BMW 320i xDrive 2013 : Compromis entre puissance et prix
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
Au cours des 20 ou 30 dernières années, la popularité des automobiles BMW n’a cessé de croître. Auparavant réputée principalement pour ses voitures au tempérament sportif, la marque bavaroise attire maintenant aussi les conducteurs à la recherche de luxe et de confort. Aujourd’hui, les BMW ne sont plus autant axées sur les performances, mais la firme est solidement positionnée dans un marché où le prestige facilite l’ouverture du portefeuille des acheteurs.
Les modèles de Série 3 sont, de loin, les meilleurs vendeurs de la marque. Il semblait donc naturel que BMW exploite au maximum les créneaux disponibles à partir de cette plateforme. D’où cette 320i, la déclinaison la moins chère de la berline d’entrée de gamme compacte de BMW. En créant une version plus abordable, est-ce que BMW a dilué l’essence de ce qui fait le succès de la Série 3? Pour le savoir, j’ai passé une semaine au volant d’une 320i 2013 avec traction intégrale xDrive.
Le talon d’Achille
Commençons tout de suite avec le seul véritable point faible de la 320i. Elle est propulsée par le moteur le moins puissant offert dans la Série 3. En fait, il s’agit de l’engin le moins puissant de toute la gamme des BMW offertes au Canada. Ce quatre cylindres de 2,0 litres à turbocompresseur est très semblable à celui que l’on retrouve sous le capot de la 328i, mais il est calibré pour produire 180 chevaux et 200 lb-pi de couple. Il s’agit d’un déficit de 60 chevaux et 55 lb-pi par rapport à la 328.
L’objectif était d’obtenir une meilleure cote de consommation d’essence tout en ajoutant un modèle destiné aux acheteurs qui surveillent leur budget de plus près. En réalité, la consommation est identique à celle de la 328 en ville, et seulement un peu meilleure sur la route. Côté accélérations, par contre, l’installation de ce moteur moins fougueux dans une 320 avec traction intégrale a un impact marqué. Quand on met le pied au plancher, l’engin produit plus de bruit sous le capot, mais c’est à peu près tout... les reprises sont lentes et bruyantes. Le poids supplémentaire du système à quatre roues motrices contribue sans aucun doute à accentuer ce problème. Même quand on sélectionne le mode Sport, on obtient peu de plaisir à faire grimper le régime du petit moteur via la transmission automatique à huit rapports. Quant au mode Eco Pro, il est à éviter en tout temps tellement il réduit les performances et l’agrément.
Un excellent comportement routier
Dommage que cette 320 soit une des BMW de Série 3 de récente génération les moins rapides, car elle est dotée du même châssis souple et efficace que les autres berlines compactes de la marque. C’est un véritable plaisir de piloter la 320 d’un virage à l’autre. De plus, le système xDrive se garde bien de gâcher notre plaisir avec une tendance au sous-virage, comme c’est parfois le cas sur les tractions intégrales. En fait, on peut facilement accentuer les virages dans la neige en dosant les commandes à l’accélérateur, ce qui rend la 320i xDrive encore plus agréable à conduire quand le temps devient moins clément.
Cela dit, le calibrage plutôt sportif de la traction intégrale ne signifie d’aucune façon qu’il est moins sécuritaire sur routes glissantes. En situation de conduite normale, le couple est appliqué principalement aux roues arrière. Mais dès que le système perçoit un patinage sur une roue, il réduit le couple et le redistribue aux pneumatiques qui offrent le plus de traction. Pendant les vacances de Noël, j’ai conduit de Montréal jusqu’aux Cantons de l’Est dans une terrible tempête de pluie verglaçante et la petite béhème s’est montrée solide et facile à contrôler, que ce soit sur l’autoroute ou sur les petites routes secondaires encore enneigées.
Agréablement simple à l’intérieur
Compte tenu de son rôle de représentante de la Série 3 en version économique, il est normal que la 320 ne soit pas munie d’une abondance d’équipement de luxe et de gadgets. Et c’est là un des aspects qui m’a le plus séduit sur cette BMW : une interface iDrive simple, des témoins et indicateurs utiles et peu compliqués, des commandes claires et fonctionnelles. Bien sûr, les sièges sont en cuirette plutôt qu’en cuir et il n’y a pas de connexion audio Bluetooth (la seule lacune digne de mention côté équipement), mais ce modèle est tout de même muni de sièges baquets chauffants, d’un système de climatisation et chauffage automatique à deux zones, de phares antibrouillards et de roues de 17 pouces (qui permettent de réduire les coûts lors des changements de pneus annuels). En fait, la 320i xDrive offre toutes les fonctions dont on a besoin pour la conduite de tous les jours. Si vous réussissez à résister à la tentation de puiser dans l’interminable liste d’ensembles et d’options qui font gonfler le prix de base, vous vous en tirerez à bon compte pour un véhicule de luxe.
À vous de voir si le compromis vous va
La BMW 320i xDrive 2013 joue les équilibristes entre différents segments de marché. D’un côté, avec son prix de base de 39 990 $ (35 990 $ sans la traction intégrale), il s’agit d’un déboursé très raisonnable pour une BMW, surtout pour un modèle aussi confortable et maniable que la Série 3. Toutefois, son manque de puissance est frustrant. De plus, même si j’ai apprécié l’équipement livré de série, il est clair que pour le même prix, on peut obtenir plus d’accessoires de luxe du côté des fabricants américains, japonais ou coréens. Comme toujours lorsque l’on fait des compromis, la 320i xDrive vous obligera à évaluer les éléments qui vous paraissent indispensables dans une automobile de luxe, puis à faire un choix en conséquence.