Dodge Caliber, un projet audacieux
Il est bien évident que la direction de DaimlerChrysler n’a pas froid aux yeux. C’est la seule conclusion qui s’impose lorsqu’on examine la Dodge Caliber pour la première fois. En effet, non seulement la silhouette est hors du commun pour notre marché, mais le seul fait qu’il s’agisse d’un véhicule à hayon témoigne de l’audace du projet. À l’évidence, si les acheteurs canadiens et québécois apprécient ce type de véhicule, c’est une toute autre histoire au sud de nos frontières… Bref, ce constructeur joue gros en nous offrant un produit original et présenté en une multitude de versions.
Et ce n’est pas le choix qui fait défaut avec trois moteurs au catalogue, deux transmissions, un rouage intégral en plus de diverses autres versions réservées aux marchés étrangers. En Europe par exemple, la Caliber est commercialisée avec un moteur diesel. Pour le consommateur, il est donc très facile de sélectionner les éléments mécaniques qui lui conviennent. Ou peut-être est-ce le contraire finalement, car il n’est pas si aisé de s’y retrouver parmi tous ces moteurs et toutes ces options !
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Stylistes audacieux
Tandis que Ford et General Motors semblent presque toujours sur la défensive en matière de stylisme, ceux de DaimlerChrysler n’ont pas peur de monter aux barricades. Il suffit de mentionner les Chrysler 300, Crossfire et Dodge Magnum pour s’en convaincre. Auparavant, il y avait la fameuse Plymouth Prowler ! Le grillage cruciforme de la calandre de cette Dodge est une signature visuelle sans compromis. Il faut ajouter à cela une ceinture de caisse élevée, une partie arrière très typée avec de très gros feux arrière, un hayon modelé, des passages de roue protubérants et un pare-chocs très impressionnant. Autant d’éléments très distinctifs qui donnent à cette voiture une silhouette qui ne copie ni les japonaises, ni les coréennes et encore moins les européennes. C’est « USA, USA » du début à la fin et c’est loin d’être un défaut. Bref, ce constructeur nous propose un véhicule familial à vocation essentiellement pratique qui en met plein la vue. Ce qui permettra sans doute à de jeunes conducteurs d’emprunter la voiture familiale sans avoir l’air ringard.
Le tableau de bord est à l’image de la présentation extérieure avec de grosses masses permettant de séparer les différentes composantes, l’élément le plus en évidence étant la console verticale qui départage la planche de bord. On y retrouve dans l’ordre, de haut en bas, deux buses de ventilation, le centre audio, un espace de rangement et les commandes de ventilation ayant la forme de trois gros boutons rotatifs. Par contre, il n’est pas simple de trouver celui permettant d’activer la climatisation puisqu’il est en périphérie de la commande centrale réglant l’intensité du ventilateur. À gauche de cette console, les cadrans indicateurs à fond blanc sont de consultation facile. En bas de chacun de ces cadrans, des affichages numériques nous informent de la pression des pneus, du kilométrage parcouru, de la consommation de carburant, etc. Bien entendu, plusieurs de ces éléments varient selon le modèle choisi. Soulignons au passage le confort des sièges et la qualité de la finition. Par contre, les plastiques utilisés sont très durs, ce qui contribue à hausser le niveau sonore en permettant ainsi la réverbération des sons.
L’un des accessoires les plus innovateurs est le porte-bouteilles intégré dans le coffre à gants. Les bouteilles sont même refroidies par le biais d’une buse d’air ! Il faut toutefois avouer que les boissons ne seront pas vraiment froides, mais tout au moins fraîches. Malgré la présence de ce support, le coffre à gants est très spacieux, tandis qu’un second espace de rangement est positionné juste au-dessus de ce coffre. Et il ne faudrait pas oublier de mentionner que les porte-verres sont électroluminescents la nuit, une astuce qui sera appréciée par certains et ridiculisée par d’autres. Enfin, l’accoudoir central avant comprend un espace spécialement réservé pour votre lecteur I-Pod, MP3 ou un téléphone cellulaire. Compte tenu de la vocation multisegment de la Caliber, le dossier de la banquette arrière est de type 60/40. En fait, pour être plus précis, c’est davantage 65/35 et il se replie complètement à plat afin de faciliter le chargement. La soute à bagages est de capacité moyenne, mais celle-ci augmente passablement une fois le dossier arrière escamoté. Le plancher du coffre est fabriqué d’un plastique ultrarésistant qui permet également de glisser les objets sans effort. Il peut être enlevé pour le nettoyer. Heureusement, car il se souille facilement et plusieurs vont certainement y mettre un tapis en caoutchouc pour remédier à cet inconvénient. Sur les modèles essayés, la paroi droite de la soute à bagages est garnie d’un large caisson de graves.
Toujours au chapitre de la sonorisation, il est possible de commander en option le Music Gate, placé sur la paroi interne du hayon et qui se déploie une fois ce dernier ouvert. Cet accessoire comprend deux haut-parleurs et, une fois déployé, permet de donner plus de piquant à vos réunions d’attente de match de football, les célèbres “tailgate partys“ de nos voisins américains. Il faut également ajouter que le modèle R/T possède même une fiche 120 V sur la paroi de l’accoudoir central avant.
Jamais deux sans trois !
Dans la catégorie des voitures à vocation économique, il y a généralement un seul moteur offert. Cette fois, l’acheteur est confronté à trois groupes propulseurs. Ce trio est la résultante d’une collaboration avec Hyundai et Mitsubishi, et il fait appel aux mêmes éléments de base, tandis que la course et l’alésage sont modifiés dans le but d’obtenir la cylindrée voulue.
Les modèles les plus économiques sont livrés avec le quatre cylindres de 1,8 litre. Cependant, il est également possible d’opter pour un moteur de 2,0 litres ou 2,4 litres, les deux pourvus d’arbre d’équilibrage et de calage variable des soupapes. Le moteur 2,4 litres n’est disponible que sur le modèle R/T qui ne propose, pour l’instant, que la transmission intégrale et une boîte automatique à rapports continuellement variables. Par contre, en cours d’année, la R/T traction avant pourra être livrée avec une boîte manuelle à cinq rapports. Ces moteurs sont jumelés à une toute nouvelle plate-forme qui est de conception moderne avec une suspension indépendante aux quatre roues et spécialement conçue pour répondre à la vocation mondialiste de ce véhicule. Pour être plus précis, la suspension avant est de type MacPherson et la suspension arrière à liens multiples. Pour freiner la Caliber, les versions SE et SX font appel au tandem disque/tambour et le R/T est stoppé par des disques à l’avant et à l’arrière.
Il faudra s’adapter
En tout premier, passons aux éléments positifs de cette voiture qui sont la polyvalence de son habitacle, ses nombreuses astuces de rangement, sa silhouette originale et son comportement routier sain. En effet, en conduite, la Caliber est sans surprise avec une grande stabilité dans les virages, une direction correcte qui aurait quand même avantage à offrir un peu plus de feedback et un comportement d’ensemble sans faille. De plus, à son volant, le conducteur a l’impression d’avoir quelque chose de solide entre les mains.
En fait, le point le plus délicat est le choix d’un moteur. Le moteur 1,8 litre produit 148 chevaux et il faut pratiquement choisir la boîte manuelle pour y trouver son lot. Le moteur 2,0 litres de 158 chevaux serait le compromis idéal avec une boîte manuelle, mais il n’est livré qu'avec la boîte CVT à rapports constamment variables, qui est paresseuse, il faut le dire. Les accélérations sont plutôt modestes avec un temps de 0-100 km/h de plus de 10 secondes pour le modèle avec le moteur de 2,0 litres. La R/T boucle ce même exercice en une demi-seconde de moins grâce au moteur 2,4 litres et ses 172 chevaux. C’est adéquat compte tenu de la vocation de ce véhicule, mais cette boîte CVT souligne le niveau sonore du moteur, l’insonorisation moyenne de l’habitacle et déplaira à certains. Par contre, en mode manumatique, cette transmission est l’une des meilleures de sa catégorie en simulant électroniquement une boîte à six rapports. Enfin, pour les sportifs, le modèle SRT-4 vous propose 300 chevaux grâce à son moteur turbocompressé de 2,4 litres.
Passée au crible dans un essai-choc en première partie de cet ouvrage, la Caliber a de grandes qualités, un choix de transmission qui en rendra certains perplexes alors que sa polyvalence est supérieure à la moyenne. Mais en fait de marketing, il aurait été sans doute plus prudent d’offrir la boîte manuelle avec tous les moteurs juste au cas où les acheteurs ne seraient pas trop enthousiastes envers la boîte CVT.
feu vert
Silhouette sympathique
Choix de moteurs
Habitacle ultra pratique
Innovations intéressantes
Bonne tenue de route
feu rouge
Insonorisation décevante
Boîte CVT à revoir
Performances moyennes
Absence de boîte manuelle sur plusieurs modèles