Saturn Astra 2009, qu'en pensent les concessionnnaires?
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" Enfin, cette division ose en nous acheminant des produits de qualité directement issus de la filière européenne Opel et enfin, on nous débarrasse de celle qui ne fut pour moi qu'une mauvaise blague, la Saturn ION ". Voilà ce que je me disais en anticipant l'arrivée de l'Astra. Eh bien, vous savez quoi? J'avais tort. Oh certes, l'ION était réellement une mauvaise blague en matière de qualité et de conception, mais au moins, on en vendait! Aujourd'hui, les concessionnaires Saturn doivent composer avec une voiture nettement supérieure en matière de qualité, mais qui n'est malheureusement pas adaptée au public nord-américain et qui, par conséquent, connaît un succès mitigé. C'est du moins ce qu'il m'a fallu constater en faisant l'essai de cette Astra XR à trois portes qui disons-le, charme au premier coup d'œil.
J'aurais tant voulu l'aimer!
Quel joli coup de crayon! Rares sont les compactes (même européennes) qui affichent des lignes aussi sexy. Bien balancée avec une ceinture de caisse plongeante et des lignes très profilées, cette Astra ne ressemble à aucune autre compacte du marché. À son contact, j'ai constaté la grande qualité des matériaux de carrosserie et la rigueur de son assemblage qui permet de se laisser charmer. Disons qu'ici, les tôles asiatiques, façon Civic et Mazda3 n'ont rien à voir.
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C'est en fait à bord que l'on sombre dans le désenchantement, alors que les éléments de confort auxquels nous nous attendons brillent souvent par leur absence. D'abord, force est de constater que la planche de bord, aussi jolie soit-elle, n'a rien d'ergonomique. Les commandes rotatives du système de ventilation sont illisibles et mal positionnées, la radio est complexe à utiliser et les porte-gobelets sont tout simplement absents, au même titre que l'accoudoir central.
Installé derrière le volant, le conducteur doit composer avec un siège relativement enveloppant, mais trop ferme pour être véritablement confortable. Le manque de dégagement aux bras déçoit et l'on souhaiterait bénéficier de plus d'espace de rangement, histoire de se vider les poches. Heureusement, le réglage du siège et la présence d'un volant télescopique permettent de trouver une bonne position de conduite.
Sur une note plus positive, mentionnons que l'Astra affiche à bord des matériaux très riches et une très belle qualité de finition. Voilà une preuve que les standards européens n'ont rien à voir avec les nôtres.
Côté équipement, l'Astra mise à l'essai possédait à peu près tout ce qu'il est possible d'obtenir, sauf une chaîne audio de qualité supérieure, un toit ouvrant et une boîte automatique. De plus, il m'a fallu constater avec déception que la radio satellite, la prise auxiliaire pour iPod et la connectivité Bluetooth manquaient toutes à l'appel, ce qui me semble inconcevable lorsqu'on sait à qui s'adresse ce genre de voiture.
140 chevaux… syndicalistes!
Croyez-moi, le hennissement des 140 chevaux du moteur de l'Astra est drôlement plus fort que les performances qui en découlent. Un peu comme des syndicalistes qui ne veulent jamais en faire plus qu'il ne le faut, ces chevaux ont l'âme à la paresse et ne se livrent pas à une grande lutte lorsque vient le temps de s'exprimer. Et même en faisant équipe avec une boîte manuelle, ils déçoivent. Pire encore, ces derniers exigent un ravitaillement plus fréquent que la moyenne pour demeurer actifs. En effet, la consommation d'essence descend rarement sous les 9 litres aux 100 kilomètres, ce qui est indigne d'une voiture à vocation économique. Comme quoi ce moteur Ecotec de 1,8 litre n'est tout simplement pas compétitif. Fait intéressant, les données techniques en matière de puissance et de cylindrée sont similaires à celles d'une Honda Civic. Mais pour l'efficacité, on repassera…
Avec des roues de 18 pouces et des sièges d'une telle fermeté, pas besoin de vous dire que le confort est relativement limité. Et s'il est vrai que la voiture affiche une belle stabilité routière, sachez que la suspension arrière engendre en virage un débalancement de la caisse parfois déroutant. Ces irritants sont néanmoins dommages, car l'Astra est loin d'être dynamiquement décevante. La voiture possède un excellent châssis, une direction bien calibrée et un système de freinage à la hauteur. Il ne lui manquerait en fait qu'une suspension arrière indépendante pour atteindre un meilleur équilibre en virage.
À quand la berline?
Je sais, je sais, il fallait que quelqu'un ose finalement introduire une voiture à hayon dans cette catégorie pour que l'on pleure finalement l'absence d'une berline. Personnellement, j'ai toujours eu un faible pour les voitures à hayon, souvent plus jolies, mais aussi plus pratiques. Sauf qu'il faut l'admettre, le Nord-américain moyen préfère les berlines. Et parce que l'on sait qu'Opel propose en Europe l'Astra en cinq versions (3 portes, 5 portes, berline, familiale et coupé cabriolet), on se demande bien pourquoi les stratèges de Saturn ont choisi de ne pas nous les offrir. Assurément, un tel choix aurait permis à cette division de renouer avec la clientèle de l'ION qui ne souhaite pas chevaucher une voiture à hayon. Et par conséquent, les ventes auraient été plus élevées.
Le fait que les ventes demeurent discrètes ne s'explique pas uniquement par la question de la déception de l'Astra en ce qui touche certains points, mais aussi par le prix d'achat passablement élevé. Par ailleurs, n'oublions pas que Saturn ne fait plus de location depuis le 1er août dernier, ce qui fait rebrousser chemin à une grande partie de la clientèle. Heureusement que les modalités de financement sont franchement avantageuses et que l'on offre d'importants rabais à ceux qui n'ont pas recours au financement, car les ventes seraient encore plus discrètes…