Chrysler Pacifica, vieillissant grand-papa
On s’est sans aucun doute habitué aux innovations du groupe DaimlerChrysler. C’est à ce constructeur que l’on doit par exemple le retour à la vague rétro, avec le PT Cruiser et la plus récente Charger. C’est aussi à eux que l’on doit la fourgonnette (qui ne se rappelle pas l’Autobeaucoup ?) qui est devenue à elle seule le véritable symbole d’une époque. Mais plus récemment, c’est à eux que l’on doit le désormais universel concept de véhicule multisegment. Si vous en attendez une définition précise, il faudra repasser, mais je me contenterais de dire que le multisegment est, comme son nom ne l’indique peut-être pas clairement, un subtil mélange de plusieurs types de véhicules. De nos jours, ce genre de multisegment ou crossover est monnaie courante, et on a même extrapolé le concept en créant les CUV, ou Crossover Utility Vehicle, soit une espèce de nouvelle race de véhicule utilitaire. Mais celle qui est la grand-mère de tout cela, et qui encore aujourd’hui se défend avec honneur dans la catégorie, c’est la Pacifica.
Familiale aux stéroïdes
Au premier abord, quand on la regarde, on voit surtout une familiale engraissée aux stéroïdes. Mais dans les faits, tant par son rôle que par ses performances, on en est loin. Autre détail à régler tout de suite : la Pacifica n’est pas une variante de la fourgonnette Town & Country, même si elle est assemblée sur la même chaîne de montage que les Dodge Caravan. Elle profite au contraire d’une plate-forme qui, à l’origine, avait été développée spécialement pour elle. En simple terme de dimensions, elle est plus petite, c’est-à-dire plus basse, mais aussi plus large que ses consoeurs fourgonnettes. Quant à l’empattement, il se situe quelque part entre les versions normales et les versions allongées des Caravan.
Mais ces dimensions peu habituelles n’empêchent pas la Pacifica de pouvoir accueillir six occupants en tout confort. Pour le conducteur et son voisin, tout comme pour les occupants de la deuxième rangée, l’aisance est assurée par des sièges baquets d’un bon support. Côté conducteur, la position de conduite est facile à trouver en raison des nombreux ajustements que l’on apporte du bout des doigts au positionnement du siège. Des boutons formant une minireproduction du siège, installés dans la porte, servent de boutons d’ajustement, un peu comme dans les Mercedes (coïncidence, sans doute). Il est aussi possible de régler les pédales et de conserver tous ces ajustements en mémoire. Les passagers profitent eux aussi de réglages lectriques, une belle marque d’appréciation ! Seuls ceux qui occuperont la troisième rangée devront subir quelque inconfort. Il faut dire qu’il s’agit d’une simple banquette, moins confortable et surtout beaucoup moins spacieuse. Malgré ces limites, les passagers ne s’ennuieront pas assis derrière puisqu’ils seront ceux qui ressentiront avec le plus d’acuité les impacts de la route. Bref, une rangée utilitaire tout au plus, inutile la plupart du temps.
Outre la silhouette différente, la Pacifica est dotée d’un tableau de bord de grande qualité, regroupant facilement toutes les commandes et tous les accessoires imaginables. On peut même, moyennant quelques dollars supplémentaires évidemment, équiper la voiture d’un système GPS dont l’affichage se fait directement sous nos yeux, à l’arrière de l’indicateur de vitesse. Au départ, l’habitacle est spacieux mais l’espace de chargement est limité même s’il est aisément accessible. La banquette arrière s’abaisse simplement pour se niveler avec le plancher, dégageant un vaste espace. La deuxième rangée peut se retirer pour laisser davantage d’espace. Puisque tout le véhicule est construit avec des seuils d’accès bas (même pour les portes de côté et le hayon arrière), il devient alors facile de charger et décharger le tout. Et, comble de bonheur, le hayon arrière électrique (qui s’ouvre et se referme tout seul) est aussi de série.
Sport quoi ?
En terme de performances sur la route, cette multisegment se conduit davantage comme une simple voiture que comme une fourgonnette. Son moteur de 4,0 litres développe 255 chevaux, ce qui est assez puissant pour le gros véhicule à condition qu’il ne soit pas trop chargé auquel cas il devient hésitant, et le tout devient particulièrement bruyant si on le sollicite un peu trop fort. Cette année, on retrouve aussi un V6 de 3,8 litres de 200 chevaux, disponible uniquement sur le Pacifica de base.
On a jumelé à ce dernier une transmission automatique à 4 rapports Autostick, dont les performances, sans être négatives, sont nettement moins intéressantes. Le 4,0 litres, est associé à une boîte à six rapports. Le Pacifica est capable de bonnes performances complétant le 0-100 en moins de 10 secondes (9,5 selon le fabricant), et muni d’un système de freinage puissant. Enfin, une version intégrale est aussi au catalogue et proposée dans chacun des trois différents niveaux de finition.
Quand Chrysler a lancé la Pacifica, il a parlé de révolution. Pas sûr qu’il faille être d’accord. Aujourd’hui, en regardant ce vieillissant véhicule, on peut s’interroger. C’est vrai que comme fourgonnette haut de gamme, il continue de s’imposer. Mais si on y recherche aussi un peu du plaisir de conduite que promet le titre de Sport Tourer lancé par Chrysler, il faudra regarder attentivement pour le trouver.
feu vert
Intérieur polyvalent
Nouvelle transmission 6 rapports
Direction sans anicroche
Moteur 4,0 litres plus puissant
Comportement routier agréable
feu rouge
Prix d’achat élevé
Espace cargo limité
Poids de l’ensemble
Consommation sans compromis