Volkswagen Tiguan 2014: Parfait pour une virée de 3 000 km
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Le Tiguan s’est pointé il y a cinq ans déjà avec ce nom étrange qui combine les mots allemands pour « tigre » et « iguane ». Il lui fallait d’ailleurs certaines des qualités de ces deux bêtes pour survivre dans la catégorie exceptionnellement compétitive des utilitaires sport compacts. Au moins un soupçon de la férocité du grand félin rayé et la peau épaisse du reptile pour résister aux coups de ses rivaux, mettons.
Agile, confortable et plutôt élégant, le Tiguan s’en est bien tiré sans pour autant battre le moindre record de vente. Parce qu’il devient vite trop cher si l'on se laisse séduire par les modèles les plus cossus et des options coûteuses.
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Coureur de fond
Le Tiguan a perdu une part de son charme quand on lui a greffé une calandre plus anonyme pour qu’il ait un air de famille avec les Jetta et Passat actuelles. Le reste a heureusement été épargné. Le petit frère du Touareg a même créé la surprise en se classant troisième dans un match où se sont affrontés onze utilitaires sport compacts dans le Guide de l’auto 2013.
À sa cinquième année, il monta sur le podium derrière deux modèles entièrement nouveaux, coiffant du même coup huit modèles plus récents. Volkswagen prépare la deuxième génération du Tiguan, qui sera élaborée sur la nouvelle plateforme modulaire MQB. Ne retenez pas votre souffle parce qu’on ne le verra sans doute pas avant la fin de l’année prochaine.
Sur les traces de Monsieur Melville
C’est donc avec plaisir que j’ai attrapé les clés d’un Tiguan 2014 tout neuf, qui n’avait en fait que 230 km au compteur, pour une expédition déguisée en vacances et en essai prolongé. Ou vice-versa. Je suis parti avec ma complice vers la Nouvelle-Angleterre sur les traces du grand écrivain Herman Melville après avoir enfin lu son chef-d’œuvre : Moby Dick.
Première destination : l’île de Nantucket dans le Massachusetts où débute l’action. Un trajet qui compte autant de kilomètres qu’il y a de pages dans ce roman, soit un peu moins de sept cents. Avec quelques détours, y compris à Lowell pour voir le parc qui honore cet autre grand écrivain qu’était Jack Kerouac, dont la famille est venue du Québec il y a au moins un siècle.
Ne jamais bouder son plaisir
Notre Tiguan était un Comfortline qui offrait déjà un immense toit ouvrant vitré et une sellerie en similicuir. On y avait ajouté le rouage 4Motion à quatre roues motrices pour épauler le quatre cylindres turbo à injection directe de 2,0 litres, toujours excellent, jumelé à une automatique à 6 rapports.
Le groupe Technologie comprend une chaine audio de 300 watts, une caméra de marche arrière, un système de navigation avec écran tactile. Avec le groupe Sport, le Tiguan gagne des phares au xénon orientables avec DEL pour les feux de jour, des roues d’alliage de 18 pouces et une suspension retouchée.
Ces options ont fait grimper le prix à 39 350 $ alors qu’il est possible de se tricoter un Tiguan Trendline avec rouage 4Motion pour 31 325 $ en renonçant au toit ouvrant, aux sièges en imitation de cuir et aux gâteries mentionnées plus haut. Sans pour autant sacrifier l’essentiel : climatiseur manuel, régulateur de vitesse, chaine audio à 8 haut-parleurs et kyrielle d’accessoires.
Notre Tiguan était donc plus cher mais s’est vite révélé un excellent compagnon de route. Il est stable et superbement silencieux sur l'autoroute, avec une direction précise et une belle tenue de cap. Ajoutez des sièges bien taillés, juste assez fermes, une position de conduite juste et des contrôles bien conçus et vous obtenez une machine qui aime les longs trajets. C’est la joie.
Options efficaces
Les phares au xénon projettent des faisceaux puissants et bien découpés qui suivent votre regard lorsque vous braquez le volant. Excellent pour trouver son chemin à l’étape. Le système de navigation qui vous y mène est impeccable, avec une excellente vue en 3D. Quelle merveille que de voir la limite de vitesse affichée à l’écran changer à l’instant même où l'on croise un nouveau panneau!
Je me passerais volontiers du toit ouvrant pour réduire le prix (et le poids) mais sa lumière égaye un habitacle plutôt sombre, à la manière allemande. Le filet rétractable qui le couvre empêche heureusement le soleil de vous rôtir le crâne ou de vous aveugler. Côté visibilité, les appuie-tête arrière ne font que bloquer la vue quand on roule à deux.
Depuis le temps, Volkswagen aurait pu également remplacer les contrôles archaïques du régulateur de vitesse, fixés sur le même levier que les clignotants, et offrir une meilleure intégration pour les lecteurs numériques. C’est là que le Tiguan trahit son âge par rapport à un jeune rival comme le nouveau Jeep Cherokee.
Juste ce qu’il faut
Il y avait suffisamment de place dans le coffre pour deux grandes valises et un sac à dos. J’ai rangé aussi des souliers de marche sous le plancher mais l'espace de chargement n’est toujours pas la grande force du Tiguan. On peut évidemment avancer la banquette arrière de quelques centimètres ou replier le dossier en deux sections. La trappe au centre, assez grande pour des planches à neige, est une des meilleures du genre.
Le Tiguan est aussi à l’aise en ville que sur la route. Avec 20 cm de garde au sol et quatre roues motrices, on peut s’aventurer sans crainte sur un chemin étroit et sablonneux – presque un sentier – pour faire demi-tour un peu plus loin en rencontrant des chevaux qui clopinent lentement devant. Histoire vraie.
Là comme en ville, j’ai apprécié le diamètre de braquage assez court autant que le couple et la douceur du moteur turbo à essence. J’ai calculé une moyenne de 9,22 l/100 km pour les 2 730 km parcourus en conduite tout à fait normale. Dommage que ce moteur préfère le super et que le Tiguan ait été privé, chez nous, du moteur diésel dont on peut l’équiper en Europe. Ce sera différent pour le prochain, semble-t-il. Tant mieux.
Solide, pratique et parfaitement civilisé, le Tiguan mérite d’être considéré dans cette catégorie populaire et forcément surpeuplée de jeunes ambitieux. Même s’il vient d’éteindre six bougies sur son gâteau d’anniversaire.