Toyota Corolla 2014, va-t-elle faire taire ses détracteurs?
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On doit avouer qu’elle n’a pas eu la vie facile, la Corolla! Elle essuyait depuis plusieurs années les critiques de nombre d’experts et ce, malgré ses grandes qualités. Il faut croire que c’est la rançon de la gloire. Ce qu’on lui reprochait? Une personnalité moins éclatante et extravertie que celle de plusieurs rivales. Force est d’admettre que nous étions du lot puisque rares sont les journalistes qui n’affectionnent pas les voitures au tempérament plus sportif. On reconnaissait à la Corolla sa fiabilité légendaire et sa bonne valeur de revente, néanmoins, il lui manquait un petit quelque chose pour faire l’unanimité.
Voilà que 2014 marque l’arrivée d’une nouvelle génération de la Corolla, la onzième déjà. Les changements sont nombreux et tout y passe : empattement, longueur, style, aérodynamisme et refonte des mécaniques. Dès l’introduction de cette Corolla, les commentaires de la presse spécialisée se sont avérés très positifs. Nous espérions être à peine épatés, histoire de faire bande à part et de ne pas suivre le troupeau. Malheureusement, après un premier contact avec la voiture, il faut se rallier à l’impression positive que donne cette Corolla : Toyota a fait du beau boulot!
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Un style plus inspirant, surtout pour la Corolla S
Inspirée du véhicule-concept Furia présenté à Detroit l’an dernier, la Toyota Corolla 2014 hérite de lignes qui tranchent radicalement d’avec le passé. Le tout est bien plus dynamique, même si les designers se sont gardé une petite gêne par rapport au modèle-concept. L’avant a beaucoup plus de caractère grâce à son imposante grille calquée des modèles de chez Lexus. Notre Corolla S arborait fièrement des phares antibrouillards ajoutant à son style. Sur les côtés, les changements sont moins apparents, mais une fois de plus, la livrée S avec ses jantes exclusives est carrément plus inspirante. En général, les designers ont su bien doser les changements afin de dynamiser la voiture sans toutefois choquer les amateurs du modèle, un défi pas facile à relever.
Sous le capot, on a reconduit le quatre cylindres de 1,8 litre qui produit 132 chevaux pour un couple de 128 lb-pi. Ce moteur équipe toutes les Corolla, sauf la version LE Eco qui est livrée avec le même moulin mais disposant – pour la première fois chez Toyota – de la technologie Valvematic. Cette dernière intègre toujours le calage variable des soupapes, mais ajoute une variation en continu selon la révolution du moteur, ce qui augmente légèrement la puissance, 8 chevaux, et maximise au passage l’économie de carburant. La boite manuelle à six rapports est de retour sur certaines livrées alors qu’une transmission CVT fait son apparition. On ne parlera pas de l’automatique à quatre rapports qui est optionnelle dans la Corolla de base, elle est dépassée depuis longtemps.
Du beau travail à bord
C’est sans doute à bord que les changements sont les plus rafraichissants. On a droit à un habitacle modernisé, tant dans le choix des matériaux, que dans la présentation générale. On a toujours cru que Honda avait un peu trop forcé la note avec sa Civic, mais dans le cas de la Corolla, l’équilibre semble atteint. L’instrumentation combine un beau mariage d’aspect classique et contemporain, alors que l’éclairage bleuté omniprésent à bord apporte une belle touche en soirée. On est loin des éclairages ambre du passé. Les différentes commandes sont simples à comprendre et on apprécie le système multimédia qui, grâce à son écran tactile, est enfantin à activer.
Tous les occupants disposent de bons dégagements, mais bien entendu, il s’agit d’une voiture compacte et les passagers arrière doivent s’attendre à un peu plus d’intimité. Le coffre est doté d’une bonne capacité, davantage que les berlines Civic et Mazda3, cependant son ouverture étroite ne facilite pas le rangement d’objets encombrants. En outre, il n’y a pas de poignée à l’intérieur pour refermer le couvercle, on se salit donc constamment les mains en hiver, un défaut également mentionné par mon collègue Alain Morin lors de son essai.
Sur la route
Au volant, on remarque les efforts faits par Toyota pour insonoriser l’habitacle. La voiture est silencieuse et les bruits de la route sont bien contrôlés. C'est un net atout sur les autos coréennes. Notre Corolla S se destine à être la plus sportive du lot, mais c’est purement esthétique, car mécaniquement, elle n’a rien qui l’avantage, si ce n’est que ses pneumatiques distincts. Toujours pas de version plus vitaminée dans le cas de Corolla.
On retrouve un peu plus de puissance chez la concurrence, notamment du côté de la Mazda3 et la Ford Focus qui disposent d’un moteur de 2,0 litres dont le surcroit d'énergie est apprécié. Pourtant, la Corolla ne souffre pas d’un manque de puissance criant surtout si l’on considère sa vocation de petite voiture économique. Les ingénieurs ont fait du beau boulot en ce qui a trait à la transmission CVT, tellement qu’il faut porter grande attention pour la remarquer. On a programmé des changements de rapport imitant une boite automatique, éliminant ainsi un des principaux reproches faits à ce type de boite.
Sous le châssis, très peu de nouveautés. On retrouve le même type de suspension (MacPherson à l’avant et à poutrelles de torsion à l’arrière) qui, selon Toyota, a été optimisée pour une conduite plus dynamique. En fait, elle est beaucoup plus axée sur le confort. La direction demeure légère donnant même l'impression d’être peu connectée à la route, mais on apprécie le nouveau volant qui se prend mieux en main.
La Corolla reste une voiture facile à vivre qui assure à son propriétaire une tranquillité d’esprit certaine. Cette nouvelle mouture est indéniablement supérieure à l’ancienne génération, ce qui fait lentement remonter la Corolla dans le palmarès des voitures agréables à conduire.
Quant aux choix de la version, il faut débourser près de 20 000 $ pour obtenir un modèle relativement bien équipé. Notre choix se porte vers la Corolla S qui représente un bon ratio prix/équipement, sans compter qu'elle est plus jolie que la livrée de base.