Audi S4 2009, un "sleeper" comme on les aime!
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Vous savez ce qu’est une voiture « sleeper »? Il s’agit d’une voiture très puissante mais qui n’affiche pas sa supériorité. Une main de fer dans un gant de velours, si vous préférez.
Audi vient à peine de lancer la A4 de nouvelle génération en Amérique du Nord que, déjà, la S4 se pointe le bout du nez. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, les modèles « S » de Audi sont un peu l’équivalent des versions « M » de BMW ou AMG de Mercedes-Benz. Ce qui revient à dire que la S4 est une A4 plus sportive. Déjà que la A4 n’est pas mal du tout à ce chapitre…
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Quel moteur!
La S4, c’est tout d’abord un moteur, un V6 3,0 litres à injection directe d’essence avec compresseur de 333 chevaux et 325 livres-pied de couple. La génération précédente de la S4 était munie d’un V8 de 4,2 litres qui développait 15 chevaux de plus mais 23 livres-pied de moins. Comme quoi les moteurs d’aujourd’hui en sont arrivés à un niveau de raffinement encore jamais vu. Même si le V6 est moins puissant, il permet d’entraîner la S4 de 0 à 100 km/h en 5,1 secondes (données du constructeur), soit au moins une demie seconde plus rapidement qu’avant. De plus, en raison du poids moins élevé du V6, la S4 présente un bel équilibre, le poids étant réparti de façon 50/50 si on a pris soin d’opter pour le différentiel Sport. Nous y reviendrons.
Ce V6 de 3,0 litres livre sa puissance de façon très linéaire et ne manque jamais de souffle, même lorsqu’il est amené près de la ligne rouge. Sa sonorité est certes très agréable à l’oreille mais on apprécierait un peu moins d’isolant, ce qui, en plus, enlèverait un peu de poids à la voiture. Remarquez qu’elle n’est pas obèse avec ses 1650 kilos. En plus, il se montre peu gourmand avec une consommation de 9,7 litres/100 km sur la route, selon Audi. Durant notre courte épopée sur les routes de l’île de Mallorca (Espagne), nous avons enregistré 10,9 avec une voiture neuve (flambette comme on dit en Estrie). Deux transmissions sont proposées, soit une manuelle à six rapports et une automatique séquentielle à sept rapports. La première se manie comme un charme, les rapports sont juste de la bonne longueur pour une conduite sportive et il est facile d’appliquer la technique du talon-pointe. En revanche, l’automatique S-Tronic s’avère une meilleure affaire. Cette séquentielle à double embrayage passe les rapports avec une rapidité étonnante et est bien adaptée autant pour une utilisation sur route que sur piste. Au passage, mentionnons la beauté du son de l’échappement lorsque les rapports sont passés dans les hautes révolutions. Enfin, le rouage quattro est de mise.
Le « Sport Differential »
Là où ça devient intéressant, c’est au niveau du différentiel arrière optionnel, platement nommé Sport Differential. Ce différentiel, qui devrait faire partie de l’équipement standard si vous voulez mon avis, prend plusieurs paramètres en fonction (vitesse de rotation des roues, angle du volant et de l’accélérateur et mouvements de tangage) pour assurer un maximum de traction. Ce différentiel, combiné au quattro, assure une répartition du couple qui peut aller jusqu’à 40% à l’avant et 60% à l’arrière. Le Sport Differential est relié au module de contrôle central, placé au tableau de bord. En mode « Comfort »… le confort est préservé! À l’autre extrémité, on retrouve le mode « Dynamic » et, entre les deux, le mode « auto » ajuste les paramètres en fonction de la conduite. Il y a aussi le mode « Individual » qui permet de favoriser un élément plus qu’un autre et qui s’adresse uniquement à ceux qui pilotent leur S4 sur une piste et qui connaissent autant la bagnole que le circuit sur le bout de leurs doigts.
Nous avons eu la chance de conduire une S4 S-Tronic sur une piste… durant environ cinq minutes. Et sous la pluie en plus! Alors pour les temps canon, on repassera. Ce qu’il y a de bien sur une piste mouillée, c’est que les limites de la voiture apparaissent beaucoup plus tôt. J’ai donc pu me rendre compte que la nouvelle S4 sousvire passablement, un comportement de plus en plus recherché par les manufacturiers car il est plus facile à contrôler par les pilotes du dimanche qu’un survirage. Puisque je n’avais que quatre tours à effectuer, je n’ai pas enlevé les systèmes de contrôle de la traction et de la stabilité latérale. Ces systèmes électroniques agissent avec autorité mais laissent tout de même la voiture glisser un bon coup avant d’intervenir. Lors du dernier tour, j’ai sélectionné le mode « Comfort » au lieu du mode « Dynamic » et la différence est remarquable. Le moteur de la S4 est alors moins prompt, la direction moins rapide et les amortisseurs deviennent moins fermes. Sur une piste, le mode « Dynamic » est requis mais sur la route, le mode « Comfort » est tout indiqué, surtout au Québec...
Le côté « sleeper » de la S4
Esthétiquement, la S4 ressemble de très, très près à une A4 dont la suspension aurait été légèrement abaissée et qui affiche deux embouts d’échappement supplémentaires. D’ailleurs, s’il n’y avait pas les nombreux sigles S4 ici et là sur la carrosserie et dans l’habitacle, il y a fort à parier que peu de gens verraient la différence. Pour ce qui est de la vie à bord d’une S4, on y retrouve les mêmes sensations que dans une A4. Les suspensions sont un tantinet plus fermes, la direction plus vive mais ce sont surtout les sièges, plus moulants qui font la différence. Le compteur de vitesse est gradué jusqu’à 300 km/h (vitesse maximale limitée à 250 km/h selon Audi) alors qu’il l’est à juste 280 dans la A4.
Bien que les prix de la S4 n’aient pas encore été dévoilés, on peut s’attendre, selon mon petit doigt, à des montants similaires à ceux de la précédente S4 (entre 60 et 70 000$). Le prix de base en Euro est déjà annoncé à 50 950. Pour le moment (ça veut dire dans plusieurs mois, voire un an), seule la berline sera importée mais on trime fort chez Audi Canada pour obtenir la S4 Avant, la version familiale. Quant à la version décapotable, laissons au moins le temps au modèle régulier de faire son entrée! Et la RS4? Un ingénieur allemand, sans doute un peu trop enthousiaste au goût de ses patrons, nous a révélé qu’on y travaillait déjà!