Chrysler 300, l'auto de papa
Quand j’étais plus jeune, le nec plus ultra en matière de voiture se définissait non pas par les performances, mais par le confort et les dimensions hors du commun. Les grosses Chrysler ou les Buick de forte taille faisaient alors fureur chez tous les conducteurs qui voulaient ainsi démontrer un certain statut. Statut en moins, c’est un peu la
philosophie qui a guidé Chrysler dans la conception de sa grande 300, une berline de luxe dont les proportions et les lignes ne sont pas sans rappeler quelques splendeurs du passé. Mais cette fois, on a ajouté les performances au menu, et tout cela, dans une fourchette de prix plus que raisonnable. En fait, avec un prix de base qui excède à peine les 30 000 $, la Chrysler 300 est assurément un achat à considérer pour tous ceux et celles que les berlines de luxe attirent.
Amour et haine
Il ne faut cependant pas octroyer toutes les qualités à cette grosse voiture. Pour certains par exemple, elle est dotée d’une silhouette superbe avec sa calandre démesurée et son arrière plutôt carré. Pour d’autres, cette même silhouette constitue un handicap puisque la voiture est tout sauf discrète. En fait, ce n’est pas tellement la silhouette comme les dimensions qui agacent les amateurs. Sur photo, elle plaît à tous, mais une fois debout près d’elle, plusieurs la comparent aux Cadillac surdimensionnées d’antan, dont les automobilistes plus âgés raffolent toujours.
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À l’intérieur, la 300 rappelle sans équivoque les anciennes grandes marques. Son tableau de bord qui n’en finit plus, et son grand volant sont à l’image de la belle époque. L’ensemble est tout à fait agréable à regarder, même si certaines commandes du tableau de bord sont un peu éloignées du conducteur, ce qui oblige à quitter la route des yeux quelques secondes pour s’en servir. Le couvercle de coffre à gants, un vaste panneau de plastique sans motifs, aurait eu aussi avantage à être plus raffiné. Car pour l’instant, on dirait presque que toute cette section a été complètement oubliée par les décorateurs !
Les sièges sont confortables dans l’ensemble, bien que l’assise soit un peu courte et le support latéral pas aussi soutenant que souhaité. Mais ce n’est qu’en conduite un peu plus sportive que l’on pourra vraiment s’en rendre compte puisque c’est en virage abrupt que ce soutien est le plus déficient. Et soyons honnêtes, rares sont les conducteurs qui tenteront de pousser leur 300 à cette limite !
Pourtant, ce n’est certainement pas la puissance qui manque. Bien au contraire, puisque la 300 est présentée avec un moteur V8 Hemi de 340 chevaux. Ainsi équipée, la voiture se permet de réaliser le 0-100 kilomètres à l’heure en un peu moins de 7 secondes, ce qui, pour une voiture de cette taille, relève presque de l’exploit. Évidemment, pour obtenir le Hemi, il faudra accepter de payer quelques dollars de plus, ce que bon nombre de conducteurs ne se résoudront pas à faire. Qu’à cela ne tienne, la 300 est aussi livrable avec un V6 de 3,5 litres, jumelé à une transmission automatique à 4 rapports, alors que la grosse cylindrée, le Hemi de 5,7 litres, vient, lui, acoquiné à une transmission automatique 5 rapports manumatique que l’on peut utiliser à la fois en mode semi-manuel ou entièrement automatique.Tout cela dans un esprit d’économie d’essence, puisque le moteur huit cylindres devient un quatre cylindres en moins d’une demi-seconde lorsque la puissance n’est pas nécessaire. Ceci grâce au MDS (un système qui permet la désactivation de certains cylindres quand ils ne sont pas indispensables), sauvant ainsi plusieurs litres autrement dépensés inutilement. Et fait à souligner, toutes ces versions sont des propulsions ou des tractions intégrales, une nouvelle tendance pour Chrysler et pour plusieurs autres fabricants.
Les vrais mordus de performance seront naturellement intéressés par une version presque numérotée tellement elle est rare : la SRT-8, un monstre de plus de 425 chevaux. Évidemment, sièges, suspensions, pneus et autres composantes ont été modifiés à l’avenant, histoire de pouvoir tirer le maximum de cette 300 nourrie aux stéroïdes. La grande qualité de la 300 cependant, c’est son confort. Outre l’habitacle conçu en ce sens, on a aussi muni la voiture d’une suspension confortable, ce qui rend les randonnées fort agréables, et ce, sur n’importe quelle chaussée. En fait, certains trouveront même que cette conduite, un peu trop aseptisée, manque un peu d’esprit d’aventure. Malgré tout, cette suspension maintient le contrôle de l’ensemble, peu importe la trajectoire. Quant à la direction, elle est un peu floue et surtout manque de feedback. Toutes ces considérations techniques étant faites, il reste maintenant la voiture qui, il faut l’admettre, a un charme fou. C’est vrai, elle n’attirera sans doute pas l’attention des plus jeunes. Malgré la possibilité de cocher l’option HEMI et SRT-8.
Mais vous savez quoi ? À ce prix, et avec un équipement aussi sophistiqué, sans compter tous les accessoires de sécurité comme les freins ABS ou les programmes de stabilité électronique, la 300, continue d’avoir un des meilleurs rapports qualité-prix actuellement disponibles. Tout cela, dans une enveloppe agréable qu’il faut savoir apprécier, j’en conviens, et avec des performances plus qu’honnêtes. Auto de papa ? Peut-être, mais avec l’opinion que j’ai de la 300, je dois maintenant faire partie de ces papas.
feu vert
Moteur HEMI puissant
Silhouette exceptionnelle
Rapport qualité/prix
Technologie de pointe
feu rouge
Dimensions imposantes
Consommation de locomotive
Conduite aseptisée
Planche de bord sans surprise
Fiabilité perfectible