laisser M. Furuyama s’occuper également des autres Lexus… Car on parle d'une rigidité structurale supérieure, notamment en raison de l’utilisation de matériaux plus légers et rigides, mais aussi d’une récente technique d’assemblage par collage de la carrosserie. Il en résulte une voiture plus légère et maniable. On aussi optimisé tous les éléments de la voiture afin d’assurer le plaisir de conduite, de la prise en main du volant, jusqu’à l’impression de vitesse dégagée.
Le style de la IS est inspiré du concept LF-CC, présenté au dernier Salon de l’auto de Paris, et on reconnait plusieurs éléments, dont la calandre avant trapézoïdale en sablier qui procure tout un caractère à la voiture. Sur les flancs, les ailes élargies surplombant les jantes ajoutent à l’effet de sportivité. On sait au premier regard qu’on a affaire à une berline sport. À l’arrière, le tout est aussi réussi grâce à l’échappement sport double, de bonne dimension et aux feux DEL stylisés et en forme de L, typiques à la marque. Bref, la IS offre un bel équilibre entre sophistication et sportivité. Elle dégage luxe et puissance, exactement ce que l’on recherche dans ce type de voiture.
À bord, c’est du Lexus, donc une qualité de finition irréprochable et une belle attention aux détails. La présentation générale est similaire à celle que l’on retrouve à bord des berlines ES et GS avec une console centrale épurée, sur deux niveaux. Selon la version, on retrouve une instrumentation distincte (IS F Sport) et une interface Remote Touch, imitant un peu une souris et facilitant le contrôle de plusieurs composantes. Afin de rehausser l'impression de sportivité, on légèrement abaissé le siège du conducteur, pour le « camper » un peu plus profondément dans la voiture. Une bonne chose car les Japonais ont tendance à imposer des assises beaucoup plus élevées, ce qui passe dans le cas d’un VUS, mais dérange un peu dans le cas d’une voiture à vocation plus sportive...
Comme plusieurs de ses rivales, la IS n’est pas des plus spacieuses, surtout pour les passagers arrière, et ce, même si elle gagne en dimensions cette année. L’espace de chargement est intéressant, mais l’ouverture du coffre est un tantinet étroite.
Moins de nouveautés mécaniques
Côté mécanique, il y a pas mal moins d’effervescence. On a principalement reconduit les mécaniques. La livrée de base IS 250 cache toujours un V6 de 2,5 litres développant 204 chevaux pour un couple de 185 lb-pi. C’est nettement moins que ses principales rivales qui présentent bien souvent de leur côté un alignement de base composé d’un quatre cylindres turbocompressé, lequel développe plus, tout en consommant moins. La mode est peut-être aux moteurs suralimentés, dans le cas de la IS, on reste fidèle à l’aspiration atmosphérique. On obtient tout de même des performances louables, même si c’est un peu plus juste dans le cas de la IS 250 à rouage intégral.
La plus équilibrée du lot est bien entendu l’IS 350 qui, grâce à son V6 atmosphérique de 3,5 litres, livre 306 chevaux pour un couple de 277 lb-pi. Cette puissance est transmise aux roues arrière – ou aux quatre en livrée AWD – par le biais de la seule boite offerte, une automatique à huit rapports. Issue de l’ancienne IS F, cette transmission Sport Direct Shift n’est toutefois pas piquée des vers car elle dispose d’un convertisseur de couple à verrouillage. Les puristes pourront certainement s’ennuyer de la pédale d’embrayage et du plaisir d’une boite manuelle, mais l’automatique est tout aussi efficace, sinon plus.
Histoire de personnaliser sa conduite, la IS est munie d’un sélecteur qui comprend trois ou quatre modes, selon la version. Comme on s’en doute, le mode Eco tempère les ardeurs et maximise la consommation de carburant, alors que le mode Normal adopte des réglages plus neutres. Les modes Sport S et Sport S+ dynamisent la voiture en maintenant notamment les régimes un peu plus hauts en étirant les rapports.
Sur la route, la IS est sans aucun doute la plus sportive des Lexus. On apprécie sa direction précise et l'impression de contrôle qu’on a sur la voiture. On la sent agile et légère, et c’est certainement ce que les ingénieurs souhaitent. La IS combine une suspension avant à double bras triangulaire et une nouvelle suspension arrière à tiges multiples, similaire à celle que l’on retrouve à bord de la GS. Dans le cas de la IS on favorise bien entendu le dynamisme et on délaisse quelque peu le confort sur route, si cher à Lexus. Dans l’ensemble, cette IS est sans aucun doute celle qui s’approche le plus de ses concurrentes en termes de sportivité, un défi pas facile à relever.
La IS n’a peut-être pas tout le panache de ses rivales germaniques, mais elle a d’autres attraits. On l’aime pour sa grande fiabilité – Lexus maitrise mieux l’électronique –, mais aussi pour son équipement d’origine plus complet, on ne tente pas de nous ruiner avec le catalogue d’options!